PARTIE 9
MALIKA KA
On est fin août et j'ai l'impression que mon cœur est vide. J'ai l'impression d'être une morte qui se promène sur terre. Je n'arrête pas de pleurer pour toute raison. Je passe mon temps chez Liam. Même l'histoire de Bilo et son vieux ne me préoccupe plus. On était couchés dans son lit ma tête sur son épaule, dans le silence. Je me suis mise tout d'un coup à pleurer mais jusqu'à en hoqueter.
-Tu me fais peur Lili. Arrête de pleurer s'il te plaît
-Je suis désolée sniff
-Ça me fait mal au cœur de te voir comme ça.
-Je sais. J'essaie de ne pas penser que tu vas partir et que je ne…
Je recommence les pleurs. Il me sert contre lui jusqu'à ce que je me calme
-Je crois que je vais rester. Si tu pleures alors que je ne suis pas encore parti qu'en sera-t-il qu'en je ne serai plus là ?
-Non non tu dois y aller. Je vais aller mieux, promis.
-Tu as tellement pleuré que ta voix a changé. La seule chose qui changera avec la distance c'est juste qu'on se verra plus face à face mais on s'appellera tous les jours. On continuera nos appels vidéo la nuit. Tu me raconteras tes journées et je te raconterai les miennes. Tu verras avant que même qu'on se rende compte les deux années seront passées et tu viendras me rejoindre
-Sniff
-Je vais pleurer aussi si tu n'arrêtes pas.
Il fait la moue des enfants quand il s'apprête à sortir les larmes m'arrachant un sourire
-Tu vois quand tu veux. Tu es tellement belle quand tu souris
…..
-Viens danser avec moi.
-Tu n'aimes pas danser. En plus tu es nul
-Lol merci pour moi. Tu me guideras. Allez viens.
Il se lève et me force à en faire de même. Il met Azonto de Fuse ODG. Au début je ne dansais pas vraiment me laissant tourner dans tous les sens par Liam qui n'a aucun sens du rythme. Puis je lui ai montré comment ça se danse avant d'essayer de lui apprendre quelques pas. Peine perdue, William ne saura jamais dansé de sa vie. Mais c'était une bonne idée. Ça m'a remis en bonne humeur. J'ai arrêté de pleurer après ça et j'ai décidé de profiter autant que je peux du temps qui me reste avec Liam, une petite semaine. Mais je n'ai pas pu parce que la troisième guerre mondiale s'est déclenchée dans ma maison. Je laisse celle au centre du problème vous racontez ça
*******
BILO GRÂCE KA
-Bonne soirée les amoureux, je lance à mes parents qui sortent de la maison bras dessus bras dessous.
Dès que la porte se ferme je pars me maquiller avant d'enfiler une combinaison bleu nuit pas acheté mais créé. Je suis la seule à porter un vêtement parce que je les crée moi-même sauf quand j'ai un sursaut de bonté et que j'en fais pour Lika. Des fois j'achète un vêtement déjà cousu et je le modifie pour la rendre unique. Je n'aime pas ressembler aux autres et je ne sors jamais sans être parfaite de la tête aux pieds. Et je pense que mon pire cauchemar serait de croiser une personne habillée pareille que moi. Bref j'enfile ensuite des escarpins avant de prendre ma pochette et de sortir de la chambre
-Je sors, je crie à Hammel que pour une fois était à la maison.
-Okay, me répond il tout simplement.
J'appelle Racine en descendant
-Je suis prête. Tu es là ?
-Je suis au coin de la rue.
-J'arrive.
Une fois dans la voiture, je me penche et lui offre mes lèvres. Il me donne un de ces baisers dont lui seul à le secret.
-Tu es sublime dans cette tenue Grâce
-Je sais.
-Quelle modestie.
-La modestie c'est pour ce qui ont besoin d'être rassurer. Moi je sais ce que je vaux
Il sourit puis démarre sans me dire où il m'amène.
-On va où ? Je demande
-On va manger et après on ira chez moi. Il faut qu'on discute
-De quoi ?
-De toi, de nous.
Je le regarde attendant qu'il en dise plus.
-C'est délicat alors je ne t'en dirai pas plus avant qu'on ne soit au calme
-Ok. On va dans quel restaurant ?
