CCCXLe nuit Sire, poursuivit Scheherazade, quand la fausse Fatime eut achevé sa longue harangue : « Ma bonne mère, lui dit la princesse, je vous remercie de vos bonnes prières, j’y ai grande confiance et j’espère que Dieu les exaucera. Approchez-vous, asseyez-vous près de moi. » La fausse Fatime s’assit avec une modestie affectée ; alors, reprenant la parole : « Ma bonne mère, dit la princesse, je vous demande une chose qu’il faut que vous m’accordiez ; ne me refusez pas, je vous en prie : c’est que vous demeuriez avec moi, afin que vous m’entreteniez de votre vie, et que j’apprenne de vous et par vos bons exemples comment je dois servir Dieu. » « Princesse, dit alors la feinte Fatime, je vous supplie de ne pas exiger de moi une chose à laquelle je ne puis consentir sans me détourner et