La vérité vient du ciel

Curtis, un ingénieur en astrophysique, a reçu son diplôme il y a à peu près un an. Il travaille depuis quelques mois sur la création d’un portail magnétique qui permettra de transporter les cellules d’un point à un autre. Pour cela, il s’est équipé de deux rats de laboratoire. Travaillant de jour comme de nuit, il n’a pratiquement pas de temps pour lui, ni même pour passer un peu de temps avec Samira, sa meilleure amie. Chaque fois qu’elle lui rend visite, c’est à peine s’il lui ouvre la porte. C’est alors qu’un jour, elle arriva chez lui à l’improviste, elle le trouva en plein dans ses livres et cahiers. Samira : « non, mais est-ce que tu veux te tuer ? » Curtis ne lui répond pas. Samira (referme le livre qui se trouve dans ses mains) : « tu m’écoutes ou quoi ? » Curtis : « qu’est-ce qu’il y a, Samira ? » Samira : « tu crois que ce portail s’ouvrira si son concepteur est déséquilibré ? » Curtis : « tu sais, c’est probablement ce qui me donnera une place de choix dans le comité scientifique » Samira : « j’en suis consciente, mais tu n’es pas obligé de mourir pour cela non plus. Tu peux me dire combien de temps tu as passé sans sortir pour te distraire un peu ? » Curtis : « Samira, il n’y a pas de temps pour cela » Samira : « tu crois ? Eh ben, moi, je compte sortir avec toi aujourd’hui. Et je te conseille fortement de ne pas refuser, sinon je t’assure que tu vas me mettre en colère » Curtis (se lève brusquement de son fauteuil) : « oh non ! Ne te fâche pas, c’est d’accord » Samira : « j’aime mieux ça. Va donc prendre un bain, on dirait un cochon » Curtis : « tu es dure, toi alors » Samira (sourit) : « allez ! Vas-y » Curtis s’en va prendre un bain. Samira en profite pour feuilleter ses livres pendant quelques minutes. Pendant ce temps, dans un immeuble, une femme est en train de manipuler son ordinateur. À l’intérieur de l’écran, on peut voir divers accessoires qu’elle ajoute à ce qui semble être son avatar. Cela ressemble assez à un jeu vidéo, mais à bien regarder c’est bien plus que cela. La jeune femme termine d’habiller et d’équiper sa représentation virtuelle. Ensuite, elle referme son ordinateur portable. De son côté, Curtis termine son bain et se vêtit assez rapidement. Puis, il revient dans son salon pour chercher Samira. Grande est sa surprise lorsqu’il la retrouve assise devant son ordinateur. Il s’approche pour regarder ce qu’elle fait. En fait, Samira est en train de jouer à un jeu de rôle. Curtis est un peu amusé par ce que fait son amie. Curtis : « tu peux m’expliquer à quoi tu joues ? » Samira : « ça ne se voit pas ? Je me détend » Curtis : « je croyais que tu voulais qu’on sorte aujourd’hui » Samira : « oui, c'est vrai, mais cela ne m’empêche pas de me distraire en t’attendant » Curtis : « dans ce cas, est-ce que tu peux te lever pour qu’on y aille ? » Samira (se lève et referme l’ordinateur) : « c’est bon, on peut y aller » Curtis : « tu peux me dire ce que ce jeu t’a fait pour que tu y tiennes autant ? Ce n’est pas la première fois que je te vois y jouer » Samira : « il faudrait savoir hein, tu veux maintenant en parler alors que tu veux qu’on sorte » Curtis : « ne dis pas ça, tu as très bien compris ma question » Samira : « oui, mais je ne vais pas répondre à cette question » Curtis : « ah…toi… » Les deux amis sortent donc de l’appartement de Curtis. Ils effectuent une longue balade à pied. Puis, au bout d’une heure de marche, Samira commence à avoir faim. Samira : « hey ! On ne pourrait pas se chercher quelque chose à manger ? Je commence à avoir sérieusement faim, moi. J’ai l’impression que je pourrais avaler une montagne entière » Curtis (éclate de rire) : « c’est ça ! Mais oui, bien-sûr. Je te reconnais bien là, après deux bouchées, tu en auras assez de la nourriture et tu me diras que tu n’en veux plus » Samira : « mais toi, tu ne comprendras jamais rien aux femmes. Au lieu de me faire des remarques comme celle-là, tu pourrais nous emmener quelque part où je pourrais assouvir ma faim de loup » Curtis : « une faim d’oiseau plutôt » Samira (tire les oreilles de Curtis) : « Curtis, je t’emmerde. Je te le répète, je t’emmerde » Curtis : « c’est bon, on y va. Arrête de bavarder dans mes oreilles, tu vas finir par me mordre à la fin » C’est ainsi que les deux amis s’arrêtent devant un restaurant. Mais, au moment où Curtis décide d’y entrer, Samira le retient. Elle veut aller ailleurs. Samira (le retient par l’épaule) : « attends, Curtis » Curtis : « quoi encore ? Tu viens ? » Samira : « non, je préfère qu’on aille ailleurs s’il te plaît » Curtis : « qu’est-ce qui ne va pas ? » Samira : « je préfère qu’on aille se prendre des beignets dans une boulangerie, je voudrais aussi une glace au passage » Curtis (soupire) : « ah ! Ce n’est pas possible de te supporter plus d’une journée. A peine deux heures et j’en ai déjà assez » Samira : « je veux une glace, Curtis » Curtis aperçoit un vendeur non loin du restaurant. Son comptoir est motorisé et il vend des donuts (une sorte de beignets) ainsi que des produits laitiers et de la glace pour différents parfums. Curtis y amène son amie afin de satisfaire son envie, Samira semble assez ravie à priori. Curtis : « j’espère que tu ne te défileras pas cette fois-ci » Samira : « laisse-moi tranquille. Je sens déjà le doux parfum de la vanille qui envahit mes narines. Ne gâche pas mon plaisir »