Après ce qui s’était passé au bureau, Éléa et Alexandre prirent leurs distances. Ils avaient frôlé la catastrophe, et le simple fait de penser à la présence de Sophie quelques secondes après leur b****r enflammé suffisait à leur rappeler la gravité de la situation. Éléa se sentait confuse, partagée entre ses sentiments pour Alexandre et la réalité de leur relation impossible. Ils ne se parlaient presque plus, et chaque réunion de travail devenait une épreuve de silence pesant et d’évitement.
Cependant, cette distance ne faisait qu’exacerber l’attraction qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Alexandre, bien que concentré sur son mariage avec Sophie, ne pouvait s’empêcher de penser à Éléa. Elle occupait ses pensées, et même lorsqu’ils étaient loin l’un de l’autre, il sentait toujours cette tension entre eux, comme un fil invisible les reliant. Mais il savait qu’il ne devait pas céder. Ils avaient déjà franchi une limite, et s’ils continuaient ainsi, tout risquait de s’effondrer.
Éléa, de son côté, tentait de se convaincre que cet éloignement était nécessaire. Elle ne pouvait pas continuer à nourrir cette attirance pour un homme marié, d’autant plus que Sophie, bien qu’elle ne soupçonnât rien, était toujours présente dans leurs interactions. Mais malgré sa volonté de maintenir une distance, elle sentait cette attraction devenir de plus en plus forte, presque irrésistible.
Un dîner d’affaires était prévu, réunissant plusieurs collaborateurs et des clients importants. Sophie avait insisté pour accompagner Alexandre à ce dîner, et il n’avait pas osé refuser. Le soir du dîner, Éléa se retrouva face à la réalité : Sophie et Alexandre étaient assis côte à côte, riant ensemble et échangeant des regards complices. La proximité entre eux, la manière dont ils semblaient si à l’aise l’un avec l’autre, rendait Éléa malade de jalousie. Elle se demandait si Alexandre l’avait déjà oubliée, s’il regrettait leur b****r au bureau. Peut-être avait-il décidé de se consacrer entièrement à son mariage et de tourner la page sur ce qu’il s’était passé entre eux.
Tout au long du dîner, Éléa observait Sophie et Alexandre, se sentant de plus en plus mal à l’aise. Elle ne pouvait détacher son regard de leur complicité apparente. Ils avaient l’air si heureux ensemble, comme si rien ne s’était passé quelques jours plus tôt. Cette pensée la rongeait. À chaque rire partagé entre Alexandre et Sophie, Éléa se sentait plus distante, comme si elle était de trop dans cette soirée. Elle se dit qu’il valait peut-être mieux ainsi, qu’Alexandre avait fait son choix, et que ce choix n’était pas elle.
Mais à la fin du dîner, une tension nouvelle fit son apparition. Alors que tout le monde se préparait à partir, Sophie annonça à Alexandre qu’elle annulait leur sortie en amoureux prévue pour le lendemain soir.
— Je sortirai avec mes amies demain, dit-elle, comme si de rien n’était. On fera notre dîner une autre fois.
Cette déclaration provoqua une onde de choc chez Alexandre. Il garda d'abord le silence, mais son visage se crispa, trahissant une profonde amertume.
— Tu avais promis, répondit-il, ses mots chargés de reproche.
— Promis quoi ?, répondit Sophie avec légèreté, apparemment indifférente à son mécontentement. Ce n'est qu'un dîner.
— Ce n’est pas juste un dîner, répliqua Alexandre, visiblement en colère. C’est important pour moi. Ça fait des semaines qu’on n’a pas passé de temps ensemble.
La tension monta rapidement, et malgré les efforts de Sophie pour minimiser la situation, Alexandre ne pouvait plus cacher sa frustration. Éléa, qui assistait à la scène, se sentit gênée. Elle n’avait pas l’habitude de voir Alexandre si énervé, et encore moins devant ses collègues. La dispute s’intensifia, et bientôt, Sophie quitta précipitamment la table, laissant Alexandre seul dans son amertume.
