XXIII Bastien Le tilbury allait bon train, mais le boulevard était encombré de voitures, et souvent il était forcé de ralentir sa marche, ce qui permit au cabriolet de régie de le suivre à courte distance. D’ailleurs, les deux louis de pourboire stimulaient si bien le cocher de Bastien, que son fouet donnait en réalité des ailes à son cheval. – Andréa, murmurait cependant Bastien, Andréa avait les cheveux blonds ; mais les cheveux se teignent, et c’est bien lui ! c’est lui, je le jurerais sur le salut de mon âme ! Or, Andréa à Paris, Andréa mis comme un lion et roulant tilbury, est devenu riche, à coup sûr. Riche, ce démon est capable de tout, et mon cher Armand est en péril ! Et Bastien, après un moment d’anxieuse réflexion, se dit encore : – Tant que le comte de Kergaz a eu le cœur