CHAPITRE PREMIER - Les fêtes traditionnelles
CHAPITRE PREMIER
Les fêtes traditionnellesUn quatrain. – Nos pères. – Le 1er janvier. – La Fête des Fous. – La Fête de l’Âne. – Les Rois. – Redevances aux Voyers. – La Reine du Roi. – Le Carnaval. – Origine du Bœuf-Gras. – Henri III et ses mignons. – La Danse Macabre. – La Course au cochon. – Carême-prenant. – Les aboyeurs du Palais. – Les processions. – Les possédés. – Pâques. – Fêtes locales.
Un bel esprit a dépeint, en ces quatre vers, le goût, très passionné, de nos pères pour les spectacles :
Il ne fallait au fier RomainQue des spectacles et du pain.Mais au Français, plus que Romain,Le spectacle suffit sans pain.En sorte que l’histoire du peuple, prise à un certain point de vue, nous apparaît à travers une succession non interrompue de réjouissances, folles le plus souvent, originales toujours, et de nature très diverse ; car il faut bien admettre que nos ancêtres se montraient fort éclectiques en matière de distractions. Pourvu que leurs yeux fussent agréablement impressionnés, ils se déclaraient satisfaits, et prenaient un aussi grand plaisir à la chevauchée d’un cortège royal, à la représentation d’un Mystère ou bien à la parade d’un bateleur politiquant sur un tréteau, qu’au défilé d’une procession menant ardoir un juif, qu’au supplice d’un criminel écartelé ou roué vif en place de Grève, ou simplement qu’au spectacle d’une fille-mère courant toute nue par les rues, poursuivie par les huées de la foule.
De ces derniers divertissements nous ne parlerons pas ; la liste des fêtes proprement dites est assez longue pour que nous y trouvions ample moisson.
Les fêtes fixes, les fêtes traditionnelles, occuperont tout d’abord notre attention.
Nous sommes au premier jour de l’an. La nuit s’est passée le ventre à table ; les brocs ont circulé depuis la veille, et les têtes alourdies s’inclinent sous le poids de l’ivresse. Mais à peine le jaune soleil de janvier a-t-il percé la brume, que de toute part le son des cloches éclate. Arrière, le sommeil ! Arrière, l’ivresse ! C’est le signal de la fête par excellence, de la fête populaire entre toutes, de la fête religieuse, renouvelée du paganisme, dans laquelle s’incarne toute une époque : c’est la Fête des Fous ; la Fête des Cornards ; la Fête des Innocents.
Avant le jour, les chanoines et les ecclésiastiques ont été arrachés de leur couche et conduits, dans un état complet de nudité, à Notre-Dame, où on les a aspergés d’eau. Après quoi ils ont été autorisés à s’habiller, mais d’une façon grotesque et bouffonne. Puis ils ont élu, de bonne volonté, parmi les clercs et les sous-diacres, un évêque, un archevêque, voire un pape des Fous, qu’ils ont confirmé dans sa dignité par des cérémonies burlesques.
Alors a commencé la messe. La foule, accourue au son des cloches, a pu contempler les traits du prélat improvisé. Il trône dans le chœur, à la place habituelle de l’évêque, revêtu de tous les insignes de son titre, avec la croix pastorale sur la poitrine, la mitre en tête et la crosse à la main. On l’encense avec du boudin et de la saucisse, et aussi avec de vieux souliers qui empoisonnent l’air. Sur l’autel, on mange et on boit, sans s’inquiéter de l’officiant. Proche les piliers, on joue aux dés ou à d’autres jeux. Et, dans la nef, les clercs et les sous-diacres, masqués, barbouillés de moût, vêtus en fous, en bêtes monstrueuses, en bateleurs, en hommes dissolus, conduisent des rondes au milieu des nefs et sautent et courent par toute l’église, en faisant des contorsions étranges et en hurlant des paroles mal sonnantes.
