I – LES RUES DE PARIS DANS CE TEMPS-LÀ On vivait en public, on mangeait sur des tables dressées devant les portes, les femmes assises sur les perrons des églises faisaient de la charpie en chantant la Marseillaise, le parc Monceaux et le Luxembourg étaient des champs de manœuvre, il y avait dans tous les carrefours des armureries en plein travail, on fabriquait des fusils sous les yeux des passants qui battaient des mains ; on n’entendait que ce mot dans toutes les bouches : Patience. Nous sommes en révolution. On souriait héroïquement. On allait au spectacle comme à Athènes pendant la guerre du Péloponèse ; on voyait affichés au coin des rues : Le Siège de Thionville. — La Mère de famille sauvée des flammes. — Le Club des Sans-Soucis. — L’Aînée des papesses Jeanne. — Les Philosophes sold