II – MEMOIRE DE PAYSAN VAUT SCIENCE DE CAPITAINE Les provisions qui étaient dans le canot ne furent pas inutiles. Les deux fugitifs, obligés à de longs détours, mirent trente-six heures à atteindre la côte. Ils passèrent une nuit en mer ; mais la nuit fut belle, avec trop de lune cependant pour des gens qui cherchaient à se dérober. Ils durent d’abord s’éloigner de France et gagner le large vers Jersey. Ils entendirent la suprême canonnade de la corvette foudroyée, comme on entend le dernier rugissement du lion que les chasseurs tuent dans les bois. Puis le silence se fit sur la mer. Cette corvette la Claymore mourut de la même façon que le Vengeur ; mais la gloire l’a ignoré. On n’est pas héros contre son pays. Halmalo était un marin surprenant. Il fit des miracles de dextérité et d