Elle galopait maintenant en retournant aux Peuples. Sa tête travaillait, raisonnait, unissait les faits, rapprochait les circonstances. Comment n’avait-elle pas deviné plus tôt ? Comment n’avait-elle rien vu ? Comment n’avait-elle pas compris les absences de Julien, le recommencement de ses élégances passées, puis l’apaisement de son humeur ? Elle se rappelait aussi les brusqueries nerveuses de Gilberte, ses câlineries exagérées, et, depuis quelque temps, cette espèce de béatitude où elle vivait, et dont le comte était heureux. Elle remit au pas son cheval, car il lui fallait gravement réfléchir, et l’allure vive troublait ses idées. Après la première émotion passée, son cœur était redevenu presque calme, sans jalousie et sans haine, mais soulevé de mépris. Elle ne songeait guère à Julie