3 Le fils de Vorski Assise à tribord sur une caisse, et tournée vers Honorine, Véronique souriait. Sourire encore inquiet, indécis, plein de réticence, hésitant comme un rayon de soleil qui cherche à percer les derniers nuages de la tempête, mais sourire heureux tout de même. Et le bonheur semblait la juste expression de ce visage admirable, empreint de noblesse et de cette pudeur spéciale que donnent à certaines femmes, touchées par des malheurs excessifs, ou préservées par l’amour, l’habitude de la gravité et la suspension de toute coquetterie féminine. Ses cheveux noirs, un peu gris aux tempes, étaient noués très bas sur la nuque. Elle avait le teint mat d’une méridionale, et de grands yeux d’un bleu très clair et dont tout le globe semblait de la même couleur, pâle comme un ciel d’