X… Il avait été décidé que nous irions ensemble rendre une visite à Tiahoui, dans son district lointain, et Rarahu depuis longtemps s’était promis une grande joie de ce voyage. Un beau matin, par la route de Faaa, nous partîmes à pied tous deux, emportant sur l’épaule notre léger bagage de Tahitiens : une chemise blanche pour moi, deux paréos, et une tapa de mousseline rose pour Rarahu… On voyage dans cet heureux pays comme on eût voyagé aux temps mystérieux de l’âge d’or, si les voyages eussent été inventés à cette époque reculée… Il n’est besoin d’emporter avec soi ni armes, ni provisions, ni argent ; l’hospitalité vous est offerte partout, cordiale et gratuite, et dans toute l’île il n’existe d’autres animaux dangereux que quelques colons européens ; encore sont-ils fort rares, et à