IV-5

2010 Words

Elle était trop morte déjà pour avoir les effusions bavardes des grand-mères bonnes et grasses ; elle adorait l’orphelin secrètement, avec des pudeurs de jeune fille, sans pouvoir trouver des caresses. Parfois, elle le prenait sur ses genoux, elle le regardait longuement de ses yeux pâles. Lorsque le petit, effrayé par ce visage blanc et muet, se mettait à sangloter, elle paraissait confuse de ce qu’elle venait de faire, elle le remettait vite sur le sol sans l’embrasser. Peut-être lui trouvait-elle une lointaine ressemblance avec le braconnier Macquart. Silvère grandit dans un continuel tête-à-tête avec Adélaïde. Par une cajolerie d’enfant, il l’appelait tante Dide, nom qui finit par rester à la vieille femme ; le nom de tante, ainsi employé, est en Provence une simple caresse. L’enfant

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