Chapitre 14 : L'obscurité et rien d'autre II

1468 Words
Mon regard se porte sur Jade, qui est serrée dans les bras de son père, qui commence à marcher avec elle vers la maison. — Vous ne pouvez pas l'emmener ! — Je crie d'une voix forte et autoritaire. Je me fiche de savoir qui est son père et ce qui vient de se passer, Jade est ma femme et personne ne me l'enlèvera. — Jean, tu vas arrêter de faire le c*n tout de suite. Il faut aller à l'hôpital, tu as inconsciemment frappé ton cousin et tu vas devoir en assumer les conséquences — Ma mère essaie d'attirer mon attention, mais ça ne m'intéresse pas, je ne peux pas détourner le regard de Jade qui entre dans la maison avec son père. — Je ne vais pas à l'hôpital tout de suite, maman. Je dois d'abord parler à Jade, ensuite, tu feras ce que tu veux — réponds-je. Je marche d'un pas décidé vers la porte avec laquelle elle et ses parents viennent d'entrer. Mes parents et mon frère m'accompagnent. Il y a plusieurs personnes dans la pièce : un couple de messieurs adultes que je soupçonne être les grands-parents de Jade ; il y a aussi une femme latine et un homme apparemment français, ainsi que d'autres personnes assises à différents endroits de la pièce. Est-ce qu'il y a une fête ? Mes oreilles se remplissent à nouveau de bruit lorsque j'entends le père de Jade élever la voix. — Qu'est-ce que cet homme fait ici, Jade ? Il ne lui a pas suffi de t'enlever hier, le jour de ton mariage, alors que ton fiancé, ta famille et tes amis t'attendaient à l'église, mais il est venu ici et a battu ton fiancé, qui est aussi son cousin, peux-tu m'expliquer ? — L'homme saisit Jade par les épaules et la colère monte en moi. — Ne criez plus jamais et ne traitez plus jamais ma femme de cette façon, ou je vous assure que j'oublierai que vous êtes son père. — Je m'approche d'eux et tire le corps de Jade à mes côtés. Je prends sa main et entrelace nos doigts. — Qu'est-ce qu'il a dit ? — Demande la jeune fille en noir d'une voix douce. — Cela va se terminer tout de suite, je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle la police vous a laissé dans le livre, Monsieur Meyers, mais ce ne sera pas pour longtemps. Je vais redéposer la plainte contre vous pour e********t et je vous assure que... — Nena, on s'en va ! — Jade me regarde en se mordant les lèvres. Je comprends sa position, c'est son père qui apparemment l'aime et la respecte. Mais moi, je suis son mari et elle va partager sa vie avec moi. — Jean et moi nous sommes mariés hier — j'informe et commence à marcher vers la sortie de la maison, elle me tient par la main. — Papa, il l'emmène — La voix du frère de Jade s'élève au-dessus des voix de toutes les personnes qui parlent avec étonnement. — Vous ne prendrez pas ma fille, je suis sûr que ce mariage n'a aucune validité, pas quand vous l'y avez forcée — me regarde le père de Jade avec intensité. Ses yeux sont identiques à ceux de sa fille. — Je ne l'ai pas forcée à se marier. Monsieur, notre mariage est légitime. — J'essaie de la réconforter en caressant les jointures de ses mains qui tremblent et transpirent. — Jade, qu'est-ce que cela veut dire ? Tu m'as dit que tu ne l'avais vu qu'une fois dans ta vie. Cet homme t'a kidnappée avec une arme à feu et maintenant, tu l'épouses de ton plein gré ? Il a battu son cousin sans hésiter ! Tu as vu dans quel état il l'a laissé ? Qu'est-ce qui te prend ? Tu as vu quel genre de monstre c'est ? — M. Leblanc tire sur le bras de Jade, commençant à mettre ma patience à rude épreuve. — Monsieur Leblanc, je ne vous permets pas de parler ainsi de mon fils — Mon père est en colère et même si je le connais et qu'il a toujours essayé de me protéger, c'est mon combat et je dois être le seul à le mener. — Christophe ! — J'entends la voix d'Eva, la mère de Jade, qui réclame l'attention de son mari. Je vois les larmes glisser de façon incontrôlée sur le visage de ma femme. Personne ne la fera pleurer devant moi, pas même son père ! — Je vous ai déjà prévenu que je ne vous permettrais pas de traiter ma femme de la sorte — je répète, en m'avançant et en regardant M. Leblanc dans les yeux. — Mon Dieu, Thym ! — La voix de ma mère me surprend. — Qu'est-ce qu'il y a ? — Demande Mme Leblanc au moment même où nous entendons le bruit assourdissant des sirènes de police. — Luka ? — L'angoisse dans la voix de ma mère me donne la réponse, ils viennent me chercher. — Qu'est-il arrivait à Thym ? — Je demande, en regardant ma mère et en tenant toujours la main de Jade. J'ai agi sous le coup de l'impulsion, j'étais animé par la rage, la jalousie et la noirceur et je commence à réaliser que j'ai peut-être blessé mon cousin de manière irréversible, j'espère que ce n'est pas le cas. — Il est inconscient, murmure ma mère. Son regard me dit tout, il a une contusion interne, que j'espère mineure, pour son bien et le mien. Mais si je lui ai créé des problèmes irréparables, je ne pourrai jamais me le pardonner. Je réagis lorsque la main de Jade se détache de la mienne et qu'elle recule d'un pas. — Nena ? — Je la tourne vers moi et je prends ses joues dans mes mains. Elle ne peut pas avoir peur de moi, je ne la toucherais jamais comme ça. — Ce n'est pas bien, Jean. Ce que tu as fait avec Thym, ce n'était pas bien. — Je me penche et pose mon front contre le sien. — Je sais, je suis désolé. Je te promets que je vais me contrôler. — Je dépose un léger b****r sur ses lèvres. Je sais que tout le monde nous regarde, mais je m'en fiche, je veux juste qu'elle soit à mes côtés et qu'elle n'ait pas peur de moi. — Bonjour, nous recherchons M. Jean Meyers. — Je regarde les hommes en uniforme et je sais que ma mère n'a pas cessé de me regarder. Elle est pédiatre et avant cela, elle est médecin et elle sait que si Thym tombe malade, j'aurai beaucoup d'ennuis. J'ai tout de suite conscience de ce que j'ai fait, j'ai frappé mon grand cousin avec qui j'ai de bonnes relations, même s'il est parfois un peu snob et insupportable. Et j'ai fait tout cela parce que je n'arrivais pas à me contrôler. Je ne voulais pas qu'on touche à Jade. J'ai perdu la tête, la raison. Bon sang ! Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? — C'est moi ! — Je réponds et fais un pas vers eux. — Jean ! — La main de Jade se referme sur mon bras et je me tourne vers elle. — Ça va aller, ma femme. — Je me penche et prends son visage dans mes mains. L'espace d'une seconde, je me perds dans son regard et mes lèvres effleurent les siennes. Je la sens soupirer, elle est anxieuse et effrayée. — Je suis désolé ! — Mi amor ! — Elle murmure et prend mon visage dans ses mains. — S'il te plaît, ne te perds pas, souviens-toi que je suis ta lumière. — Je me mords la lèvre inférieure, j'essuie ses larmes avec mes doigts et je regarde avec stupéfaction la trace de sang que je viens de laisser sur sa joue — le sang de mon cousin ! Je la serre dans mes bras et le bruit dans mes oreilles diminue, l'obscurité commence à reculer, c'est son contact qui me permet de me contrôler. — Ne me quitte pas ! — Je l'embrasse à nouveau et me tourne vers la police. Pendant que je m'éloigne, Jade est enlacée par ses frères et à côté de moi, Jérémie m'accompagne en me parlant au téléphone. Nos parents nous suivent. Avant de quitter la maison, je me retourne vers Jade qui commence à marcher vers la sortie. Je sais qu'elle veut être avec moi, mais je ne veux pas qu'elle soit là. Je secoue la tête en voyant les mains de son père saisir son bras et la tenir à ses côtés, et les ténèbres reviennent et cette fois, je ne suis pas sûr de pouvoir les arrêter.
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