La Luna du Dieu Alpha

6. Juste un Rêve

Astrea se maudissait intérieurement. Il savait qu'elle était là depuis le début ! Il était déjà sur elle.

Elle avait besoin d'un tout nouveau plan, mais malheureusement, elle ne pouvait rien trouver sur l'instant. Cependant, elle n'avait pas le temps de réfléchir, et la confiance était la clé de tout.

Fenrir se tenait toujours près du feu, les mains derrière le dos, tout son corps étant une image de force et de puissance. Il attendait son prochain mouvement.

Et elle avait décidé de ne pas décevoir. Astrea a rapidement ouvert les rideaux avec ses deux mains, le tissu flottant autour d'elle, révélant sa silhouette couverte d'un déshabillé transparent et coûteux, et gardant le menton haut comme si elle n'avait pas été prise en flagrant délit. Fenrir s'est retourné lentement pour lui faire face, et elle aurait juré que ses yeux brillants s'assombrissaient pendant qu'il jurait entre ses dents, la mâchoire se serrant en même temps qu'il l'observait. La robe qu'elle portait ne cachait presque rien de son regard qui devenait de plus en plus féroce à chaque minute. De la même manière que la température de la pièce semblait augmenter.

"Tu te moques de moi !" A-t-il grogné, et le coin de sa bouche tiquait légèrement vers le haut.

"Mon Roi", a-t-elle dit en faisant une révérence, et il était près d'elle en un clin d'œil, le torse bombé, mais à sa grande surprise, il ne cherchait pas à la toucher.

On pourrait dire que lorsqu'une femme entre tard dans la nuit dans la chambre d'un homme habillée ainsi, il n'y a qu'une seule chose qu'elle veut. Il devait s'en douter. Tout le monde aurait dû s'en douter.

"Qu'est-ce que tu crois que tu fais ?" A-t-il grogné, son corps émettant de la chaleur.

"Qu'est-ce que j'ai l'air de faire ?" Lui a-t-elle répondu avec le sourire le plus séduisant qu'elle avait dans son arsenal. Elle était plutôt douée pour flirter. Son Professeur s'était assuré qu'elle excelle dans ce domaine, mais c'est à peu près tout ce que ses missions exigeaient. Même lorsqu'elle était envoyée aux Épreuves de Luna, sa tâche n'était pas de séduire le Roi du Nord. Elle devait rester le plus longtemps possible et rapporter ce qui se passait dans le château et qui n'était pas du domaine public.

Cependant, aujourd'hui, elle était coincée de la pire des façons. Prise au piège sans aucune échappatoire.

"Il semble que vous soyez venue dans la mauvaise chambre", a généreusement dit Fenrir, lui offrant une échappatoire, ce qui la rendait encore plus confuse, ses sourcils se nouant l'un à l'autre.

Pourquoi dirait-il ça ? La conclusion la plus logique n'était-elle pas qu'elle était venue ici pour s'offrir à lui ?

Cette suggestion l'énervait, et elle souhaitait lui faire regretter ses paroles même si elle n'avait pas prévu de coucher avec lui au final.

"Oh, tu m'as eue !" A-t-elle dit en ricanant. "Je cherchais la chambre de Devoss. C'est au fond du couloir à gauche, alors ?"

Elle passait devant cet homme montagne, mais il a attrapé son bras, la rapprochant de lui. Elle s'est cognée contre son torse dur, sentant les muscles saillants sous la chemise qui les séparait.

"Devoss n'est pas attiré par les femmes", a murmuré Fenrir en se penchant vers elle, son souffle chatouillant sa peau et provoquant une vague de frissons. Son odeur inhabituelle de bois de cèdre et de fumée les enveloppait tous les deux, et Astrée a fermé les yeux une seconde, l'inhalant profondément dans ses poumons. Des braises de cèdre fumantes lui venaient à l'esprit, et lorsqu'elle rouvrait les yeux, elle a vu les étincelles du feu scintiller dans les iris du jeune homme. Comme si une flamme sur le point de s'éteindre commençait à brûler avec une nouvelle force.