Après le départ de Sophie, Alexandre resta assis un long moment, le regard vide. Il était visiblement affecté par la dispute, son visage marqué par une colère sourde. Éléa, qui n’avait pas quitté la table, hésita un instant, mais voyant la tristesse dans les yeux de Alexandre, elle ne put s’empêcher de lui proposer son aide.
— Tu veux parler ?, demanda-t-elle doucement, essayant de lui offrir un peu de réconfort.
Alexandre hocha la tête, reconnaissant, mais visiblement à bout de nerfs.
— Viens, on va boire un verre, dit-il finalement.
Ils quittèrent le restaurant et se dirigèrent vers un bar situé non loin de là. Éléa savait que ce n’était pas une bonne idée, mais elle ne pouvait pas laisser Alexandre seul dans cet état. Une fois installés dans un coin tranquille du bar, il commença à se confier.
— Je l’aime, tu sais, dit-il en parlant de Sophie, ses yeux perdus dans son verre. Mais elle me laisse tomber encore et encore. J’essaie de sauver ce qui reste de notre mariage, mais c’est comme si elle ne voulait plus faire d’efforts.
Éléa l’écoutait attentivement, son cœur se serrant à chaque mot. Elle voyait à quel point Alexandre était désespéré. Elle n’avait jamais vu cet homme, d’ordinaire si sûr de lui, aussi vulnérable.
— Elle préfère sortir avec ses amies, faire du shopping, voyager... tout plutôt que de passer du temps avec moi, continua-t-il. Je me sens seul, délaissé. Et je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir continuer comme ça.
Il but plusieurs verres, et au fil de la soirée, son amertume se transforma en tristesse. Il n’était plus l’homme fort et confiant qu’elle connaissait. Il était juste un homme brisé par un mariage qui ne fonctionnait plus. Éléa se sentait de plus en plus mal pour lui.
Voyant qu’il avait bu trop pour rentrer seul, Éléa se proposa de l’accompagner chez lui. Alexandre, bien qu’alcoolisé, accepta avec gratitude. Une fois arrivés chez lui, Éléa l’aida à entrer. L’intérieur de l’appartement était silencieux et sombre, comme s’il reflétait l’état émotionnel d’Alexandre.
C’est alors que tout bascula.
Dans un moment de désespoir, Alexandre se tourna vers elle, et avant qu’elle ne puisse réagir, il posa doucement sa main sur sa joue. Ses yeux, pleins de tristesse, cherchaient du réconfort. Il l’embrassa tendrement, et Éléa sentit ses défenses s’effondrer. Elle répondit à son b****r, et ce qui commença comme un geste réconfortant devint rapidement quelque chose de plus sensuel.
Ils ne parvinrent plus à se contrôler, emportés par un tourbillon de désirs et d’émotions. Les mains d’Alexandre glissèrent sur le corps d’Éléa, caressant chaque courbe avec une tendresse presque désespérée. Elle sentit son corps s’embraser sous ses caresses, chaque frôlement éveillant en elle des sensations qu’elle avait tenté de réprimer. Ils se rapprochèrent encore, leurs corps se pressant l’un contre l’autre, leurs respirations se faisant plus rapides et saccadées.
Leurs baisers devinrent plus intenses, plus pressants, et bientôt, ils se retrouvèrent sur le canapé. Alexandre, les yeux brillants de désir, plongeait son regard dans celui d’Éléa. Chaque mouvement de sa main, chaque b****r, semblait la pousser un peu plus loin dans cette spirale de désir.
Mais soudain, quelque chose stoppa Éléa. Elle réalisa ce qu’elle était en train de faire. Elle se détacha légèrement, son cœur battant à tout rompre. Alexandre, sentant son hésitation, s’arrêta aussi, leurs respirations entrecoupées rompant le silence pesant de la pièce.
— Je dois partir, murmura-t-elle, presque à bout de souffle.
Avant qu’Alexandre ne puisse dire quoi que ce soit, Éléa s’enfuit de l’appartement, laissant derrière elle un homme dévasté et un sentiment de culpabilité grandissant.