III DémétriosÀ la place laissée par les musiciennes, Démétrios était resté seul, accoudé. Il écoutait la mer bruire, les vaisseaux craquer lentement, le vent passer sous les étoiles. Toute la ville était éclairée par un petit nuage éblouissant qui s’était arrêté sur la lune, et le ciel était adouci de clarté. Le jeune homme regarda près de lui : les tuniques des joueuses de flûte avaient laissé deux empreintes dans la poussière. Il se rappela leurs visages : c’étaient deux Éphésiennes. L’aînée lui avait paru jolie ; mais la plus jeune était sans charme, et, comme la laideur lui était une souffrance, il évita d’y penser. À ses pieds luisait un objet d’ivoire. Il le ramassa : c’était une tablette à écrire, d’où pendait un style d’argent. La cire en était presque toute usée, mais on avait d