"Bash ferait l'affaire alors", a-t-elle murmuré, consciente de leur proximité. Fenrir n'aimait pas ses paroles, car les flammes dans ses yeux s'intensifiaient. Comme si elles étaient réelles et non pas seulement une illusion d'optique quelconque.

"Aucun d'entre eux ne te touchera", a averti Fenrir, et elle inclinait la tête d'un air taquin, haussant les sourcils.

"Pourquoi ça ?" A demandé Astrea en se moquant de lui, passant ses doigts sur sa poitrine, ce qui lui faisait retenir un souffle. Il avait l'air de se retenir de justesse.

"Parce que je l'ai dit." La voix de Fenrir résonnait dans la pièce, faisant quelque chose en elle. Quelque chose qu'elle ne pouvait pas expliquer pour l'instant.

"Pourquoi l'as-tu dit ?" A-t-elle lancé en riant, se rendant compte qu'il tenait toujours son poignet en otage. "Nous nous connaissons à peine. Pourquoi est-ce que tu t'en soucies ?"

Elle savait que cela était probablement dû au fait qu'il ne pouvait pas lui faire confiance et qu'il la considérait comme l'espionne qu'elle était en réalité.

Cependant, il a évité de donner une réponse directe.

"Et pourquoi es-tu venue dans ma chambre ?" Lui a-t-il demandé en arquant les sourcils.

"N'est-ce pas évident ?" A-t-elle dit en ricanant, devenant de plus en plus audacieuse et se permettant de passer ses doigts sur l'extrémité de sa barbe soigneusement taillée. Les poils rugueux lui piquaient la peau, mais la sensation lui semblait familière.

Et agréable.

"Explique ça." A dit Fenrir qui avait l'air de ne pas vouloir la lâcher.

"Je suis venue pour mieux te connaître, bien sûr !" A répondu Astrea avec un sourire espiègle, pensant que ce serait son dernier atout.

"Fais attention à ce que tu souhaites !" A-t-il dit comme en avertissant, la tirant plus près alors qu'il aurait dû la repousser à ce moment-là.

Si c'était bien ce qu'il voulait, bien sûr.

"Je ne me limite pas dans mes rêves", a-t-elle confessé et elle s'est retrouvée coincée dans ses bras lorsqu'elle essayait de se distancer avec jeu. Le renégat devant elle regardait ses tentatives pathétiques avec une sorte d'amusement.

"Je ne me limite pas non plus", a admis Fenrir juste avant d'écraser ses lèvres contre les siennes de la manière la plus indélicate. Ses mains parcouraient aussitôt son corps, le fin tissu de soie l’empêchant de caresser directement sa peau nue.

Cela ne l'effrayait pourtant pas.

C'était parfait.

Pour le plan, bien sûr. Pas en général.

Après tout, elle venait de former un nouveau plan.

Néanmoins, chaque tour de sa langue dans sa bouche lui faisait oublier pourquoi elle était venue ici, et bientôt, Astrea s'est retrouvée entrelaçant ses mains autour de son cou, entremêlant ses doigts dans ses cheveux doux et répondant à son b****r de tout son corps, certaines de ses réactions physiologiques étant une surprise totale pour elle.

La chaleur s'accumulait dans son bas-ventre.

Elle connaissait l'anatomie. Elle savait à quoi s'attendre, cependant... Astrea n'avait jamais ressenti cela auparavant, bien que ce ne soit pas son tout premier b****r.

Quelque chose en cet homme brutal qu'elle venait de rencontrer éveillait une part d'elle-même qu'elle ne connaissait pas. Cette partie ne voulait pas jouer ou faire semblant. Elle voulait expérimenter.

Brisant le b****r, Fenrir a saisi les cheveux à l'arrière de sa tête et les tirait pour lui offrir un meilleur accès à son délicat cou, effleurant ses lèvres dessus dans une caresse torturante qui la faisait gémir doucement.