-Tu veux toujours tout savoir. C'est fou
-Oui. Je préfère savoir tout ce qui attrait de près ou de loin à ma vie. J'ai besoin de tout contrôler
-Tu devrais apprendre à te laisser aller, subir juste les événements sans savoir ce qui va suivre
-Non merci.
-Essaie juste une fois. Laisse le hasard te porter
-Je ne crois pas non.
-C'est fou comme tu es têtue, pareille qu'elle
-Évite de me comparer à une autre s'il te plaît. J'ai horreur de ça et tu le sais. Je suis unique
Il me regarde et me fait un sourire très mystérieux.
-Regarde la route. Je suis trop jeune pour mourir
-Et aussi trop belle et trop intelligente
…..
-Je rajouterai aussi trop ambitieuse, un peu maniaque sur les bords, trop sûre de toi et beaucoup trop mâture pour ton âge.
-C'est ce que tu penses de moi ?
-Ai-je tort ?
-Tu me connais bien
-Plus que tu ne le penses, dit-il encore avec cet air mystérieux
Je le regarde un moment essayant de deviner pourquoi depuis tout à l'heure il fait des insinuations sur le fait qu’il me connaisse très bien
-Racine ?
-Oui ma Grâce
-Ce que tu dois me dire a-t-il un rapport avec le fait que tu me connaisses plus que je ne le pense ?
-Je ne te dirai rien avant que l’on soit chez moi.
J’insiste mais il ne lâche rien. Quand on arrive au restaurant, je reste à ma place jusqu’à ce qu’il vienne m’ouvrir la porte de la voiture et me tend la main pour me faire descendre. On se dirige ensuite à l’intérieur bras dessus bras dessous. La femme qui nous accueille ne put s’empêcher de tiquer quand il m’appelle chérie. Je m’en fous. Je ne suis pas du genre à me soucier de ce que les autres pensent de moi. Et puis ce n’est pas comme ci Racine ressemble à un vieux. Pour un homme de 50 ans je le trouve très bien conservé. Je vous vois faire de gros yeux. J’ai 22 ans, il en a 50. Et alors ?
Il me tire la chaise pour que je m’asseye avant d’en faire de même. J'ai adoré ce dîner. Le repas était délicieux et je ne m'ennuie jamais avec Racine. Il a toujours des anecdotes à raconter qui me font beaucoup rire. On avait fini depuis un moment. Racine était sorti prendre un coup de fil important. J'ai voulu en profiter pour aller aux toilettes quand un homme est venu s’installer sur la chaise que venait de quitter Racine. Je l’ai regardé de haut en bas me demandant si c’est de l’audace ou quoi ?
-Dites moi juste que vous vous êtes trompé de table
-Aucunement. Mademoiselle est-ce qu’on vous a déjà dit que vous êtes comme un diamant au milieu de fausses pierres ? Dit-il avec tout son sérieux. Vous brillez tellement que je suis éblouie depuis que je vous ai vu entrer avec votre père.
J’ai éclaté de rire suite à cette phrase tout ce qu'il y a de plus ringard. Mais de qui se fiche-t-il ? Il croit m'avoir avec ce genre de baratin
-Vous êtes juste sublime. J'attendais depuis que je vous ai vu le moment de pourvoir venir vous parler. Je ne vous ai pas quitté des yeux depuis l'instant où ces ils sont tombés sur vous. Je ne savourais même pas mon repas tellement votre beauté m'a subjugué. Ya ngi melni chupa chups fraise samay beut. Beuguou ma loudoul dieul la mathie (on dirait un chupa chups à la fraise. Je ne veux que vous mettre à la bouche).
J'éclate à nouveau de rire. Il me tutoie là. Il n'est pas sérieux. Il croit vraiment me séduire avec cette drague à deux balles.
-J'adore votre rire. Et puis vous savez ce qu'on dit. Femme qui rie, à moitié da…..
-Ne terminez pas. Vous m'avez regardé peut-être mais vous ne m'avez pas bien vu sinon vous n’auriez jamais osé me parler comme une villageoise. Merci de vous lever et de retourner d'où vous venez
-Mais….
-Je vous ai assez entendu je crois. Je choisis. On ne me choisit pas.
-Pourquoi les belles filles sont tellement hautaines ? La beauté disparaît ma chère
-C’est pourtant ce qui vous amène ici, dis-je en me levant. Et ce n’est pas mon père mais mon petit ami et il n’appréciera pas de vous trouver là
Je n’attends pas sa réponse et me lève direction les toilettes. Une fois devant, je suis tombée eyes to eyes avec mon père posté devant les toilettes comme un garde du corps. On est restés là à se regarder pendant au moins une bonne minute, chacun de demandant ce que l'autre faisait ici.
Je voyais défiler devant moi toutes les manières dont pouvait user mon père pour me tuer aujourd’hui parce que déjà il m’avait reproché de beaucoup sortir et m’avait interdit de bouger de la maison et mon père déteste qu'on lui désobéisse. Ensuite il y a Racine et lui représente LE vrai problème. Ce n’est ni le lieu ni le moment pour qu’il rencontre mon père. Ne sachant quoi faire, j’ai tourné les talons comme si de rien n’était. J’ai entendu mon prénom tonner donc je me suis arrêtée avant de me retourner prenant un air d’innocente
-Tu as intérêt à trouver une bonne raison quant à ta présence dans ces lieux, dit-il de ce ton froid qu'il prend quand il n'est pas content
Je reste silencieuse ne sachant quoi dire. Heureusement que ma mère est sortie des toilettes à ce moment là. Elle était aussi surprise de me voir là. Elle a calmé mon père en disant qu'on est dans un endroit public et qu'il réglera ses problèmes avec moi une fois à la maison
-Tu rentres avec nous et ce n'est pas discutable, ajoute mon père
-Tu es venue avec qui ? Me demande ma mère
-Avec des copines, mentis-je
-Ok. Bon bah va dire au revoir. On s'en va.
N'ayant pas le choix, je suis allée suivie par mes parents priant de tous les dieux que Racine soit encore dehors mais comme les dieux n'étaient pas avec moi il était là. Il a commencé à me sourire avant de se stopper net en regardant derrière moi. Je me tourne et vois ma mère qui fait une tête on dirait elle a vu un fantôme et mon père on en parle même pas. Lui j'ai l'impression qu'il allait exploser de colère.
-Bilo, m'appelle ma mère après un moment. Pourquoi ton sac est à côté de cet homme ?
-Euh….Je suis venue avec lui. C'est mon petit ami, dis-je dans un murmure à peine audible
Ma mère m'a regardé avec de gros yeux avant de se tenir la bouche.
-Bonsoir Raki, dit Racine. Ça faisait longtemps.
Je me retourne vers lui les yeux plein de questions dont celui de d'où connaît-il ma mère ? Je lui ai parlé de mes parents mais je n'ai jamais dit leurs prénoms ni montrer leurs photos. Mais je n'ai pas eu le temps de lui demander puisque mon père a saisi violemment mon bras avant de me traîner dehors sous le regard sidéré des autres clients.
-Papa tu me fais mal
….
-Papa, s'il te plaît.
Il a déverrouillé la voiture avant de me jeter carrément à l'intérieur. Je caresse mon bras, choquée que mon père me traite avec violence pour la première fois de ma vie.
-Grâce ? Crie Racine qui nous a rejoint en même temps que ma mère
Il n’a pas eu le temps de rajouter autre chose que mon père lui a mis une droite tellement violente qu’il s’est retrouvé au sol. Je suis sortie de la voiture pour lui porter secours en voyant du sang couler de son nez mais papa qui est devenu comme fou m’a soulevé et remis dans la voiture avant que je ne puisse comprendre
-Éloigne-toi de ma fille ou je te tue, dit-il froidement avant d’entrer dans la voiture à son tour.
-Je t’ai fait quoi Racine pour que même après plus de vingt ans tu viennes à nouveau chambouler ma vie ? J’entends ma mère lui demander
-RAKI, crie mon père
-Reste loin de nous, s’adresse ma mère à Racine avant de se diriger du côté passager et de monter dans la voiture
Mon père démarre comme s’il était dans un piste de formule 1 dès qu'elle a fermé la portière. Je regarde Racine toujours au sol pendant que la voiture s’éloigne du restaurant. Pour la première fois de ma vie j’ai peur de ce qui pourrait m’arriver. Mon téléphone sonne mais je n'ose décrocher. D'ailleurs je n'en ai même pas eu le temps. Mon père a brusquement freiné avant de le saisir, d'ouvrir la vitre et de le balancer sur la chaussée.
