- James !
Je ne lui laisse pas le temps de réagir et je le prends dans mes bras.
- Je suis désolée, m'en veux pas, s'il te plaît !
Je lui fais un bisou sur la joue et j'entends Stronger raisonner dans les enceintes, alors je lâche un James complètement choqué, pour aller danser. On pousse la table basse et tout le monde nous rejoint pour la chorégraphie, sauf les trois mêmes qu'hier. James ne s'est toujours pas remis de mon élan de tendresse envers lui, celui qui voulait le frapper hier a l'air très mécontent et le troisième reste impassible.
- p****n, meuf ! Même en talons aiguilles, tu gères la danse ! Crie Célia en se jetant dans mes bras. T'es une déesse !
- Comment ça se fait qu'on te découvre que maintenant me demande Mathis alors qu'il distribue une nouvelle tournée.
- Je me faisais discrète.
- Et qu'est-ce qui t'a poussé à sortir de l'ombre ?
- La personne la plus sage que je connaisse m'a dit que j'avais grand besoin de décompresser et de me changer les idées.
- Pour mon plus grand plaisir ! S'exclame Célia.
Je rigole et lui jette une balle de ping-pong à la figure, puis je me lève et vais me servir un verre d'eau dans la cuisine.
Alors que je remplis mon verre au robinet, je sens une présence derrière moi et je vois un bras de chaque côté de moi s'appuyer contre l'évier. Une tête s'approche de mon oreille, mais à aucun moment, il ne me touche.
- Ne te balade plus jamais dans une tenue aussi provocante en public, me souffle l'individu.
Quand il s'écarte, je fais volte face mais il n'est déjà plus là. Je bois mon verre cul-sec et je commence à me dire que c'est moi qui fabule, mais en retournant au salon, j’aperçois James qui approche, une chemise d'homme à la main. Sans bien savoir pourquoi, je la prends.
- Tu vas bien ? S'inquiète-t-il sincèrement.
- On va dire qu'heureusement que j'ai bu... Dis-je en enfilant la chemise qui tombe plus bas que ma robe. Je vais aller prendre l'air, ajouté-je avec un petit sourire.
À ma grande surprise, il me le rend et le mien s'épanouit. Je traverse le salon, replaçant mes cheveux par-dessus la chemise.
- p****n, meuf ! Tu fais quoi ? S'exclame Célia en me voyant.
Je fais celle qui n'a pas compris le sens de la question.
- Je sors un peu sur la terrasse.
- Te fous pas de moi, elle est à qui cette chemise ?
- Bah, vu la taille, je parierais sur un footballeur, mais sincèrement, on s'en fout ! Finis-je avec un petit mensonge parce que je ne peux pas lui parler de mes soupçons.
- Tanya ?
Je me retourne et vois que Max m'a suivi sur la terrasse.
- Tout va bien ?
J'opine et je referme la chemise sur moi comme si j'avais froid.
- Tu as froid ?
Il a mordu à l'ameçon.
- Un peu, mais j'avais besoin d'air frais, je reviens dans une minute.
- Est-ce que...
Il se gratte la tête d'un air gêné.
- Toi et James...
J'éclate de rire.
- Non, pas du tout ! Et je te rappelle que je l'ai mis au tapis hier, alors même si ça avait été le cas, son ego l'aurait poussé à me larguer.
J'en ai les larmes aux yeux.
- James est mon ami. Il prend soin de moi, c'est tout.
- Alors tu crois que... J'ai mes chances ? Je veux dire... Avec toi...
Je ne veux pas le repousser brutalement, il est gentil.
- Avec le temps peut-être... Je ne suis pas de celles qui se jettent dans les bras du premier venu. Alors, on verra...
- Je comprends, et c'est tout à ton honneur, me répond-il avec le sourire.
Il me tend la main et je la saisis. Il dépose un bisou sur ma pommette et nous rentrons. Je m'installe sur le canapé croisant le regard du copain de James, un sourire en coin collé sur son visage, rapidement effacé quand Max s'assoit à côté de moi.
Mathis propose une partie de beer-pong et je saute sur l'occasion de me replonger dans l'ambiance de la soirée. À peine ai-je accepté de jouer que James me demande de faire équipe avec lui. Et j'accepte avec joie tandis que Max transpire de jalousie.
- Mais pourquoi tu vires pas ça, p*****e ! Me lance Célia en me regardant retrousser les manches de la chemise.
Je ne sais pas pourquoi ça m'énerve. Mes mâchoires se contractent et James se plante devant moi avec un verre.
- Bois ça, princesse. Cul-sec, ordonne-t-il.
- Tu veux me soûler ? Demandé-je le regard sceptique.
- S'il le faut...
Je prends le verre et le vide d'une traite.
- Sacrée descente ! S'exclame Eli qui vient de passer son bras autour de la taille de mon amie.
- Pourquoi tu la fais boire comme ça ? Se fâche Célia contre James.
- Je l'aide à garder le contrôle, alors si tu veux bien te calmer un peu, laisse Tanya se détendre.
- Tu la connais depuis quoi, deux jours ? Ne viens pas me dire ce qui est bon pour elle !
- Tu ne sais pas de quoi tu parles, intervient une voix grave qui me fait frissonner.
J'ai l'impression de la reconnaître, mais avec l'alcool, je ne suis sûre de rien. Nous levons les yeux vers son propriétaire et découvrons le pote de James.
- T'es qui toi, d'abord ? L'agresse Célia.
- Tu ne reconnais pas notre quaterback ? S'offusque Eli en détournant son attention.
Elle hausse les épaules et se lance dans une discussion mieleuse avec Eli tandis que James me guide vers un côté de la table de beer-pong.
Les gars sont de redoutables adversaires et peu de filles ont voulu jouer. Je ne suis pas fraîche du tout et j'ai du mal à tenir debout, mais James est là et me tiens malgré ses fous rires.
Après plusieurs parties quelqu'un propose de jouer au jeu de la bouteille. James m'accompagne sur le canapé.
- Tanya, tu joues ? Demande Max en m'interceptant.
- Ah non ! Cette fois, je passe mon tour.
Il est déçu, mais va rejoindre le cercle formé par les joueurs. James et moi nous laissons tomber dans le canapé et ça tourne tellement que je pose ma tête sur l'épaule de James et ferme les yeux. Mais ce n'est vraiment pas l'idée du siècle.
- James...
- Hmm ?
- Je crois que je vais vomir...
Ni une ni deux, il me soulève et m'emmène aux toilettes juste à temps.
- Pourquoi tu l'as faite autant boire ? Grogne cette voix qui me fait quelque chose même lorsque je suis en train de me vider l'estomac.
- T'avais une autre idée pour inhiber ses sens, peut-être ? Rétorque James avant de venir relever mes cheveux.
- N'abuse pas de la situation, s'énerve le premier.
- Je n'aurais pas à faire ça si tu n'avais pas merdé et que tu m'avais prévenu !
- Ramène-la chez elle.