LUCETTE
Le plus paresseux est enfin allé à l’école et on ne fait que rire. Jonas a rigolé jusqu’à ce que les larmes sortent de ses yeux. Vraiment, Ulrich va nous tuer dans cette maison. Ma seule prière est qu’il n’échoue pas, sinon je vais énormément avoir honte de lui. Doubler une classe, est la seule chose que je déteste dans cette vie ! Dans tous les cas, ce serait son problème s’il n’a pas pu réussir. Puisque c’est lui-même qui va encore faire neuf mois avec ses petits frères.
Il est sept heures dépassé, pourtant mon mari est toujours à la maison. Je me demande s’il ne va pas se rendre au travail ce matin ou quoi ? D’ailleurs, c’est un grand plaisir pour moi de le voir à mes côtés.
Une heure de temps plus tard, l’heure avance, mais le gars ne s’inquiète même pas. Finalement, je me suis dite qu’il n’y va plus. Sûrement, il attend le retour de notre futur ministre.
_ Je voulais appeler leur directeur, mais je doute.
_ Il ne faut même pas gaspiller ton temps. Soyons toujours patients ! Il va rentrer bientôt.
_ D’accord ! Il faut lui préparer quelque chose.
_ Non ! Je vais plutôt le faire s’il a réussi.
Ah oui, c’est ça ma décision ! Si Ulrich ne rentre pas avec une bonne moyenne, il va préparer lui-même. Trop de liberté détruit nos enfants !
Je me suis couchée dans les bras de mon mari au salon et nous regardons la télévision ensemble. Quelques minutes plus tard, les cris de notre chien nous parviennent au salon. Qui a fait son entrée ? Ulrich ou quelqu’un d’autre ?
_ Ne t’inquiètes pas, c’est Ulrich !, dit mon mari.
_ Comment tu l’as su ?
Jonas a juste souri sans me répondre. Dans un instant, mon mari m’a demandé de fermer mes yeux. C’est quoi ça encore ?
_ S’il te plaît Lucette, fais ce que je te demande ! On va juste faire semblant comme si on dort afin de voir la réaction de Ulrich.
_ Oh chéri, toi aussi !
En tout cas, je n’ai rien d’autre à dire. J’ai fermé mes yeux comme mon mari me l’a demandé et quelques minutes plus tard, on a senti les pas de quelqu’un au salon. J’ai légèrement ouvert mes yeux et du coup, c’est bel et bien Ulrich que je vois. Le gars marche lentement et se dirige vers sa chambre. Au moment où il voulait traverser le seuil de sa porte, son père a dit :
_ Tu es malchanceux.
Ulrich s’est choqué, car il croyait qu’on dort sincèrement.
_ Mon enfant, comment les choses ont été ?, lui demande-je.
_ Très bien !
_ Es-tu sûr ?
_ Oui maman ! Je ne blague pas.
_ Pourquoi tu es dans cet état au lieu d’être heureux ? Apporte-moi ton sac !
Jonas a pris le sac et par chance, il a immédiatement vu ce qu’il cherche. Dans un instant, il se met à sourire. Je me demande si Ulrich a plutôt échoué ou quoi ?
_ Monsieur Ulrich, félicitations d’être le dernier des admis ! À ton âge là, tu n’as même pas honte !
_ Qu’est-ce que j’ai fait de si mal pour avoir honte ? Vous m’avez dit que je vais toujours continuer mes études si j’échoue ou je réussis. J’ai énormément prié et par chance, notre unique Dieu a exaucé mes prières, mais qu’est-ce qu’il ne va pas encore ?
_ Tu me fais trop honte. Je ne sais pas quel genre d’enfant tu es.
_ Calme-toi chéri ! Ulrich, vas te reposer ! Je vais te préparer à manger. Félicitations pour tes efforts !
_ Merci maman ! Au moins, toi tu es très gentille avec moi.
Sa dernière phrase a tellement énervé mon mari, mais il n’a rien dit. Il est finalement allé dans sa chambre et je me suis mise à rigoler avec mon mari.