-Mon téléphone, je crie avant de me taire suite au regard d'assassin qu'il me jette.
Il redémarre suite aux klaxons des autres automobilistes. Je ne pouvais même pas compter sur ma mère. Elle était comme absente. J’ai commencé à réciter toutes les sourates et doua’as que je connaisse (Oui je connais ma religion hein) pour que mon père ne me tue pas ce soir. Je n’ai même pas osé descendre de la voiture une fois qu’on est arrivés à la maison jusqu’à ce que mon babba me crie, que dis-je, me gueule dessus. Je suis descendue et il a à nouveau saisi mon bras direction la maison. J’ai essayé d’enlever mon bras mais je n’ai même pas pu le bouger. Il m'a lâché une fois dans le salon
-Tu ne sors plus jamais de cette maison.
-Quoi ? Pourquoi ? Je n'ai rien fait de mal, dis-je sans trop de conviction
Je crois que c'est ce qu'il ne fallait pas dire parce qu'il a explosé en me traitant de tous les noms. Je n'avais jamais vu mon père dans cet état. J’ai attendu qu’il finisse de déverser sa colère sur moi. Je ne tiens pas à mourir. Je suis trop jeune pour ça
-C'est ça que tu fais derrière moi ? Fréquenter un homme qui a cinq fois ton âge. Un père ne te suffit pas pour que tu ailles en chercher un second ? En plus tu ramasses les restes de ta mère. Si je m’écoutais je te t’étranglerai sur le champ
-Je ne le vois pas comme un père. Je l'aime, dis-je.
Il éclate de rire me prenant au dépourvu.
-Tu te rends compte de ce que tu dis, dit-il tout d’un coup en s’arrêtant de rire.
-Parfaitement. Cela fait plus d'un an qu'on est ensemble et c'est très sérieux. Je suis amoureuse de lui. Laissez lui une chance. C'est quelqu'un de bien. Il….
-TAIS TOI. Ne dis plus un mot. NE REDIS JAMAIS ÇA DEVANT MOI.
-Mais…
-TU LA FERMES. Je ne veux plus jamais te voir avec lui, dit-il en prenant une pause entre chaque mot
La veine que je voyais palpiter au niveau de son cou m’incite à me taire mais il a dit ce que je ne peux pas laisser passer
-Oublie aussi la France. Tu n'y retourneras pas. Qui sait si tu ne fais pas pire que ça là-bas ?
-Tu ne peux pas m'empêcher d'y retourner, dis-je en le regardant droit dans les yeux.
-Je te demande pardon ?
-Tu peux m'interdire ce que tu veux, casser mon téléphone mais je ne laisserai personne se mettre entre mon avenir et moi, même pas toi papa.
-Tu me défies ?
-Si c'est comme ça que tu vois les choses. Racine fait parti de mon avenir. Je l'aime d'un amour sincère et je compte continuer à le voir même sans ton accord
Il m’a giflé. Mon père vient de porter la main sur moi. Jamais auparavant il n’avait fait ça, jamais. J’ai touché ma joue lentement, n'en revenant toujours pas
-Soit tu fais ce que te dis, soit tu oublies que tu as un père. Il est hors de question que MON enfant défie mon autorité surtout à cause de ce s******d.
-AHMIDOU ! Crie ma mère qui jusque là est restée silencieuse. Ne laisse pas ta colère parler à ta place
-Elle ose me défier après ce qu'elle a fait. Ce n'est pas la fille que j'ai fait qui va me parler de la sorte. Jamais je ne te laisserai fréquenter ce fils de….
