« Non, je ne veux pas ! dit-il tout haut, en rentrant dans le cabinet. C’est idiot, à la fin ! » Il s’était assis sur le canapé, les poings fermés. Un domestique entra l’avertir que le déjeuner refroidissait, sans le tirer de ce recueillement de lutteur, aux prises avec sa propre chair. Sa face dure se gonflait sous un effort intérieur ; son cou de taureau éclatait, ses muscles se tendaient, comme s’il était en train d’étouffer dans ses entrailles, sans un cri, quelque bête qui le dévorait. Cette bataille dura dix grandes minutes. Il ne se souvenait pas d’avoir jamais dépensé tant de puissance. Il en sortit blême, la sueur à la nuque. Pendant deux jours, Rougon ne reçut personne. Il s’était enfoncé dans un travail considérable. Il veilla une nuit tout entière. Son domestique le surprit e