_ Moi-même je le savais qu’il ne vaut rien à l’école.
_ Chéri, arrête ça ! L’affaire d’étude n’a jamais été facile. Il faut qu’on l’encourage au moins. N’oublie surtout pas qu’il est déjà collégien !
_ Ça fait vraiment rire !
Jonas est allé rejoindre son enfant et moi, je me suis directement rendu dans la cuisine. Malgré tout, je suis très heureuse pour la réussite de mon enfant. L’essentiel est qu’il ne fera plus la même classe l’année suivante.
Quelques temps plus tard, j’ai fini de préparer et je suis aussi allée rejoindre ma famille. Bizarrement, j’ai constaté qu’ils sont en pleine discussion avant mon arrivée. Le sujet porte sur quoi alors ?
_ C’est quelle réunion ?
_ Réunion familiale ! La nourriture est prête ?
_ Oui chéri !, lui réponds-je en souriant.
On est tous allés à table pour déguster le repas.
_ Maman, j’ai décidé d’abandonner mes études, mais papa n’accepte pas.
_ Et tu veux que moi je te fasse quoi ?
_ Aide-moi à lui parler !
_ Je ne te paie pas les frais de scolarité. C’est lui seul qui s’en occupe, donc je ne peux rien faire.
_ Je crois qu’on a déjà clôturé cette discussion ou bien ?
_ Oui papa, mais….
_ Mais quoi ?
J’ai vraiment eu peur à cause des cris de mon mari. Tout le monde est très calme autour de la table jusqu’à ce qu’on finisse de manger. Ulrich s’est levé pour partir et mon mari a encore dit :
_ Sache que tu dois avoir ton BEPC avant d’abandonner tes études !
_ Ok ! Je vais l’obtenir.
Il a juste répondu simplement et n’a plus parlé. J’ai aimé ce comportement de mon enfant. Après tout, il est calmement allé dans sa chambre.
_ Tu as quelque chose à dire ?, me demande-t-il.
_ Non chéri ! Vu que tu es le chef de la maison, moi je n’ai aucun mot.
_ Tant mieux !
_ Hum !
ROSALINE
Je rêve ou quoi ? Oh mon Dieu, merci infiniment ! Bernice et moi avons réussi brillamment comme d’habitude. Nos camarades sont toujours étonnés par nos efforts. Il y en a d’autres qui nous détestent même à cause de nos intelligences.
_ Félicitations ma puce !
_ On a encore atteint nos objectifs.
_ Nos parents seront fiers de nous.
À midi, nos papas sont arrivés au même moment. Oh quelle belle coïncidence ! Nous nous sommes approchées d’eux tout en étant toujours heureuses.
_ Vos sourires décrivent beaucoup de choses.
_ Oui papa, tu as bien deviné.
_ On est toujours les championnes comme d’habitude.
_ Félicitations à vous !
_ Monsieur Etienne, on doit organiser une grande fête pour la réussite de nos enfants.
_ Oui mon frère, Oliver, tu as parfaitement raison. Demain matin, je vais te rejoindre au bureau pour qu’on puisse bien discuter.
_ Merci !
Bernice a rejoint son père et moi aussi j’ai fait pareil.
_ Papa, est-ce que tu vas m’acheter un téléphone ?
_ La promesse est une dette. Je vais te l’acheter. Sans mentir, je suis trop content de vous pour vos efforts. Vous nous rendez fiers.
_ C’est notre devoir de vous satisfaire. Pour le moment, c’est la seule chose qu’on peut vous faire.
Sur le volant, mon père a appelé ma mère. Le premier mot qui est sorti de la bouche de cette dernière est :
_ A-t-elle réussi ?
_ Non chérie, je suis très triste actuellement ! Rosaline et sa sœur nous ont vraiment trahis.
_ Quoi !
Des fois, mon père aussi dépasse un comédien même. Oh vraiment, c’est très amusant ce midi. Ma mère est très étonnée par la réponse de mon père. Tout peut être possible sauf notre échec. Bernice et moi sommes les patronnes de l’école, donc on doit toujours réussir. Après la discussion téléphonique entre mes parents, j’ai dit :
_ Selon elle, moi Rosaline, je peux échouer ?