Il s'arrête quand ma mère se met entre nous et le fixe droit dans les yeux
-Laisse moi lui parler, dit-elle en lui caressant la joue. S'il te plaît
-Dis lui ce que tu veux mais elle n'y retournera pas. On va voir si c'est moi le chef de famille ici ou pas, dit-il en sortant
C'est ce qu'on verra. Il est hors de question que je reste ici. À la fin de la semaine je repartirai comme prévu
-Il m'a frappé, dis-je à ma mère comme si elle n'était pas là. Papa m'a frappé, je répète encore
-Il est juste en colère. Et on ne parle pas comme ça à son père. Tu aurais dû te taire.
-Il a été en colère contre moi avant mais il ne m'a jamais frappé.
-C'est une situation complexe. Tu ne sais même pas à quel point ? Dit-elle en soupirant.
-Je ne comprends pas
-Comment as-tu connu Racine ? Me questionne-t-elle sans m'expliquer
-C'est l'oncle d'une copine à moi, celle qui s'était mariée l'été dernier. Je l'ai connu lors de ce mariage et on a de suite accroché. Je l'aime vraiment maman. Son âge ne me dérange pas. Je me sens bien avec lui. Explique le à papa s'il te plaît. Il t'écoute toi
-Ton père n'acceptera jamais que tu restes avec Racine et moi non plus.
-Tu vas me menacer de me renier toi aussi ? Je demande avec le courage qu'il me reste
-Jamais je ne renierai ma propre chair. Mais je dois te dire que tu me déçois beaucoup. De tous les hommes qui existent dans ce monde il a fallu que tu le choisisses lui. Tu pensais à quoi hum ?
Elle marque une pause attendant ma réponse. Comme je ne dis rien elle reprend
-Il n'est pas un homme pour toi alors débrouille toi comme tu peux mais oublie le. Je sais que tu es assez intelligente pour prendre la bonne décision et ne pas perdre ta complicité avec ton père pour un homme. Tu peux avoir des millions de copains mais tu n’auras jamais qu'un seul père dans ta vie. Réfléchis y.
…..
-Ton père t'aime plus que tout. Ne détruis pas ça, jamais.
-Je l'aime aussi maman mais je ne peux rester ici. Je dois passer le concours bientôt et ça va être un vrai coup de pouce pour ma carrière. Je ne pourrais pas le faire si je reste ici.
-Je vais essayer de calmer Ahmidou et lui faire abandonner cette idée. Toi tu oublies Racine. Je ne veux plus jamais que tu l'approches. Tu m'as bien entendu
Je ne réponds pas et elle tourne les talons pour aller voir papa
-Maman ? Je l'appelle quand elle arrive au niveau des escaliers
-Oui ?
-D'où connais-tu Racine ?
Elle a hésité un moment avant de parler
-C'est mon ex…… et il a comploté jusqu'à mettre fin à mon mariage avec ton père avant ta naissance. Tu comprends maintenant pourquoi c'est compliqué, me dit-elle avant de monter les escaliers
Je suis restée là, la bouche ouverte pendant je ne saurai combien de temps, choquée, le “mon ex” résonnant dans ma tête en boucle. Non je ne suis pas sortie avec le même homme que ma mère quand même. C’est un cauchemar. J'ai envie de vomir. Je me lève et pars dans la chambre de Hammel. Je le trouve là casque sur les oreilles. Je les enlève sans aucune manière
-Ça ne va pas non ? Dit-il en me regardant.
Il se redresse et me demande si je vais bien parce que je fais une tête bizarre
-Je… Je sors avec l’ex de maman
-QUOI ? Que quoi ? Répète je ne suis pas sûr d’avoir saisi.
-Tu as bien entendu
-C'est quoi ce délire.
Je lui raconte ma rencontre avec Racine jusqu’à ma dispute avec les parents ce soir. Quand je finis mon récit, il continue à me regarder pendant un moment sans rien dire
-Je fais quoi maintenant ?
-Tu oses poser cette question Bilo. Il faut que tu mettes fin à cette relation que tu n’aurais jamais dû commencer immédiatement.
….
-Comment as-tu pu sortir avec un homme qui peut être ton père ? Tu pensais à quoi ?
-Je suis amoureuse
-Mais arrête de dire ça. C'est dégoûtant. Tu aimes l’ex de maman ? C'EST L'EX DE TA MÈRE MERDE
-Arrête de crier
-Tu n'as pas couché avec lui. Rassure-moi
-Non. Mais tu me prends pour qui ?
