Alexandre avait pris sa décision. Après des semaines de lutte intérieure, il savait qu’il devait mettre fin à sa relation avec Éléa. Le poids de la culpabilité était devenu trop lourd à porter. Il aimait Éléa, mais il aimait aussi Sophie, sa femme. Et malgré toutes les erreurs de Sophie, Alexandre ne pouvait se résoudre à détruire son mariage pour une relation qui, au fond, n’aurait jamais dû exister.
Ce soir-là, il rejoignit Éléa dans son appartement. Son regard était grave, et Éléa, sentant que quelque chose n’allait pas, se raidit immédiatement.
— On doit parler, dit Alexandre d'une voix tendue.
Elle hocha la tête, redoutant la suite. Ils s’assirent, et avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle savait que c'était la fin, elle pouvait le lire dans son regard.
— Je dois arrêter cette histoire entre nous, déclara-t-il enfin. C'était une grosse erreur, Éléa. J'aime ma femme et je regrette de ne pas avoir essayé de lui donner plus de chances.
Le cœur d'Éléa se brisa à cet instant. Elle n'avait jamais voulu que cela se termine ainsi. Elle éclata en sanglots, le suppliant de ne pas faire ça.
— Je t'aime, Alexandre. Comment est-ce que tu peux simplement tout oublier ? Tout ce qu'on a partagé ? pleura-t-elle.
Mais Alexandre resta ferme. Il secoua la tête, visiblement ému mais décidé.
— Je n'oublie rien, mais c'était une erreur. Sophie a ses défauts, mais elle a compris ses erreurs et elle fait des efforts maintenant. Je ne veux pas gâcher cette chance pour une simple aventure.
Les mots d’Alexandre lui arrachèrent le cœur. Elle tenta une dernière fois de le convaincre.
— Elle t'a négligé, elle t'a délaissé ! Elle préfère faire la fête, voyager avec ses amies plutôt que de s'occuper de toi !
Alexandre se leva, visiblement agacé par ses paroles.
— Assez, Éléa ! Je sais tout cela, mais elle est en train de changer. Elle fait des efforts, et je ne peux pas simplement tout abandonner.
Il se tut, la tension palpable. Éléa savait au fond d’elle que ce moment arriverait un jour. Elle avait joué à un jeu dangereux, sachant qu’Alexandre était un homme marié, mais jamais elle n’aurait imaginé que cela lui ferait aussi mal. Finalement, il conclut en disant qu'il chercherait une nouvelle assistante, car il ne voulait plus qu'ils se voient.
Quand il la quitta, Éléa se retrouva seule, dévastée. Elle passa une nuit terrible, incapable de dormir. Le lendemain, elle prit une décision. Elle avait besoin de s’éloigner de tout ça, de prendre de la distance. Elle réserva immédiatement un billet pour aller voir ses parents, chez qui elle n’était pas retournée depuis plusieurs mois.
Éléa n’avait pas vu ses parents depuis longtemps, et leur présence lui manquait terriblement. Ils étaient ses piliers, ceux qui l’avaient toujours soutenue à travers les moments les plus difficiles de sa vie. Le vol jusqu'à sa terre natale fut rapide, mais suffisant pour lui donner l’impression de s’échapper, de laisser derrière elle les souvenirs douloureux d'Alexandre.
Dès qu’elle posa le pied à l’aéroport, elle sentit une vague de nostalgie l’envahir. Cette terre, ses racines, lui avait tellement manqué. Elle aperçut sa mère, Aïdée, qui l’attendait à la sortie, un large sourire sur le visage. Dès que leurs regards se croisèrent, Éléa se précipita dans ses bras, et pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit en sécurité.
— Ma chérie, murmura Aïdée en la serrant fort. Je suis tellement heureuse que tu sois là.
Éléa versa quelques larmes, submergée par l’émotion. Elle avait l’impression de pouvoir enfin respirer. Sa mère l’avait toujours comprise sans qu’elle n’ait besoin de dire un mot, et en cet instant, elle savait que revenir ici était la meilleure décision.
En arrivant chez ses parents, la nostalgie continua de l’envahir. La maison de son enfance, avec ses murs blancs et ses volets colorés, était toujours aussi chaleureuse et accueillante. Le jardin, avec ses fleurs éclatantes et ses arbres fruitiers, dégageait une sérénité que Éléa n’avait pas ressentie depuis longtemps.
Son père l’attendait à l’entrée, une tasse de chocolat chaud à la main. Dès qu’elle le vit, elle fondit en larmes à nouveau. Il lui sourit tendrement et la prit dans ses bras, la réconfortant d’une étreinte qui semblait faire disparaître toute la douleur qu’elle ressentait.
— Tu es à la maison maintenant, lui dit-il doucement. Tout ira bien.
Ils entrèrent dans la maison, et Éléa sentit le poids des derniers mois s’éloigner. Elle avait oublié à quel point cet endroit pouvait être apaisant. Ses parents lui posèrent des questions sur sa vie à la ville, mais sans jamais insister, sachant qu’elle viendrait vers eux quand elle serait prête à parler.
Ce soir-là, alors qu’elle était assise avec ses parents autour de la table, Éléa se sentit enveloppée d’amour et de réconfort. Sa mère et son père avaient toujours été ses soutiens les plus solides, et même si elle leur avait caché beaucoup de choses sur sa relation avec Alexandre, elle savait qu’ils seraient là pour l’écouter, sans jugement.
Elle n’avait pas besoin de tout leur dire pour qu’ils comprennent qu’elle souffrait. Ils lui préparèrent son plat préféré, et la simple vue de la table garnie de nourriture faite maison lui rappela à quel point elle était chanceuse de les avoir dans sa vie.
Dans ce cadre familier, avec les personnes qu’elle aimait le plus, Éléa retrouva un semblant de paix. Elle savait que ce séjour chez ses parents ne réglerait pas tout, mais au moins, elle pourrait respirer à nouveau, loin des complications d'Alexandre, de Sophie, et de tout ce qui pesait sur son cœur.