Chapitre 18 : Le temps s'écoule

1620 Words
Jade J'ai l'impression que mon cœur va exploser, j'ai demandé à Jean, mon vrai mari, de quitter ma maison. J'ai l'impression d'être la pire des femmes au monde. Car, d'une part, j'ai Thym à la maison qui pense que nous sommes mariés alors que je n'ai pas eu le courage de lui dire il y a des mois que j'avais des doutes et que je n'étais pas sûre de vouloir l'épouser, et d'autre part, je viens de laisser seul mon mari, l'homme que j'ai découvert que j'aimais de tout mon cœur. Malgré le peu de temps que nous avons partagé et le fait qu'il vient d'être libéré de détention à cause de mes mauvaises décisions, je l'ai mis à la porte de ma maison alors que je devrais être avec lui, l'accompagner, le soutenir. — Nous partons, ma fille, tu dois avoir un peu de patience, je suis sûre que tout va s'arranger et que tu pourras annuler ce mariage absurde. — Je ne réponds pas à mon père, il croit que je veux me séparer de Jean, mais c'est le contraire, je meurs d'envie d'être dans ses bras. Mon mari est parti parce que je le lui ai demandé, et en me rappelant son regard de tristesse et d'incrédulité, je sens mon cœur se briser en mille morceaux. J'ai passé tout l'après-midi à me distraire, à ne pas faire attention au temps qui passe et quand Thym m'a proposé de commander quelque chose à manger, j'ai accepté sans enthousiasme. Son père et son oncle sont partis et je sens que l'appartement commence à m'étouffer au fur et à mesure que les heures passent et que je sais que Thym restera ici et qu'il voudra que je lui sois donnée, comme une épouse dévouée. — Chérie, allons-nous nous coucher ? — Je sens encore le parfum de Jean sur mon corps, le parfum de mon mari légitime et, même si Thym a oublié, je ne peux pas f***********r avec lui. — Je vais prendre une douche — réponds-je en courant vers la salle de bains. J'ai besoin de temps, au moins pour qu'il s'endorme. J'enfile un pyjama un peu ennuyeux et je tire mes cheveux en arrière. — Qu'est-ce que tu en penses ? — Me demande Thym en entrant dans la chambre. Il ne s'est pas encore endormi et je ne peux que hausser un sourcil, montrant mon incompréhension — C'est notre mariage, non, mon cœur. Je sais que ce n'est pas comme tu l'avais imaginé, mais tu es habillée comme si... — Je suis dans mes jours. — Je m'empresse de dire la première chose qui me vient à l'esprit. — Je suis désolée, il va falloir attendre encore un peu. — Je me mets au lit, me tourne sur le côté et ferme les yeux. * Je vais avoir du mal à dormir dans cette position, mais je ne peux pas risquer que Thym attende quelque chose de plus de moi. — Bon, faire comme ça ne m'attire pas vraiment, mais si tu commences, on peut essayer. — J'ouvre les yeux et porte la main à mon ventre. — Non ! Je suis désolée, j'ai très mal, je veux juste me reposer. Dorme bien, Thym. — Je ferme les yeux et j'attends que le sommeil vienne, mais je passe la nuit à penser à Jean. — Bonjour ma vie — La voix de Thym me surprend, je viens de me réveiller et pendant un moment, j'ai cru être avec Jean, j'ai rêvé de lui — Je t'ai laissé dormir, tu semblais très fatigué — Thym sort de la salle de bain et peine à enfiler un t-shirt, il a des côtes cassées donc c'est un peu difficile. Je me lève et l'aide à enfiler le t-shirt, en essayant de ne pas le toucher. Je vais dans la salle de bains et je prends une douche. Je passe la matinée à visionner des vidéos sur un documentaire que nous avons réalisé en Islande. Cette fois, je ne vais pas aider à la production, mais je ne peux pas passer mon temps à attendre que Thym me demande de l'embrasser ou d'être affectueuse avec lui, alors je préfère aider mes collègues. Nous déjeunons légèrement et Thym passe son temps à regarder la télévision et à répondre à quelques messages sur son téléphone. Cette situation me désespère, j'ai envie de sortir et de chercher Jean, je me sens ligotée, prise au piège. — Chérie, peux-tu ouvrir la porte aux garçons, s'il te plaît ? — Je m'approche de la chambre au moment où j'entends la sonnette retentir. — Les garçons ? — Demande-je, intriguée. — Mes frères et mes cousins — Mon cœur bat la chamade. Jean vient-il ? J'ouvre la porte, le cœur dans la bouche, en espérant que Jean ne soit pas dans le