VIII-2

2053 Words

« Mes enfants, dit un soir le colonel, moi, je ne reviens pas de quinze jours… Il faut le bouder. Nous verrons s’il s’amusera tout seul. » Alors, Rougon, qui rêvait de fermer sa porte, fut très blessé de l’abandon où on le laissait. Le colonel avait tenu parole ; d’autres l’imitaient ; le salon était presque vide, il manquait toujours cinq ou six amis. Lorsqu’un d’eux reparaissait après une absence, et que le grand homme lui demandait s’il n’avait pas été malade, il répondait non d’un air surpris, et il ne donnait aucune explication. Un jeudi, il ne vint personne. Rougon passa la soirée seul, à se promener dans la vaste pièce, les mains derrière le dos, la tête basse. Il sentait pour la première fois la force du lien qui l’attachait à sa b***e. Des haussements d’épaules disaient son mépri

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