Grande solitude Les yeux clos, immergée jusqu’aux épaules dans l’eau chaude savonneuse parfumée à l’essence de roses de son bain, Edwina savourait cet instant de détente comme une exquise friandise et le savourait doublement qu’elle était sur le point de se remettre en route. Elle s’était allouée trois jours de vacances, si l’on peut dire, pour se rétablir du nouveau choc qui l’avait anéantie. Arrivée à Omaha plus morte que vive, trempée malgré son vêtement imperméable et frigorifiée, pour une fois la chance lui avait souri, car bien que l’unique hôtel de la ville soit plein à craquer, il restait une chambre de libre qui donnait sur une arrière-cour à l’instar de l’appartement d’Allison, lui épargnant ainsi les turbulences de la rue. Confort suprême, car toutes les chambres n’en possédaie