_ Ne t’inquiètes pas ! On dirait que ta mère ne connaît pas bien ta performance.
_ Haha ! Elle sera très surprise si elle a appris que je suis la première.
_ Voilà même !
Quelques temps après, on est bien arrivé à la maison. Directement, je suis allée rejoindre ma mère dans la cuisine. Bizarrement, j’ai remarqué qu’elle n’est pas d’humeur. Elle a quelque chose ou quoi ?
_ Bonsoir maman !
Je m’attendais à une réponse, pourtant elle ne m’a même pas considéré. Qu’est-ce qu’il se passe ? Mon père lui avait fait quelque chose ou quoi ?
_ Maman, y a-t-il un souci ?
_ Oui, il y a un sérieux souci et c’est toi, la responsable. Rosaline, tu m’as vraiment déçu.
_ Mais, qu’est-ce que tu racontes, maman ?
_ Imbécile ! Donc, tu continues de faire semblant devant moi ?
_ Maman, je ne te comprends pas toujours.
Elle voulait encore parler et par chance, mon père est arrivé. Ce dernier se met à rigoler et finalement, je me suis embrouillée. Je ne comprends pas réellement ce qu’il se passe.
_ Madame Sybelle, je voulais juste te faire une surprise. Calme-toi ! Notre enfant est toujours la première comme d’habitude.
_ Vous jouez quoi avec moi ?
Finalement, j’ai compris la raison pour laquelle ma mère se comportait ainsi. Selon elle, j’ai vraiment échoué. Mais elle aussi hein ! Comment moi Rosaline, je peux échouer ? Oh non, c’est toujours impossible !
Quelques mois plus tard.
KÖNIG
Le premier jour de la rentrée, je suis très ému, car je vais encore rencontrer mes meilleurs camarades, surtout Ulrich. Ma seule prière est qu’on ne le change pas d’école. Je ferai tout ce qu’il faut afin qu’on soit des vrais amis cette année scolaire.
J’ai fini de prendre mon repas matinal avec mes parents et je suis prêt pour le départ. Avant que je ne parte, ma mère a tout d’abord prié pour moi.
_ Amen ! Maman, je te remercie beaucoup.
_ Que Dieu soit avec toi durant cette année !
_ Qu’il en soit ainsi ! Papa, n’oublie pas mon vélo !
_ La promesse est une dette. Je vais te l’acheter avant la fin de cette semaine.
_ Merci à vous ! Je vous rendrai très heureux dans les jours à venir.
_ J’y crois.
Je suis parti et quelques minutes après, je suis bien arrivé à l’école. Je suis hyper content ce matin, car mon meilleur ami aussi est là. L’année serait obligatoirement bonne vu qu’on va encore étudier ensemble.
Après avoir échangé avec quelques anciens camarades, je me suis approché de Ulrich. Bizarrement, le gars fait semblant comme s’il faisait la lecture. J’ai pris place à côté de lui et le salue.
_ Bonjour, je vais bien, merci ! Maintenant, laisse-moi respirer !
_ Est-ce que j’ai attrapé ton nez ?
_ König, tu as quel problème ?
_ C’est plutôt moi qui devrais te poser cette question.
_ Oh Mon Dieu !
_ Bon, je suis là pour te dire quelque chose de très importante. Mon frère, sache que nous sommes dorénavant collégiens ! Si tu veux toujours te comporter comme si nous sommes au cours primaire, tu vas peut-être quadrupler cette classe. Avec beaucoup de respects, je te demande pardon d’être mon meilleur ami afin qu’on travaille ensemble chaque jour.
_ Je vais toujours réussir sans toi, donc….
_ Tu rêves toujours. Ne compare jamais la classe de sixième et celle du cours primaire, sinon tu vas quad….
Oh Mon Dieu ! On dirait que le gars ne voulait plus entendre ce mot. Dans tous les cas, il peut quadrupler la sixième s’il ne veut pas toujours travailler.
À suivre….