Chapitre IILa foule empêcha Corinne de répondre à lord Nelvil. On allait souper, et chaque cavaliere servente se hâtait de s’asseoir à côté de sa dame. Une étrangère arriva, et, ne trouvant plus de place aucun homme, excepté lord Nelvil et le comte d’Erfeuil, ne lui offrit la sienne : ce n’était ni par impolitesse, ni par égoïsme, qu’aucun Romain ne s’était levé ; mais l’idée que les grands seigneurs de Rome ont de l’honneur et du devoir, c’est de ne pas quitter d’un pas ni d’un instant leur dame. Quelques-uns n’ayant pas pu s’asseoir se tenaient derrière la chaise de leurs belles, prêts à les servir au moindre signe. Les dames ne parlaient qu’à leurs cavaliers ; les étrangers erraient en vain autour de ce cercle, où personne n’avait rien à leur dire. Car les femmes ne savent pas en Italie