Mais ce n’est là que la première partie de la fête. Quand la messe a été dite, la foule, mêlée aux prêtres et aux clercs, dans les transports de sa joie et de son ivresse, a profané l’église d’une manière plus criminelle encore. La licence n’a plus de bornes. On s’excite aux plus grandes extravagances. L’église, en ce moment, ne le cède à aucun mauvais lieu sous le rapport de l’immoralité. Puis, quand on est las de ces joyeusetés, on sort du temple pour se livrer à de nouvelles insanités. Les sous diacres sont juchés sur des tombereaux pleins d’ordures, d’où, vêtus en baladins ou en femmes, ils jettent des immondices à la populace qui s’empresse autour d’eux. De distance en distance, le cortège fait halte, et l’on peut voir à la lueur des torches, – car la nuit est venue, – ces personnages de caractère sacerdotal montés sur des théâtres, dressés exprès pour leurs folies, où ils renouvellent leurs parades lubriques.
Qu’on ne nous accuse pas d’exagération. Le souffle de Dulaure, historien consciencieux, court à travers les lignes qu’on vient de lire ; et dans la pierre en s*****e des vieux monuments, les artistes contemporains de ces mœurs étranges se sont chargés d’écrire, à coups de maillet, la relation des scènes auxquelles ils avaient assisté.
Aussi bien, nous trouvons, à peu de jours de distance, – car elle personnifiait la solennité de l’Épiphanie, – la Fête de l’Âne, qui, bien qu’offrant moins de tableaux, indécents que la précédente, n’en présentait pas moins des images marquées au coin d’une aussi grotesque apparence.
Ce jour-là, maître Aliboron, en souvenir des services rendus par son ancêtre à la sainte famille, était reçu par le clergé, solennellement, à l’entrée de Notre-Dame.
Alors commençait un office inénarrable. On allumait un fourneau au milieu de l’église, et devant ce fourneau l’on faisait paraître : six juifs ; les gentils ; Moïse, cornu et barbu ; Aaron, tenant une fleur à la main ; Amos, avec un épi, ainsi que Daniel ; Isaïe, le front ceint d’une étoffe rouge ; Jérémie, portant un ruban ; Habacuc, boiteux et couvert de feuillages ; enfin, Balaam. Le prophète, perché sur son âne, donne à sa monture de grands coups d’éperon, tandis qu’un homme, armé d’une épée, l’arrête, et qu’un autre se jette sous le ventre de l’animal pour prononcer les paroles du Rituel à sa place. Viennent ensuite : David, vêtu somptueusement ; Jonas, la tête chauve, et plusieurs prophètes, tous très barbus ; Élisabeth, en blanc, et paraissant enceinte ; saint Jean-Baptiste, les pieds nus ; et, pour clore le cortège, la Sybille, vieille femme couronnée de feuillage.
La procession terminée, l’âne prend place près de l’autel, du côté de l’Évangile, et la messe commence. Mais, pendant l’office, la foule braille des mots confus, vides de sens, et se livre à des grimaces de toutes sortes. De son côté, le clergé ne demeure pas en reste avec la disposition générale : l’Introït se termine par le cri hi-han ! et, après l’Ite missa est, le prêtre dit trois fois hi-han ! Le peuple répond Deo gratias, hi-han !… On chante ensuite les vêpres, qui sont terminés par un motif, dont les paroles excitent les assistants à beaucoup crier, boire, manger et rire.
Ces recommandations peuvent paraître superflues ; car on criait, on buvait, on mangeait et on riait dru le jour des Rois, malgré qu’on en eût contre les voyers (agents chargés de l’entretien de la voie), dont c’était la fête, par privilège spécial, et qui, ce jour-là, avaient droit à une infinité de redevances. C’est ainsi que les fromagers du Marché-aux-Poirées devaient donner au voyer chacun un fromage ; les pâtissiers des halles, chacun un gâteau à la fève ; les herbiers de la grève, de Saint-Innocent, de Saint-Séverin, de la voie du Tiroir, chacun deux gerbes d’herbes. En un mot, tous les marchands et tous les artisans, et tous ceux qui étaient dans les rues et places à l’époque de cette fête, devaient quelque chose au voyer. Il n’y avait pas jusqu’aux duellistes qui ne fussent tenus de lui fournir de l’argent pour la place où il leur plaisait de se battre ; – et l’on se battait beaucoup, après boire, autrefois.
