VFunèbre Notre absence avait duré juste un mois, le mois de mai 1872. Il était nuit close, lorsque le Rendeer revint mouiller sur rade de Papeete, le 1er juin, à huit-heures du soir. Quand je mis pied à terre dans l’île délicieuse, une jeune femme qui semblait m’attendre, sous l’ombre noire des bouraos, s’avança et dit : – « Loti, c’est toi ?… Ne t’inquiète pas de Rarahu ; elle t’attend à Apiré où elle m’a chargée de te ramener près d’elle. Sa mère Huamahine est morte la semaine passée ; son père Tahaapaïru est mort ce matin, et elle est restée auprès de lui avec les autres femmes d’Apiré pour la veillée funèbre. « Nous t’attendions tous les jours, continua Tiahoui, et nous avions souvent les yeux fixés sur l’horizon de la mer. Ce soir, au coucher du soleil, dès qu’une voile blanche a