Chapitre 4

2448 Words
Steven Comme d'habitude, j'étais extrêmement en retard pour mon cours de droit pénal, ce n'était pas un problème car je pouvais toujours me fier aux notes d'Anna. Ou n'importe quel autre étudiant qui était assis au premier rang, ce n'était pas difficile de s'en sortir quand vous étiez Steven Visser, ne voulant pas paraître narcissique. Je me suis précipité dans les couloirs maintenant presque vides du bâtiment et j'ai salué quelques personnes qui m'appelaient par mon nom, même si je n'avais aucune idée de qui étaient la moitié d'entre elles. Je m'arrêtai devant la porte du salon et regardai à travers une petite ouverture en verre. Le professeur disait quelque chose et pointant les diapositives sur son dos, j'ai remarqué Anna assise au milieu de la pièce. De longs cheveux bruns relevés en un chignon et des sourcils légèrement arqués étaient l'expression qu'elle avait lorsqu'elle se concentrait. J'ouvris la porte et quelques yeux se tournèrent vers moi, mais le professeur continua à parler, m'ignorant totalement, je me dirigeai rapidement vers le bureau qui était vide à côté d'Anna et m'assis. – J'ai raté quelque chose d'important ? chuchotai-je et Anna roula des yeux. – Tu perds toujours, Steven. - Il a dit sans me regarder. J'ai haussé les épaules. – Je ne comprends pas vraiment cette classe de toute façon. Heureux que vos notes me sauvent. – J'ai souri et Anna s'est tournée vers moi. – Tu ne comprends pas beaucoup de choses, Visser. – Il s'est de nouveau tourné vers l'avant et c'est tout ! Voici l'ambiance qu'Anna met toujours un point d'honneur à créer quand je fais quelque chose qu'elle n'aime pas, qui comprend prendre soin des étudiants de première année ivres à la fête d'hier. - Quelque chose est arrivé? – J'ai demandé en me trompant. D'accord, Anna était mon amie et la plupart du temps je finissais par m'excuser pour quelque chose qui n'avait aucun sens puisque nous n'avions absolument rien et je ne lui devais pas d'explication. Anna secoua la tête. – Je ne savais pas que tu sortais avec des étudiants de première année cette année. - Dit-il soudain et je fronçai les sourcils. - Quoi? Je ne suis pas… – J'ai commencé, mais j'ai été interrompu par le professeur. « M. Visser, si vous avez quelque chose que vous aimeriez ajouter à notre classe, dites-nous tout, pas seulement Miss Stohl. – Il a dit et tout le monde a tourné les yeux vers nous. Anna s'affaissa sur sa chaise, ses joues rouges, et je souris et secouai la tête. Le professeur m'a jeté un regard grondant avant de continuer à parler. J'ai préféré garder le silence pour le reste de la classe et quand ce fut presque fini, j'ai senti le téléphone portable vibrer dans ma poche. Je l'ai rapidement saisi et j'ai vu qu'il s'agissait d'une notification d'un nouvel abonné **. J'ai continué à suivre et j'ai ri en regardant les photos de l'amie de Victor, l'image d'elle tombant dans la pièce avec éclat dans mon esprit. Cette fille était très amusante quand elle était ivre. J'ai entendu la cloche sonner indiquant que le cours était terminé et quand j'ai levé les yeux, j'ai vu Anna regarder mon écran, elle a regardé les photos de l'ami de Victor puis m'a jeté un dernier regard avant de partir sans rien dire. Je me suis levé et j'ai pensé à la poursuivre, mais tu sais quoi ? p****n ! Anna n'était rien pour moi et il n'y avait aucune raison pour qu'elle agisse comme ça. Je connaissais ses sentiments pour moi, mais j'avais déjà dit clairement que cela n'allait pas arriver. Steven Visser n'est pas le bon gars pour Anna Sthol, pas vraiment. Les couloirs étaient déjà pleins à nouveau et j'ai vu Tony se tenir à un moment donné avec Kate. J'ai essayé de passer inaperçu pour ne pas avoir à parler à son insupportable petite-amie, mais c'était inévitable et la voix de Tony appelant mon nom résonnait haut et fort. – Salut Steven ! Il a levé la main et j'ai souri en me dirigeant vers lui. – Hé, mon frère. – Nous avons fait une touche avec nos mains et Kate m'a souri faussement. – J'ai rencontré ton amie sur le campus aujourd'hui, son visage de gueule de bois est indéniable. Tony secoua la tête. – Kate a dit que tu t'occupais d'un étudiant de première année et c'est pourquoi tu es parti tôt – Mon ami a dit puis a ri. – Steven Visser refusant une soirée à cause d'un étudiant de première année ? J'ai roulé des yeux. – C'était l'ami de Victor qui était mal en point. Mon