VQuatre jours plus tard arriva la berline qui devait les emporter à Marseille. Après l’angoisse du premier soir, Jeanne s’était habituée déjà au contact de Julien, à ses baisers, à ses caresses tendres, bien que sa répugnance n’eût pas diminué pour leurs rapports plus intimes. Elle le trouvait beau, elle l’aimait ; elle se sentait de nouveau heureuse et gaie. Les adieux furent courts et sans tristesse. La baronne seule semblait émue ; et elle mit, au moment où la voiture allait partir, une grosse bourse lourde comme du plomb dans la main de sa fille : « C’est pour tes petites dépenses de jeune femme, » dit-elle. Jeanne la jeta dans sa poche ; et les chevaux détalèrent. Vers le soir Julien lui dit : « Combien ta mère t’a-t-elle donné dans cette bourse ? » Elle n’y pensait plus et elle