II Une mise en liberté L’asile pénitentiaire, vaste construction massive aux fenêtres défendues par d’épais barreaux, semblait plus sinistre encore sous le radieux soleil d’un midi de printemps. Une auto luxueuse tourna l’avenue déserte et vint s’arrêter devant la lourde grille de l’asile. La portière s’ouvrit. Deux femmes élégantes en descendirent. Une jeune fille d’abord, qui sauta légèrement sur le trottoir et se retourna pour offrir l’appui de sa main à sa compagne, une dame d’un certain âge. La jeune fille sonna à la grille. Un gardien parut, salua les dames qu’il semblait connaître, les fit entrer et s’éloigna. Il revint bientôt dire que le directeur attendait Mme Travis et Mlle Florence Travis. Mme Travis, une femme de cinquante ans environ, au visage calme et bon sous ses che