Ceci pour les seigneurs, car, sous le toit à pignon du noble, comme dans la maison du bourgeois, comme à la taverne, comme partout, on avait coutume de tirer les Rois en joyeuse compagnie ; et le roi de France, lui-même, ne se serait point exempté de cet usage.
On lit, à ce sujet, dans le Journal d’Henri, que, le jour des Rois de l’an 1578, la demoiselle de Pons, marquise de Guercheville, reine de la fève, fut « par le roi désespérément brave, frisé et godronné, menée du château du Louvre à la messe, en la chapelle de Bourbon, étant, le Roi, suivi de ses jeunes mignons, autant ou plus braves que lui ».
Le Roi, dans ces circonstances, présentait à l’offrande trois boules de cire, couvertes, l’une d’une feuille d’or, l’autre d’argent, et la troisième enduite d’encens, en mémoire des présents que les mages avaient faits à l’enfant divin.
Ainsi, l’on avait commencé l’année gaiement. Il ne s’agissait que de la continuer de même : c’est à quoi s’entendaient fort bien nos pères.
Après les Rois, le carnaval ! C’était le couronnement des fêtes et des festins qui s’étaient succédé, sans interruption, dans les familles, depuis l’Épiphanie jusqu’au Carême. Et c’était aussi un dernier adieu à la chair ; car des lois rigoureuses forçaient, « à peine de vie », les bouchers à fermer leurs boutiques jusqu’à Pâques.
Mais ces derniers prenaient gaiement leur parti de cette interdiction. Le jour qui précédait Carême-prenant, ils conduisaient en grande pompe chez le roi et chez les premiers magistrats du Parlement le bœuf viellé, – ainsi nommé par ce qu’il marchait au son des vielles, – lequel était couvert de housses, de tapisseries et de feuillages. Sur son dos était assis un enfant nu, avec un ruban bleu en écharpe, tenant un sceptre d’or dans une main et une épée nue dans l’autre. C’est là l’origine de la promenade du Bœuf-gras.
Tout le monde était donc en liesse pendant le temps qui précédait le Carême. Le masque, importé par les Médicis, vint donner un nouveau piquant à ces réjouissances : dès lors, la licence se mit de la partie, au point que les rois eux-mêmes se firent, ces jours-là, remarquer par leurs extravagances :
« Le jour de Carême-prenant 1583, raconte L’Estoile, le Roi avec ses mignons furent en masque par les rues de Paris, où ils firent mille insolences, et la nuit allèrent rôder de maison en maison, faisant lascivetés et vilénies avec ses mignons frisés, bardachés et fraisés, jusqu’à six heures du matin du premier jour de Carême, auquel jour la plupart des prêcheurs de Paris le blâmèrent ouvertement, ce que le Roi trouva fort mauvais. »
Aussi, loin d’être convaincu, Henri III se montra-t-il disposé à recommencer la joyeuse partie, ce qu’il fit dès l’année suivante.
« Lors, – continue L’Estoile, – lors le Roi et Monsieur allèrent de compagnie, suivis de leurs mignons et favoris, par les rues de Paris, à cheval et en masque, déguisés en marchands, prêtres, avocats, et en toutes sortes d’états, courant à bride avalée, renversant les uns, battant les autres, à coups de bâtons et de perches, singulièrement ceux qu’ils rencontraient masqués comme eux, pour ce que le Roi seul voulait avoir le privilège d’aller par les rues en masque ; puis passèrent à la foire de Saint-Germain, prorogée jusqu’à ce jour, où ils firent mille insolences. »
Le même jour était l’occasion d’une mascarade, dont le souvenir est également l’une des incarnations du Moyen Âge, et qui avait pour théâtre le charnier des Innocents. Dans une action fantastique appelée Danse macabre, des individus des deux sexes, appartenant à toutes les conditions, défilaient devant la Mort qui écoutait impassiblement leurs plaintes. Ils demandaient tous un sursis à leur fin : ceux-ci, pour réaliser leurs projets d’ambition ; ceux-là, pour jouir de leur fortune nouvelle ; qui, pour saisir une proie poursuivie durant le cours de son existence ; qui, pour un sac d’or ; qui, pour une chimère. Mais la Mort, après avoir raillé les suppliants, les faisait tous passer au fil égalitaire de sa faux.