frère était avec Stassie et j'ai promis de m'occuper de Christine. - J'ai expliqué. – Alors j'ai pensé que je ferais mieux de rentrer chez moi. Kate éclata de rire et prit une de ses dreadlocks entre ses doigts. – Sans compter qu'Anna était très contrariée par toute la situation... - Je ne le savais pas. Tony a haussé les sourcils et j'en avais marre de toute cette merde alors je les ai juste laissés parler tout seuls. Je n'étais pas d'humeur à socialiser avec qui que ce soit ou à assister à mon prochain cours, alors je suis allé dans le bâtiment où se trouvait la salle de musique et sans que personne ne le voit, j'ai attrapé une guitare avant de quitter le bâtiment. L'endroit était presque vide et je ne pris pas la peine de cacher l'instrument en traversant la pelouse du campus. Je le rendrais plus tard, mais maintenant je voulais me détendre. Je me suis assis sous un arbre de façon à ce que son ombre soit sur moi et j'ai regardé quelques étudiants passer. – Je veux être ton aspirateur en respirant ta poussière. Je veux être ta Ford Cortina, je ne rouillerai jamais... - Je fredonne en grattant quelques notes à la guitare. - Arctic Monkeys? – Une voix me fit lever les yeux. Je souris alors que mes yeux se concentraient sur Christine, ses cheveux blonds tirés en arrière et ses yeux légèrement rougis. – Hé, blonde, tu es en vie après tout ! – J'ai parlé et j'ai regardé ses joues rougir. – A propos d'hier… Je voulais m'excuser et vous remercier de m'avoir emmené au dortoir. Christine a souri d'un air penaud et j'ai secoué la tête. – D'accord, ces choses arrivent. – dis-je, puis je la regardai en haussant les sourcils. - Mais tu me dois toujours une chemise. Elle éclata de rire et sembla hésiter un instant avant de s'asseoir à côté de moi. – Alors... Tu fais de la musique aussi ? – Il a demandé en regardant la guitare dans mes mains. - Droit. - J'ai souri quand j'ai vu la surprise écrite sur son visage. – Je sais, ce sont les tatouages. - J'ai fait un geste vers mon corps la faisant éclater de rire. – Ouais, je ne m'y attendais pas. - Il a dit et j'ai secoué la tête. – La musique a toujours été un hobby. Ma mère donnait des cours de chant dans une école de filles et Victor et moi y allions parfois... Moi plus pour les filles, mais Victor y a pris goût. - J'ai expliqué. Christine roula des yeux mais continua de sourire. J'ai recommencé à jouer les notes de « I Wanna Be Yours » et elle a fredonné dans un souffle. J'ai ri et j'ai participé, mais nous avons été interrompus par la sonnerie de mon portable, le nom de Jason clignotant sur l'écran. - Discours. – J'ai décroché après la deuxième sonnerie. « Mec, tu as oublié... » a-t-il commencé et je me suis giflé le front. – Je serai là dans cinq minutes ! – J'ai interrompu et mis fin à l'appel. Christine me regardait avec curiosité et j'ai haussé les sourcils. – Êtes-vous d'humeur à regarder ma dernière séance de tatouage ? – J'ai demandé sans trop y penser et j'ai regardé la fille ouvrir un sourire, il était inévitable de ne pas rendre la pareille. Christine – Je ne peux pas manquer le dernier cours. C'est la première fois que j'aurai de l'historiographie de l'art. – dis-je, trouvant l'invitation tentante, mais j'étais prudent quant à l'avenir de mes notes. – Cela semble être un sujet très compliqué. - De l'art? Faites-vous de l'art ? Il semble que ce soit un sac. Steven se leva et me tendit la main pour que je me lève. Je l'ai rattrapée et je me suis levé. - Bon tu sais. – Il a commencé à s'éloigner de moi et j'ai commencé à penser que cela ne me ferait peut-être pas de mal si je sautais le dernier cours, même si je n'ai jamais fait ça de ma vie. J'ai toujours été très correct avec mes notes, ce n'est pas étonnant que j'aie obtenu cette bourse ici à UCLA. - Hey! – Je l'ai appelé et il s'est arrêté au milieu du chemin en se tournant vers moi. – Que vas-tu tatouer ? Steven a souri et m'a appelé avec sa main. Je me suis approché de lui et nous avons commencé à traverser le campus ensemble. – Je vais tatouer un œil de la providence. – J'ai dit et j'ai réalisé que nous rentrions à l'intérieur de l'université. – Et qu'est-ce qu'il veut dire ? – demandai-je curieusement alors que nous marchions dans les couloirs vides. – Il est souvent interprété comme l'œil de Dieu observant l'humanité. - Il a dit comme s'il avait passé des heures à rechercher la signification des tatouages sur Internet. – Cool, où vas-tu te faire tatouer ? – Je vais me faire tatouer le cou, juste ici. – Il montra sa gorge. Je grimaçai de douleur et il me sourit narquoisement. Nous sommes entrés dans la salle de musique et il a mis la guitare dans un coin. – Tu as volé la guitare d'ici ? – Je n'ai rien volé, blonde. Il semblait retenir un rire. – Je viens de l'emprunter. Ne vois-tu pas que je viens de le rendre ? - Il a pointé la guitare. J'ai haussé les épaules et nous avons quitté la pièce. 