V Les vétérans La prison, quelle qu’elle soit, est toujours dure au prisonnier ; néanmoins, Robert se consolait en pensant que sa réclusion, par ce temps humide, se passerait en partie, le lendemain, dans la chambre de son grand-oncle, qui lui parlerait de ses campagnes. « Maman, disait-il, mon oncle d’Evian va me donner encore plus de goût pour l’état militaire. – C’est possible, mon cher enfant ; mais il te dira, comme moi, que le vrai soldat, celui qui veut être réellement utile à son pays, doit avoir, non seulement de la bravoure, mais une grande patience. – Oh ! que cela est difficile ! – C’est vrai, surtout pour ta nature bouillante ; mais avec de la bonne volonté tu y parviendras. Ah ! que je serais heureuse si je te voyais devenir, en grandissant, maître de toi ! – Chère mam