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1506 Words
Philippe « Eh ! De quel droit vous permettez-vous de vous moquer de moi ? » Je ris. « Toutes mes excuses. » Elle rit en faisant une révérence. Je ris à mon tour. « Qu'est-ce qu'un gars comme vous fait sur une aire de repos ? Je ne sais pas, vous n'avez pas de... jet privé ou autre ? » Waouh. Elle a balancé ça comme ça, je suis surpris. « Eh bien, il se trouve que mon jet privé est en réparation. Par conséquent, j'ai dû prendre la voiture pour me rendre à un bal et le hasard a fait que je me suis retrouvé sur cette aire de repos. » Elle secoue la tête. « Mais je suis content. » Repris-je Elle fronce les sourcils, se demandant certainement de quoi je parle. « Je suis content de m'être arrêté ici. Sans ça, je ne vous aurais pas rencontré. » Elle se met à rougir et essaie de le cacher grâce à ses cheveux détachés mais ça ne marche pas vraiment, ce qui me fait rire. « Vous êtes en train de vous moquer de moi ? » « Non, je trouve ça très mignon que vous rougissiez. » Elle rougit à nouveau. C'est trop mignon qu'elle réagisse ainsi à un de mes compliments. J'aime ça, l'effet que ça lui fait. L'effet que je lui fais. Elle se perd un peu dans ses pensées et son visage joyeux disparaît peu à peu, laissant place à un visage rembrunit. « Julie ? » Elle relève la tête. Je lui lance un regard inquiet. « Oui ? » « Est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ? » Elle secoue la tête et prends une gorgée de son café avant de le finir entièrement. Elle le jette dans une poubelle à côté d'elle et se relève. « Qu'est-ce que vous attendez de moi, au juste ? » Balance-t-elle durement. Quoi ? Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me demande ça, tout était si paisible. Je fronce les sourcils et ancre mon regard dans le sien. « Je veux simplement apprendre à vous connaître, rien de plus. » Elle n'a pas l'air satisfaite de ma réponse et semble réfléchir. « Je ne comprends pas. » « Qu'est-ce que vous ne comprenez pas ? » « Pour quelle raison vous faîtes ça ! Qu'est-ce qui pourrait vous pousser à faire... ce que vous faîtes ! » Oh. Je finis mon café à mon tour et le jette dans la poubelle près d'elle, comme elle a fait auparavant. Je me lève et la regarde fixement. « Je fais ça parce que vous me plaisez, Julie. » Sur ce, je lui tourne le dos et quitte le magasin. Je retourne à la voiture où je retrouve mon chauffeur, Gaspard qui a patiemment attendu que je revienne. Je monte derrière et souffle. Waouh. C'était intense ! « On rentre, Gaspard. » Je dois encore prendre ma douche et me changer avant le dîner de ce soir et après les derniers titres de la presse à mon propos, je n'ai pas intérêt à énerver le roi sinon il sera très en colère contre moi, ce que je redoute plus que tout au monde. Le chemin jusqu'au palais passe vite mais je me rends compte que je n'ai que peu de temps pour me préparer. Je file dans ma chambre et choisis un beau costume. Enfin une chemise blanche et un pantalon noir, style costard. Je me déshabille ensuite et entre dans la douche. Je m'attarde longuement en réfléchissant à cet après-midi et au plaisir que j'ai eu de revoir la brunette. Julie. Rien que son prénom, je l'adore. Elle est d'une beauté incroyable et vu son corps, elle pourrait même être mannequin. Je trouve ça horrible de penser qu'une si belle fille telle qu'elle ou bien même sa collègue Alice soit résignée à travailler dans une vulgaire aire de repos. Elles mériteraient toutes deux, bien mieux. La raison me ramène à la réalité. Je coupe l'eau et attrape une serviette pour essuyer mon corps. Une fois sec, je me rase et enfile ensuite mes vêtements propres. Je finis par coiffer mes cheveux de façon ordonné et pars enfiler mes chaussures faîtes sur mesure. Des coups retentissent à ma porte. Je sais que c'est Maria qui vient me prévenir. Je lui donne l'autorisation d'entrer et la découvre sur le pas de la porte. « Son altesse royale vous attend pour partir. » Je capitule. « Très