IV – LEUR VIE SOUS TERRE Les hommes dans ces caves de bêtes s’ennuyaient. La nuit, quelquefois, à tout risque, ils sortaient et s’en allaient danser sur la lande voisine. Ou bien ils priaient pour tuer le temps. Tout le jour, dit Bourdoiseau, Jean Chouan nous faisait chapeletter. Il était presque impossible, la saison venue, d’empêcher ceux du Bas-Maine de sortir pour se rendre à la Fête de la Gerbe. Quelques-uns avaient des idées à eux. Denys, dit Tranche-Montagne, se déguisait en femme pour aller à la comédie à Laval ; puis il rentrait dans son trou. Brusquement ils allaient se faire tuer, quittant le cachot pour le sépulcre. Quelquefois ils soulevaient le couvercle de leur fosse, et ils écoutaient si l’on se battait au loin ; ils suivaient de l’oreille le combat. Le feu des républic