"Dernière chance d'arrêter", a-t-il dit pour la prévenir, s'arrêtant juste avant sa clavicule, leurs souffles haletants et leurs yeux fixés l'un sur l'autre. Elle pouvait sentir la ferveur émanant de son corps, son parfum intensifié pour une raison quelconque, et elle se voyait hocher la tête avant que la réponse ne franchisse ses lèvres.

"Où est le plaisir dans ça ?"

Une simple réponse innocente, et cela a fait vaciller quelque chose en Fenrir, brisant le dernier obstacle entre eux.

"Comme tu veux." Il l'a attrapée par la taille, la soulevant comme si elle ne pesait rien. Astrea a enroulé ses jambes autour de son torse, déboutonnant sa chemise alors qu'il se dirigeait vers le lit. Elle avait besoin que les boutons restent intacts, mais le moment où elle a réussi à lui enlever cette fichue chemise avec son aide, elle a fait une pause. Ses épaules étaient couvertes de tatouages runiques anciens aux motifs complexes, mais ce qui attirait son attention, étaient les cicatrices. Autrefois, l'homme devant elle avait été brutalement torturé et blessé par un sadique. Parce que... il était difficile de marquer un métamorphe. Presque impossible. Celui qui lui avait fait ça devait laisser ces cicatrices intentionnellement. D'ailleurs, il avait dû s'efforcer pour les laisser. Très fort

"Regarde-moi", a ordonné Fenrir, et elle a obéi, sortant de sa transe. Ses lèvres se courbaient lorsqu'elle se souvenait qu'elle était ici pour jouer un jeu. Ce n'était pas personnel, et rien de tout cela n'était réel. Elle devait s'en souvenir.

"Comme vous le dites, mon Roi", a-t-elle dit en lui souriant, et avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit d'autre, il la faisait taire avec un b****r, la plaçant sur son lit et bloquant ses mains sur le matelas.

Elle pouvait sentir son désir palpitant. La bosse proéminente dans son pantalon ne pouvait pas passer inaperçue, mais... rien de tout cela ne semblait aussi horrible qu'elle s'y attendait. En fait, elle se surprenait à apprécier d'être autant désirée. Il y avait quelque chose en Fenrir qui l'attirait. Il était trop difficile de lui résister et de ne pas profiter de tout cela.

"Si longtemps...", a-t-il murmuré alors que sa main glissait le long de sa cuisse pour relever le tissu soyeux. Elle pouvait sentir son grognement interne lorsque ses doigts touchaient enfin sa peau. Il les déplaçait vers ses seins, les agrippant avidement, et gémissant dans sa bouche.

Il lui a accordé une pause, juste un instant lorsqu'il voulait défaire sa ceinture, mais à ce moment précis, Astrea a pris les devants et, d'un mouvement rapide de ses cuisses entraînées, l'a fait rouler à côté d'elle, le chevauchant pour son plus grand étonnement.

"J'aime être au-dessus des choses", lui a-t-elle dit avec un sourire diabolique, et il a répondu par un grognement d'approbation.

"Petite Peste", a-t-il grondé en lui saisissant les fesses, les pétrissant alors qu'il se relevait, incapable de se détacher d'elle ne serait-ce qu'un instant. Il n'y avait plus de mots, plus de pauses pour respirer, seulement ses mains explorant son corps et ses gémissements, car malgré toute sa formation, elle ne pouvait pas les réprimer. Pas avec lui.

Fenrir a tiré sur la bretelle de sa chemise de nuit pour la faire tomber à sa taille et a pris immédiatement un de ses t*tons durs dans sa bouche, avide de sa chair. Astrea s'est cambrée pour lui, perdue dans toutes ces nouvelles sensations.

Il fallait que ça s'arrête. Il fallait qu'elle s'arrête. Ce n'était pas réel. Ça allait trop loin.

Il n'était pas un homme. Il était une mission.

Cependant, elle n'avait pas envie d'écouter cette voix rationnelle dans sa tête. Nova non plus. Sa louve était tout à fait d'accord avec tout ce qui se passait, et c'était étrange.

Elle enfonçait ses ongles dans sa peau, et il a relâché son sein, en caressant l'autre de ses mains.

Ils se regardaient juste un instant...

"Tu n'aurais pas dû venir", a-t-il dit, la voix rauque et plus profonde que d'habitude.

"Je le sais", a-t-elle répondu, et les langues se heurtaient à nouveau.

C'est bon. Ça faisait tellement de bien qu'elle a décidé de ne pas s'arrêter. Peut-être que c'était une décision étrange de passer sa première fois avec un inconnu complet, mais au moins, elle savait que ce serait bien.

Astrea savait que s'ils s'arrêtaient maintenant, elle serait celle qui le regretterait.

Il s'est concentré à nouveau son cou, suçant sa peau délicate aux bons endroits. Cela l'excitait rapidement, car elle savait qu'il se dirigeait vers l'endroit où il voulait la marquer, près de sa clavicule, un endroit si sensible qu'elle était impatiente de le sentir. L'anticipation était presque aussi bonne que ce qu'il lui faisait.

Sa langue envoyait une vague de frissons à travers elle, et elle a fermé les yeux, prête à profiter de tout ce qu'il avait à lui offrir, mais à ce moment-là, une douleur aiguë et brûlante a traversé son corps, la ramenant à la réalité.

Astrea a hurlé dans les bras de Fenrir, son corps délicat tremblant.

Il s'est arrêté immédiatement, ses yeux sombres cherchant une réponse à sa question muette sur le visage de la jeune femme.

Astrea aurait voulu dire quelque chose. Quand ses lèvres ont quitté sa peau, la douleur s'est arrêtée immédiatement, mais elle pouvait sentir que le serpent resserrait son emprise autour de son cou désormais, l'étranglant. Elle ne pouvait pas respirer. Cette fois pour une raison totalement différente.

Une raison qui n'était pas du tout agréable.

"Es-tu..." Fenrir avait l'air si inquiet qu'elle ressentait de la culpabilité en elle alors, elle s’est penchée vers lui pour l'embrasser, bougeant ses hanches pour sentir son érection dans l'espoir de le distraire de ce qui se passait vraiment.

Le serpent la manipulait. Son Professeur la manipulait. Le Serpent.

Les mains de Fenrir étaient rapidement de retour sur elle, et Astrea a sorti l'épingle à fleur qui maintenait encore le haut de ses cheveux. Une petite chose délicate avec une aiguille empoisonnée à l'intérieur.

Elle n'a pas hésité, le poignardant à la nuque. La dose concentrée pouvait mettre à terre trois grands hommes. Ça devait être suffisant pour qu'il dorme jusqu'au matin. Et pour qu'elle s'échappe d'ici.

S'il a ressenti l'injection, il n'a pas bronché, mais sa main s'est enroulée autour de sa gorge alors qu'il la regardait dans les yeux avec le même désir et la même envie qu'il avait tout le temps où elle était là.

"Ce tatouage de serpent ne te va pas !" A-t-il dit en gémissant, puis il l'a repoussée sur le lit, dominant sa posture.

"Tes tatouages non plus, je ne les aime pas !" A dit Astrea en lui lançant un regard vengeur. Elle n'aimait pas le serpent sur sa peau, mais elle n'avait pas non plus l'habitude de laisser les hommes la critiquer pour n'importe quelle raison.

"Menteuse", a gloussé Fenrir qui clignait des yeux, abaissant son visage pour l'embrasser à nouveau.

Elle voulait le repousser, car le jeu ne semblait plus amusant. Mais contre toute attente, le médicament a fait enfin effet et la seconde suivante, elle s'est retrouvée avec le corps tout entier de Fenrir s'affaissant sur le sien, l'épinglant sur son lit alors qu'il tombait inconscient sur elle.

"Fenrir ?" Elle l'appelait simplement pour s'assurer que le médicament avait fonctionné. "Fenrir, ça va ?"

Pas un bruit.

Le Roi des Renégats était si lourd qu'elle se débattait simplement sous lui, impuissante pendant quelques minutes.

Il était si chaud et sentait si bon qu'elle regrettait presque d'avoir arrêté ce qui était en train de se passer entre eux.

Néanmoins, sa mission était claire et cela ne pouvait pas se produire. Elle devait partir et faire comme si elle n'était jamais venue.

S'agrippant à un des montants du lit, elle a utilisé toute sa force pour se libérer en le poussant du pied pour le retourner sur le dos.

Avec précaution, elle l'a examiné, en concluant que le médicament avait fonctionné comme prévu.

Ensuite, elle devait effacer toutes ses traces ici, en commençant par le roi lui-même. Même si elle avait essayé de contrôler son odeur, elle était toujours présente sur lui à cause de leur proximité il y a quelques secondes à peine.

Astrea a remonté sa nuisette en place et regardait autour d'elle, ses yeux tombant sur un meuble rempli d'alcool.

"Bingo !" A-t-elle dit en souriant à elle-même, prenant deux bouteilles et un t-shirt qu'elle a trouvé accroché à l'une des chaises. Elle a ouvert les bouteilles et a commencé à vaporiser de l'alcool partout, sachant que cela couvrirait toute trace de son odeur qu'elle avait laissée. Puis, elle en a versé un peu sur le t-shirt et s'est retournée vers le roi.

Rapidement et en essayant de ne pas trop regarder, elle a essuyé son torse avec le chiffon imbibé de whisky, s'arrêtant seulement un instant lorsqu'elle a atteint une cicatrice juste là où était son cœur. Ses blessures étaient étranges !

Elle a entendu du bruit à l'extérieur et a décidé de se dépêcher, en vaporisant le reste de la bouteille sur le lit puis en la plaçant dans la main de Fenrir.

Quand il se réveillera, il serait sûr qu'il avait simplement trop bu et s'il se souvenait de quelque chose à son sujet, il penserait que c'était un rêve.

"Menace", a-t-il marmonné et elle s'est inquiétée du fait que le médicament ne soit pas assez fort pour lui. Il fallait qu'elle sorte d'ici rapidement.

"Ce n'est qu'un rêve, Fenrir", a-t-elle chuchoté à son oreille. "Un rêve."

Il ne répondait pas et elle a soupiré de soulagement.

Enfin, elle est revenue à la cheminée et a jeté le t-shirt dans les flammes, s'assurant qu'il s'enflamme entièrement. Elle a vérifié que la barrette à cheveux était bien en place, puis a essayé à nouveau la fenêtre par laquelle elle était entrée dans la chambre. À sa grande surprise, cette fois-ci, les volets s'ouvraient facilement et elle était de retour sur le toit en un rien de temps, priant pour n'avoir rien laissé derrière elle qui puisse la trahir dans la chambre de Fenrir.

Elle n'est pas restée longtemps dans sa chambre non plus, rassemblant des affaires de douche et se rendant à la douche. Après tout, au milieu de la nuit était probablement le meilleur moment ici.

Elle s'est nettoyée soigneusement, se débarrassant de l'odeur du renégat sur sa peau. Puis, elle a lavé sa nuisette en soie pour la même raison, et ce n'est qu'ensuite qu'elle pouvait rentrer et prendre enfin un repos bien mérité, sans laisser de trace derrière elle. Preuve zéro.

***

Au matin, Astrea s'est réveillée à cause du son de son téléphone qui vibrait. La personne qui appelait la faisait déglutir et elle a répondu aussitôt, car elle savait qu'il valait mieux ne pas faire attendre son Professeur.

"Libellule", le serpent l'a saluée, sa voix plus froide que d'habitude, ce qui était un mauvais signe en soi.

"Professeur", a-t-elle murmuré, en essuyant ses yeux.

"Non", a-t-il répondu, étirant le mot comme s'il s'agissait d'un jeu. "Essaie encore."

"Joran." Elle se souvenait de leur nouvel accord et est sortie du lit, cherchant un peignoir à jeter par-dessus sa chemise de nuit. Elle passait devant le miroir en se dirigeant vers l'un des sacs de voyage et s'est figée lorsqu'elle a vu son reflet dedans.

"Merde !" Astrea a juré bruyamment, oubliant qu'elle était encore en ligne...