Chapitre IIIÀ qui n’est-il pas arrivé de se demander où va la femme qui passe comme un oiseau passe dans l’air, la femme qu’on admire au vol et qu’on ne reverra plus ? Quand elle est à pied, on a la ressource de la suivre, et de caresser, en la suivant, mille chimères, jusqu’au moment où elle entre prosaïquement dans une boutique, ou dans une maison à panonceaux, chez sa modiste, ou chez son avoué. Mais quand elle est en voiture, c’est l’étoile filante qui brille une seconde et qui disparaît. Où vont les étoiles filantes ? Les astronomes prétendent qu’ils le savent, et les poètes les laissent dire. Les poètes ont plus tôt fait d’inventer un roman. Ils imaginent que le vulgaire fiacre où ils ont aperçu une taille fine et un doux visage emporte précisément leur bonheur, le bonheur rêvé, la m