groupe d'invités. Les deux frères de Thym entrent accompagnés de leurs petites amies, Mia arrive derrière, me serre dans ses bras et me donne les deux baisers obligatoires. — Tout va bien se passer. — Elle me chuchote à l'oreille. Elle et moi ne sommes pas des amies proches, mais nous nous sommes bien entendues les quelques fois où nous nous sommes rencontrées, alors j'imagine qu'elle est au courant de tout ce qui se passe. — Bonjour, belle-sœur — La voix douce de Jérémie me surprend, elle me fait deux baisers et sourit tristement. — Je n'ai pas pu l'empêcher de venir, mais je serai près de lui, je ne le laisserai pas commettre une autre bêtise — Mon cœur s'emballe en entendant ce qu'elle vient de dire et je lève les yeux pour découvrir Elena serrant la taille de Jean qui a l'air un peu ivre. Depuis combien de temps, il boit ? — Elena, comment vas-tu ? — Je la salue et regarde Jean, qui a posé sa main contre la porte, où je vois bien son alliance, celle que je lui ai passée au doigt il y a quelques jours à peine, celle avec nos initiales et la phrase "cent soixante battements ". — Bonjour, ma chérie, je suis désolé de ne pas être venu à ton mariage, j'avais des engagements. — Il sourit et pousse Jean et je fronce les sourcils — Jérémie et moi avons rompu, mais ce n'est quand même pas quelque chose que je dois t'expliquer, n'est-ce pas ? — Je ne sais pas ce qu'il veut dire, si c'est le fait qu'elle a rompu avec un frère et qu'elle a cherché l'autre, ou le fait que j'ai épousé le cousin de celui qui était mon fiancé. — Madame Meyers — Jean s'approche de moi et me chuchote à l'oreille. Il a empêché Elena d'entrer dans l'appartement, il se sépare de mon corps qui a frémi à sa présence et me regarde dans les yeux. — J'espère que vous avez passé une excellente nuit de noces. — Il continue à chuchoter. Il sent l'alcool et ses yeux sont dilatés. Je sais ce qu'il doit penser, il était censé avoir la nuit de noces d'hier que Thym avait imaginée, alors Jean doit penser que je lui laisse être avec moi, d'autant plus que Thym est si calme. Je ne vais pas pouvoir supporter cette situation plus longtemps sans devenir folle. — Jean, depuis combien de temps bois-tu ? — Je demande d'une voix très sérieuse et me tourne vers Thym qui parle à Liam, mais qui n'a pas cessé de me regarder d'un air renfrogné. — Cette question ne devrait être posée que par ma femme. — Il regarde sur le côté et concentre à nouveau son regard sur le mien. — Ah, j'avais oublié cela. Ma femme est là, devant moi, alors qu'elle partage son lit avec mon cousin et qu'elle me reçoit, moi, son mari, comme un invité dans sa maison. Je me fous de ce que vous voulez savoir. — Je ferme les yeux et je respire profondément. Je ne vais pas discuter avec lui, il est ivre et blessé. — Je pense que tu devrais prendre un café — je lui murmure. — C'est ce que je venais te dire, mon frère. On va te donner un café — Jérémie pousse Jean, qui entre et fait un signe de tête à Thym. Je suis très nerveuse, le temps passe et tout le monde parle comme si personne ne se rendait compte de ce qui s'est passé. J'ai chaud et le regard perçant de Jean fait battre mon cœur à tout rompre. Tout le monde décide de commander de la nourriture japonaise et l'alcool coule à flot. Cependant, depuis qu'il a bu son café, Jean n'a pas bu un autre verre. Il n'a pas non plus cessé de m'éviter, même s'il me fixe, ne s'approche pas de moi et évite que nous soyons proches. Je n'arrive pas à croire que je suis dans cette situation, c'est mon mari et il passe plus de temps avec Elena, qui profite sans vergogne de l'occasion pour s'approcher de Jean, lui parler à l'oreille et le toucher tout le temps. Si je pouvais, je la frapperais comme Jean l'a fait avec Thym... m***e, je perds mon sang-froid ! Je profite d'un moment où je vois Jean près de la porte d'entrée, je ne sais pas ce qu'il fait, mais il est seul et j'ai besoin de lui parler, de le sentir, de le toucher. — Tu pars déjà ? — Je lui demande, en essayant de ne pas trop m'approcher, ce qui est très difficile. — Tu veux que je parte ? — Qu'est-ce que je peux lui répondre ? — Jean. — Je chuchote et à ce moment-là, j'entends les clés de la porte de ma maison.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD