Il cherchait pourquoi. Et à force de les apprendre par cœur, il finit par les si bien connaître qu’il en trouva la raison, car c’est par l’écriture toujours qu’on pénètre le mieux les gens. La parole éblouit et trompe, parce qu’elle est mimée par le visage, parce qu’on la voit sortir des lèvres, et que les lèvres plaisent et que les yeux séduisent. Mais les mots noirs sur le papier blanc, c’est l’âme toute nue. L’homme, par des artifices de rhétorique, par des habiletés professionnelles, par l’habitude d’employer la plume pour traiter toutes les affaires de la vie, parvient souvent à déguiser sa nature propre dans sa prose impersonnelle, utilitaire ou littéraire. Mais la femme n’écrit guère que pour parler d’elle, et elle met un peu d’elle en chaque mot. Elle ne sait point les ruses du st