Ce premier triomphe de Saccard sembla être comme une floraison de l’empire à son apogée. Il entrait dans l’éclat du règne, il en était un des reflets glorieux. Le soir même où il grandissait parmi les fortunes écroulées, à l’heure où la Bourse n’était plus qu’un champ morne de décombres, Paris entier se pavoisait, s’illuminait, ainsi que pour une grande victoire ; et des fêtes aux Tuileries, des réjouissances dans les rues, célébraient Napoléon III maître de l’Europe, si haut, si grand, que les empereurs et les rois le choisissaient comme arbitre dans leurs querelles, et lui remettaient des provinces pour qu’il en disposât entre eux. À la Chambre, des voix avaient bien protesté, des prophètes de malheur annonçaient confusément le terrible avenir, la Prusse grandie de tout ce que la France