bien, Maria. Dîtes-lui que j'arrive. » Elle hoche la tête et fait une petite révérence avant de sortir hors de ma chambre. J'attrape ma veste et jette un dernier coup d'œil dans le miroir au-dessus de ma commode. Je souffle. Ça va être une longue soirée. Dieu sait ce qui m'arrivait là-bas ! Je sors de la chambre et descends les escaliers, retrouvant mon père dans l'entrée qui fulmine en m'attendant. Il s'exaspère en me voyant débarquer et souffle. Il ouvre la porte et rejoint la voiture sans m'attendre. Je le suis et me dépêche de m'asseoir à l'arrière de la limousine. Ce n'est pas Gaspard qui va nous conduire jusque là-bas, c'est le chauffeur de mon père, Franck . « Tâche de te montrer courtois avec ton grand-père, je ne veux pas l'énerver. » J'hoche la tête. Je ne peux pas tenir tête à mon père, je suis bien trop lâche pour l'instant. Ce n'est pas le moment de faire une scène de gamin bourgeois. On arrive au Palais où résident mes grands-parents. Il est un peu plus grand que le nôtre mais je préfère là où on habite depuis que mon frère est né. D'ailleurs, il est où lui ? « Père ? Où sont mère et Paul ? » « Ils sont déjà là-bas, Philippe. » J'hausse les sourcils. Paul est un jeune homme ambitieux de 24 ans qui a souhaité continuer ses études en plus d'être prince. Il accèdera au trône après si je n'ai pas de descendant, ce qui est le cas pour l'instant. On arrive enfin et on descend de la limousine pour rejoindre le palais. Je retrouve ma mère qui m'embrasse le front et mon frère. Il me tchèque en douce, notre petit rituel de frère. Ça fait plus d'une semaine que je n'ai pas vu mon frère, il m'a manqué. Il va partir avec moi durant le voyage, ce qui me ravi. « On passe à table. » Déclare père. « Et on se comporte correctement ! » On entre dans la grande pièce où on retrouve nos grands-parents un peu spéciaux. Ce n'est pas tout le monde qui a des grands-parents roi et reine d'un pays. Le roi Alex et la reine Mireille sont appréciés du pays, j'espérais en faire de même mais ça s'avère plus compliquer que prévu ; On ne s'attarde pas à discuter debout, on passe directement sous la table pour être servi. A la fin du repas, la discussion se met à tourner autour de moi, ce que je n'aime pas du tout. Ça craint un peu quand c'est le cas ! « Philippe, m'écoutes-tu ? » M'appelle mon grand-père et j'hoche la tête dans un mensonge. J'ai décroché depuis un moment de la conversation. « Je disais donc : tu as 28 ans et bientôt 29. Tu sais ce que ça veut dire ? » Concrètement, non. Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qui va encore m'arriver ? « Mon garçon, l'âge de raison va arriver. Tu auras bientôt 30 ans et tu dois absolument te marier et donner un hériter à la couronne. » Pardon ? L'âge de raison ? Moi, me marier ? Donner un héritier à la couronne ? Je refuse. Je ne suis pas prêt, ce n'est pas le bon moment pour moi. « Tu n'as pas le choix, chéri. » Chuchote ma mère doucement. Mais je ne veux pas ! « Tu devais t'en douter que ça serait ainsi, Philippe. Il y a bien un moment où tu dois grandir et commencer à fonder ta propre famille. Tu ne peux pas continuer à mener la vie que tu mènes, à fréquenter les bars et les boîtes de nuit, en nuisant à ta réputation et à celle de ta famille. » Argumente le roi. « Comme ton père avant moi, tu auras droit à l'organisation d'un bal où tu pourras choisir la fille à qui tu demanderas sa main. » Non mais c'est une blague ? Il s'est cru dans Cendrillon ou quoi ? J'ai l'impression d'être dans un autre temps, une autre génération. On est pourtant au XXI nième ! Ça ne devrait même plus exister les bals et tout ce genre de conneries. « Je vais demander à commencer l'organisation de ce bal en invitant toutes les princesses les plus jolies. Tu trouveras forcément ta promise parmi elles. Je fixerai une date et l'annoncerai aux médias. » Sur ce, je n'ai plus rien à dire. Je me lève et sors de ce palais où j'étouffe considérablement.
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