Se mettre à l'aise

1513 Words
Après environ dix minutes de conduite, nous nous sommes arrêtés devant un grand portail en pierre. Victor a appuyé sur le bouton de sa visière de voiture et le portail s'est ouvert. De jolies lampes bordaient l'allée menant à la maison. C'était un immense manoir. Comme ma maison multipliée par deux et empilée sur trois autres. Il me faudrait quelques jours pour le nettoyer. Je ne pensais pas avoir autant de temps libre que ce qu'il avait fait comprendre. Nous sommes sortis de la voiture, j'ai pris mes sacs et il m'a conduite dans la maison. Il y avait du marbre partout. Un grand escalier en forme de "C" géant se trouvait devant nous.  "Ta chambre est au deuxième étage. Allez." a dit Victor, montant rapidement les escaliers.  J'ai fait de mon mieux pour le suivre. Il a tourné à droite en haut des escaliers et a continué dans le couloir. Quand il s'est finalement arrêté, il s'est tourné vers moi et a montré du doigt la porte. "Tu peux y mettre une étiquette pour la retrouver plus facilement à l'avenir. Pour l'instant, laisse simplement la porte ouverte quand tu t'en vas. En face, se trouve la suite principale. C'est la première pièce sur laquelle je veux que tu te concentres, après avoir arrangé la cuisine. J'y dormirai une fois que ce sera fait. J'ai besoin que les fenêtres soient occultées, des meubles, des rideaux et quelques décorations. Je n'aime pas une pièce vide. Mais d'abord..." A-t-il dit et ouvert la porte.  Victor m'a entraînée dans la chambre et a allumé la lumière. Elle était trois fois plus grande que la petite chambre en sous-sol où je dormais. Il y avait un lit aussi grand que celui d'Harmony avec une couverture épaisse et des oreillers qui n'étaient pas plats. Il m'a conduite à une porte qui donnait sur une salle de bain avec une baignoire et une douche qui n'étaient pas couvertes de rouille et de fissures moisies, comme celles de mon sous-sol. Ensuite, il m'a montrée un placard si grand que je pouvais y mettre mon petit lit et appeler ça ma chambre.  C'était trop. Je n'aurais jamais imaginé avoir une chambre comme ça. "Tu devrais peut-être acheter de nouveaux draps. La personne qui a fait ces achats n'était pas très douée pour choisir la qualité." A dit Victor d'un air méprisant.  Je suis allée sur le lit et ai vérifié les draps. Apparemment, je n'étais pas non plus très douée pour choisir la qualité, car ils étaient incroyables. J'étais super excitée à l'idée de me coucher. "Sur quoi aimeriez-vous que je travaille demain ? C'est dimanche, donc il n'y aura pas grand-chose d'ouvert. Ma mère dit que tout est fermé le dimanche." Ai-je dit.  "Demain, Drew viendra t'emmener faire du shopping pour des vêtements, des articles de cuisine et des provisions. Je l'appellerai ce soir. Il te donnera une explication sur ce que cela signifie d'être un serviteur humain. Il est le serviteur de Silence depuis plus d'une centaine d'années. Pour l'instant, tu es juste un serviteur en journée. Tu es ici par choix. Si tu choisis de rester, je ferai un lien avec toi et te donnerai mon sang. Mais ça n'arrivera pas avant tes dix-huit ans." Il a expliqué.  "D'accord. Je serai prête." Ai-je répondu. "C'est maintenant ta maison. Tu es libre de faire ce que tu veux, mais termine d'abord le travail que je te donne. Veux-tu une visite ?"  J'ai hoché la tête et je l'ai suivi après avoir posé mes sacs. Mis à part ma chambre, il y avait huit chambres d'amis. La suite principale était pratiquement aussi grande que le salon de ma vieille maison. En bas, il y avait un bureau, un salon, une salle à manger, une cuisine, une salle de séjour et une bibliothèque. Il m'a montrée la porte du sous-sol et m'a dit qu'il y dormait pour l'instant. Il avait l'air aussi heureux que moi lorsque je vivais dans le sous-sol. Quelques fois pendant la visite, j'ai failli rire tandis qu'il grognait à propos des meubles. Je veillerai à ce que mon maître ait tout ce qu'il veut et dont il a besoin aussi vite que possible. Il a payé cher pour moi et me donnait beaucoup, c'était le moins que je puisse faire. - "Je me réveille deux heures avant le coucher du soleil et je suis généralement debout jusqu'à une heure après l'aube. Plus tôt je peux sortir du sous-sol, mieux c'est. Je vais te donner mon porte-monnaie. Utilise ma carte de crédit pour acheter ce que tu veux ou dont tu as besoin. J'ai beaucoup d'argent." Il a haussé les épaules.  "Je ferai de mon mieux, Victor." Ai-je promis.  "Tu devrais aller dormir. Il est plus de vingt-deux heures. Drew sera ici vers neuf heures demain matin. Il a le code de la boîte du portail. Si par hasard tu dors encore, il pourra venir te chercher. Il a préparé ta chambre et sait laquelle est la tienne." A dit Victor.  J'ai dit bonne nuit et suis retournée dans ma chambre. Quand j'y suis arrivée, j'ai verrouillé la porte derrière moi, me suis déshabillée et suis montée sous les draps. Si cela était de basse qualité, je me demandais à quoi ressemblait le paradis pour lui. Je me suis endormie dans un cocon de confort. *** [Victor]   Après qu'Echo soit allée se coucher, je suis allé dans mon bureau et me suis assis sur la chaise de bureau bon marché derrière le bureau en aggloméré. Je détestais tellement de choses dans cette maison. Avec un peu de chance, Echo se révélerait être une servante convenable. Selon tout ce que Gage, l'ami de Drew, avait observé, elle gérait pratiquement la maison de ses parents comme une servante.  Elle était femme de chambre, styliste, paysagiste, chef cuisinier et homme à tout faire en un seul. Echo se réveillait vers six heures chaque matin et parfois ne dormait pas avant deux heures du matin. Elle avait encore de l'énergie pour sourire et accepter les insultes qui venaient souvent de ses parents.  Ils ne l'appelaient même pas leur fille lorsqu'ils me parlaient. La chose la plus proche était lorsque son père a dit qu'il serait dans le salon avec sa mère. Qui pourrait tout simplement abandonner son enfant avec un vampire affamé ? Gage a rapporté combien elle et son frère et sa sœur semblaient s'aimer. Même s'ils n'ont pas essayé d'empêcher leurs parents de lui faire tout faire, ils se souciaient toujours d'elle. Je pouvais imaginer qu'ils avaient arrêté d'essayer quand ils étaient jeunes. Il est difficile de changer l'esprit de certaines personnes.  Je me demandais ce qu'ils pensaient bon sang. Personne ne pouvait regarder cette jeune fille modeste et la penser autre chose qu'innocente et pure. Certainement une attirance pour beaucoup de ses clients tardifs. La rage qui m'a traversé quand elle a dit qu'ils lui disaient qu'elle était mauvaise était intense. Personne ne devrait jamais être dit cela par sa famille. Elle a dit que son frère et sa sœur étaient censés être, mais elle leur a volé. Je voulais détruire ses parents. Elle n'a rien volé !  Ils n'étaient pas censés avoir ce qu'elle avait. Cela signifiait que sa mère savait ce qui était dans son sang. Elle a probablement fait entrer Echo dans cette pièce volontairement il y a dix ans. Elle devait savoir que le parfum d'un dhampyr d'un niveau supérieur attirerait n'importe quel vampire. Et elle devait être d'un niveau supérieur car même moi je pouvais sentir l'attrait de son sang. Il était riche, mais délicat. Quelque chose à savourer. Bien sûr, j'étais assez fort pour résister. Un vampire ne pouvait pas arriver à mon âge et ne pas être capable d'agir de manière sensée. Même Springer aurait pu résister s'il n'avait pas été un homme si égoïste et avide. - Mon plan était de l'aider à se reconstruire, puis de la laisser choisir la direction de sa vie. Je ressentais un peu de culpabilité. Peut-être aurais-je dû laisser Springer en vie pour qu'il puisse s'excuser auprès d'elle avant de le tuer. C'était suffisant de voir le petit sourire sur son visage lorsque j'informais ses parents de leurs crimes et de la connaissance du conseil. D'une manière ou d'une autre, ils ne l'avaient pas brisée. Je savais qu'elle deviendrait plus forte au cours des prochains mois. Une fois Echo sortie de l'ombre de cette maison, je pariais qu'elle serait aussi joyeuse et vibrante que sa sœur. Même si elle ne restait avec moi que jusqu'à ses dix-huit ans, j'apprécierais cette distraction. Cela faisait quelques centaines d'années depuis que Geoffrey m'a demandé de le laisser mourir. J'aimerais avoir de nouveau un véritable serviteur. Être seul est parfois fatigant. Je sentais l'aube commencer à me tirer. Je gémissais à l'idée de devoir redescendre dans ce sous-sol. C'était si moisi et sale. J'espérais avoir une chambre dans la semaine ou les deux semaines à venir. Quelque chose de propre avec de l'air frais et des meubles moelleux. Au moins, je l'avais pour moi seul, c'était suffisant pour l'instant.
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