C’était un spectacle délectable ; mais il y en avait de plus haut goût, à la même date : telle la course au cochon, dont les péripéties avaient le don de passionner la foule. Vers le milieu du jour, on allait quérir aux Quinze-Vingts quatre aveugles, qu’on menait processionnellement à l’hôtel d’Armagnac, où se trouvait une enceinte dans laquelle on lâchait un cochon. On y faisait entrer les quatre aveugles, armés chacun d’un bâton, en promettant la bête à celui qui parviendrait à la tuer. Alors commençait une poursuite insensée : les aveugles se précipitaient vers l’endroit où ils entendaient courir le cochon et se meurtrissaient réciproquement de coups de bâton ; c’étaient des cris de douleur auxquels répondaient les hurlements du porc, mais que couvraient les éclats de rire des spectateurs.
Ah ! ce spectacle de la course au cochon ! Le soir encore, au dernier festin, avant carême, on s’entretenait des émotions qu’il avait procurées. Et les rires d’aller leur train ! Et les pots de vin de succéder aux pots de vin ! Et les victuailles de s’engouffrer dans les estomacs, qui allaient être privés de chair pendant quarante jours !
C’est que, – nous l’avons déjà dit, – on n’entendait guère raillerie sur la non-observation du carême, en ce temps de fanatisme intransigeant. Dans les commencements, on mettait à mort les gens convaincus d’avoir mangé de la viande en ce temps prohibé ; mais, avec l’adoucissement progressif des mœurs, ce châtiment, jugé excessif, fit place à des mesures plus clémentes. C’est ainsi que Charles V, ayant entendu raconter qu’en Pologne on arrachait les dents aux impies coupables du crime de lèse-carême, s’empressa d’introduire cette coutume en France, ce qui lui valut, avec quelques autres réformes semblables, un grand renom de clémence et de sagesse.
Cette première nuit de carême offrait, d’ailleurs, un exemple non moins remarquable de mansuétude. Jusqu’à Charles V, les calomniateurs avaient été condamnés à des amendes en argent : sur l’ordre de ce monarque, ils en furent quittes, dorénavant, pour se mettre à quatre pattes dans la cour du Palais et y aboyer pendant toute la nuit de Carême-prenant.
C’en était donc fini des plaisirs de la table, et des mascarades, et des grimaces dans les églises. Mais les spectacles n’en étaient pas, pour cela, supprimés : ils avaient changé de caractère, voilà tout. Maintenant, c’était le tour des processions : processions de toutes sortes et de toutes compositions : Pénitents blancs, Flagellants, Madelonnettes, Blancs-battus,… se succédaient sans interruption par les rues et par les carrefours. Quelques-unes de ces manifestations sont demeurées légendaires.
C’est d’abord la procession consacrant l’édit de François Ier par lequel il était fait défense d’imprimer aucun livre en France. Des milliers de huguenots venaient d’être incarcérés ; et lorsque le saint cortège passa sur le Pont-au-Change, la volée fut donnée à une nuée d’oiseaux auxquels on avait attaché de petits billets portant ces mots de sinistre augure : Ipsi peribunt, tu autem pernaberis (Ils mourront, mais tu resteras).
