Oklahoma, Réserve des Indiens cheyennes
Deux buses tournoyaient haut dans l’indigo du ciel où s’effilochaient de longues plumes blanches nuageuses, écran illusoire contre la brûlure solaire. Un vent chaud balayait le paysage désolé qui s’étendait aussi loin que portait la vue. Arches granitiques, rochers torturés, falaises abruptes aux enrochements sinueux, sol rouge hérissé de pierres se disputaient la prééminence sur une maigre végétation. Cotonniers, halliers, buissons épineux, cactus épars apportaient seuls les taches de verdure tranchant sur la terre couleur brique, inculte.
Adossé au mur de la cabane en planches disjointes qu’on lui avait octroyée comme à l’ensemble de ses congénères pas mieux logé, Fils d’Aigle observait les ramures décharnées d’un arbre mort couvertes de corbeaux
