II-5

2046 Words

Un jour, comme elle reprochait amèrement à son aîné les sommes d’argent que lui avait coûtées son instruction, il lui dit avec non moins d’amertume : « Je vous rembourserai plus tard, si je puis. Mais, puisque vous n’aviez pas de fortune, il fallait faire de nous des travailleurs. Nous sommes des déclassés, nous souffrons plus que vous. » Félicité comprit la profondeur de ces paroles. Dès lors, elle cessa d’accuser ses enfants, elle tourna sa colère contre le sort, qui ne se lassait pas de la frapper. Elle recommença ses doléances, elle se mit à geindre de plus belle sur le manque de fortune qui la faisait échouer au port. Quand Rougon lui disait : « Tes fils sont des fainéants, ils nous grugeront jusqu’à la fin », elle répondait aigrement : « Plût à Dieu que j’eusse encore de l’argent à

Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD