XIElle demeura trois mois dans sa chambre, devenue si faible et si pâle qu’on la croyait et qu’on la disait perdue. Puis peu à peu elle se ranima. Petit père et tante Lison ne la quittaient plus, installés tous deux aux Peuples. Elle avait gardé de cette secousse une sorte de maladie nerveuse ; le moindre bruit la faisait défaillir, et elle tombait en de longues syncopes provoquées par les causes les plus insignifiantes. Jamais elle n’avait demandé de détails sur la mort de Julien. Que lui importait ? N’en savait-elle pas assez ? Tout le monde croyait à un accident, mais elle ne s’y trompait pas ; et elle gardait en son cœur ce secret qui la torturait : la connaissance de l’adultère, et la vision de cette brusque et terrible visite du comte, le jour de la catastrophe. Voilà que maintenan