'Et allons-y juste avant la cloche…' Soudain, la cloche sonna et les gens commencèrent à marcher dans les couloirs. - Bon sang. – Il a pris ma main et nous avons commencé à esquiver les étudiants pressés qui se dirigeaient vers la sortie. – Alors c'est juste une première année ? - Une fille a pointé son index sur le visage de Steven. – J'aidais juste une fille bourrée, non ? – Elle a regardé nos mains qui se tenaient et j'ai réalisé qu'il valait peut-être mieux les lâcher, alors je l'ai fait. – Anna, arrête. Steven rejeta la tête en arrière puis prit une profonde inspiration comme s'il était épuisé. – Je t'ai vu sortir de la chambre de cette s****e hier ! – Elle a crié et tout à coup les gens ont ouvert l'espace et ont formé un cercle autour de nous. - Clochard? – J'ai fait un pas en avant et elle a fait de même, nous n'étions qu'à quelques mètres. – Anna, contrôle-toi ! Steven m'a tiré en arrière et s'est mis entre nous deux. - Je ne suis pas ton petit-ami. - Dit-il en la regardant. Les gens chuchotaient. - Je n'aurais jamais quelque chose comme une fille possessive comme toi. Je ne suis pas ton genre de mec et tu seras de loin mon genre de fille. – Elle ouvrit la bouche avec étonnement. – Est-elle meilleure que moi ? – Cette Anna a demandé. – Je ne te suffis pas ? – Anna ! Il changea de voix, mais sembla alors se ressaisir. – Anna, je n'ai absolument rien avec toi. Nous sommes amis! - Dit fermement. – Je vais t'en finir, s****e. – Anna a jeté son sac à dos par terre et a essayé de se diriger vers moi. J'ai essayé de lui donner un coup de poing au visage, mais Steven m'a retenu. – Arrêtez-vous tous les deux. – ordonna Steven et Anna s'arrêta, j'essayai de lui monter dessus, mais il me tenait par la taille. – Christine, calme-toi. – Tu ne peux pas me changer ! – Anna a encore dit pratiquement en criant. - Je suis célibataire! – Steven a essayé de dire à Anna, mais elle n'a pas semblé comprendre. Quelle fille enfantine. – Je ne suis pas engagé envers toi. - Tu es à moi! - Elle l'a pointé du doigt. Et j'avais un peu peur. - Non, je ne suis pas. Il roula des yeux. – Je n'appartiens à personne et personne ne m'appartient. 'Tu…' Mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, Steven me tira par la taille, attachant nos corps ensemble et guida ses lèvres vers les miennes. Je sentis sa langue glisser sur la mienne. Je n'ai eu aucune réaction, j'ai juste continué avec le b****r. Ses mains lourdes me serraient contre lui. Quand j'ai levé les mains pour envelopper mes bras autour de lui, les cris et les murmures ont augmenté et m'ont fait sortir de la transe. Je suis parti sans avoir le courage d'affronter Steven. Pourquoi l'a-t'il fait? Devant tout le monde encore. - Vu? – Steven a dit que j'ai senti la colère me monter à la tête. Alors il m'a utilisé ? - Que se passe t-il ici? – Une femme vêtue d'un costume noir est apparue, se plaçant au milieu du cercle. – Rien, coordinateur. – Steven répondit puis regarda Anna. La fille a commencé à pleurer, a attrapé son sac à dos et a couru vers la sortie en repoussant les gens hors de son chemin. – Ensuite, circulez. – Le coordinateur a ordonné et tout le monde a commencé à marcher vers leurs salles de classe. – Christine, désolé pour… – Il a essayé de parler, mais je suis parti vers la salle où j'aurais cours. Je ne suis pas l'arme qu'il peut utiliser pour attaquer son ex psychopathe. Même si le b****r était incroyable, il n'a pas le droit de m'utiliser comme ça. Même si je veux l'embrasser à nouveau, je ne me soumettrai plus à une telle chose. Je ne veux pas mais regarde, en fait je ne sais pas si j'ai le courage de le faire. Je pensais que Steven était un gars sympa comme Victor, mais apparemment, il ne se soucie pas des sentiments de quelqu'un d'autre que les siens. Je me suis assis sur n'importe quelle chaise et j'ai essayé de me concentrer sur la classe.
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