Cet ascétique, qui s’avance, bien sanglé dans son pourpoint de velours, sur lequel tranche le collier de l’ordre, c’est Henri III, suivi de ses mignons, toujours. Devant chaque reposoir, il s’agenouille et récite cinq Pater et cinq Ave, sans compter les psaumes de la Pénitence : c’est touchant ! – Puis il y a les processions blanches des ligueurs, « l’un portant une lance, l’autre une arquebuse, et l’autre une arbalète, le tout rouillé par humilité catholique. »
Entre temps, le soleil a reparu, chassant les brumes du carême. Une dernière nuit de pénitence, cependant : celle où les possédés du diable se livrent, dans la Sainte-Chapelle, à un affreux charivari, mêlé de cris et de contorsions. Quand ce vacarme est à son comble, le grand chantre apparaît, montrant un morceau de la vraie croix. À son aspect, tout rentre dans l’ordre : les possédés sont délivrés ; et, pour que le diable ne les revienne point troubler, on les asperge d’eau bénite.
Puis c’est Pâques, radieux, qui, sur les tables, vient remettre blanches nappes, autour desquelles prennent place les amaigris, auxquels les privations des jours écoulés ont allongé les dents.
Le reste de l’année ne sera pas trop long pour faire oublier la maigre chère du carême. Les fêtes se suivront sans interruption : fêtes populaires, pour tous ; fêtes d’obligation, périodiques ; fêtes de hasard, toujours les bienvenues ; sans préjudice des réjouissances propres à chaque contrée, qui méritent bien une mention particulière.
Dans diverses villes on promenait, à certaines époques, des dragons et des chimères représentant une légende locale, tels : la Gargouille, à Rouen, le Graouilly, à Metz, la Chair salée, à Troyes, le Monstre, à la Biène, la Grand-gueule, à Poitiers, le Dragon de Saint-Bienheuré, à Vendôme, la Tarasque, à Tarascon.
La Tarasque ! Ah ! Tartarin ne nous pardonnerait pas de ne point faire halte à ce nom. À Tarascon donc, le jour de Sainte-Marthe, une jeune fille promenait par la ville une espèce de Tortue-Dragon qui frappait, avec une grande queue formée d’une poutre et mue par des hommes cachés dans le corps de la bête, les passants, les chevaux, les voitures, les maisons, tout ce qu’elle rencontrait, en un mot. Cette apparition causait, comme on pense, de grands désordres. Les cris d’angoisse et les éclats de rire se mêlaient, jusqu’au moment où, après une longue pérégrination, la Tarasque arrivait à l’église, où elle était censée périr sous des aspersions d’eau bénite.
Mais continuons la nomenclature des fêtes locales :
À Évreux, la Procession noire était une occasion de toutes sortes d’extravagances : on jetait du son dans les yeux des passants ; on faisait sauter les uns par-dessus un balai ; on faisait danser les autres. De même, il y avait : à Chalon-sur-Saône, la Danse des Chanoines et le Gaillardon ; à Reims, la Procession des Harengs ; à Châlons-sur-Marne, le convoi de Carême-prenant et la Procession verte ; à Jumièges, la fête du Loup-Vert ; à Avranches, la Crosserie ; à Coucy, les Rissoles ; à Dieppe, les Mitouries et Gringalet ; à Chaumont, la Diablerie, à Dijon, la Mère folle ; à Provins, la danse de Saint-Thibaut, et celle de Saint-Cuiriace ; en Flandre, les Béthléems, à Briançon, le Bacchaber ; à Montluçon, les Chevaux-Fugs ; à Guillestre, la Frairie ; à Besançon, la Bergerette ; à Vienne, les Noircis ; à Marseille le Branle de Saint-Elme et la Course du cheval de Saint-Victor ; à Carcassonne, le Roitelet ; à Toulouse, la Malebeste ; à Pezenas, le Poulain ; enfin, à Bayonne, la Pamperruque ; à Châtillon, la Bachelette, et à Toul, l’Enterrement de l’Alléluia.
On peut le dire : un immense réseau de réjouissances publiques enveloppait la France ancienne. Nous n’avons esquissé, dans ce premier chapitre, que quelques points de ce côté très typique de notre histoire. Dans les suivants, nous passerons en revue les spectacles dont nos pères se montraient particulièrement friands.