-Ouf. Déjà son âge aurait dû te bloquer mais là c’est juste impensable que tu continues de le fréquenter. Quoique tu ressentes pour lui, il faut que ça cesse maintenant. Tu as entendu ?
-Je voudrais lui parler avant mais papa m’interdit de quitter la maison
-Appelle le.
-Je n’ai plus de téléphone
Il me donne le sien et je compose le numéro de Racine.
-Allô ?
-C’est moi.
-Grâce. Tu vas bien chérie ? Je venais chez toi là. Je commençai à m’inquiéter
-J’ai une seule question Racine. Savais-tu qui était en vérité ma mère ?
-Descends. Je t’attends au même endroit que d’habitude
-Je t’ai posé une question.
-Viens et tu auras ta réponse. Je t'attends, dit-il avant de raccrocher
Avec l'aide de Hammel, j'ai réussi à sortir de la maison. Je le retrouve dans sa voiture. Il veut me toucher mais je l'arrête.
-Réponds à ma question.
Il baisse le bras qu'il tendait vers moi.
-C'est ce dont je voulais qu'on parle après le dîner. Tu te souviens de cette femme dont je t'ai parlé ? Celle que j'aimais plus que tout mais qui a épousé un autre
-Oui.
-C'est ta mère.
J'ai soudain une envie de le gifler de toutes mes forces.
-Tu l'as su quand ?
…..
-Réponds. Depuis quand sais-tu qui je suis ?
-Depuis le début, lâche-t-il enfin.
Je le regarde choquée. Comment une personne normale peut agir de la sorte ?
-Pendant tout ce temps tu le savais et tu ne m'as rien dit. Tu es quel genre de personne toi pour sortir avec une fille après sa mère ?
-Je t'aime Grâce comme j'ai aimé ta mère.
Cette phrase m'a énervé au plus haut point. C'est moi son bouche trou.
-Ne me dis plus ça. Tu cherches à continuer ton histoire avec ma mère à travers moi. Tu m'as pris pour quoi là ? Tu crois que je suis une roue de secours. Mon père a raison. Tu es le pire des salopards
-Grace
-Ne m'appelle pas.
-Ta mère aurait dû être mienne. Je n'aurai jamais dû la rejeter quand j'ai su qu'elle s'était prostituée et j’ai su que c’était une nouvelle chance de…..
Je ne l'écoutais plus. Je suis restée bloquer au mot prostituée. Il doit mentir. Ma mère ? Non jamais elle n'aurait pu être ce qu'il dit. Mon père ne l'aurait jamais épousé sinon.
-Grace, dit-il en le me touchant
-NE ME TOUCHE PAS.
-Okay. Tu es en colère contre moi. C'est légitime. J'aurai dû te le dire mais n’oublie pas que je t’aime
-Ma mère était une prostituée ?
-Euh….Je pensais que tu savais. Oh elle ne te l’a pas dit, dit-il en prenant un air désolé
J’ouvre la porte de la voiture pour descendre quand il me prend la main
-Ne me touche pas, je t’ai dit. Je ne veux plus jamais te voir
-Grâce
-Lâche-moi tout de suite ou je crie.
Il lâche ma main et je descends de la voiture sans fermer la porte.
-Ne t'approche plus JAMAIS de moi.
Je me dirige chez moi comme absente. Je passe devant ma mère qui me demande d’où je viens. Je la regarde de haut en bas essayant de trouver quelque chose qui me dira qui elle est vraiment. À la voir comme ça jamais on ne penserait qu'elle ait pu être une pute
-Tu ne crois pas en avoir fait assez aujourd’hui, me gronde-t-elle. Tu faisais quoi dehors encore ?
-Je découvrais qui était vraiment la femme qui se tient devant moi. Quand je pense que tu oses me donner des conseils, dis-je en souriant ironiquement
-Bilo !
-Ne m’appelle pas. Comme j’ai honte. HAMMEL, je crie.
-Mais qu’est-ce qui te prend ? Demande ma mère en avançant vers moi
Je recule en criant le prénom de mon frère à nouveau. Il descend me demandant ce qui se passe. Mon père fut attiré par mes cris aussi.
-BILO GRACE KA tu te fiches de moi ou c’est quoi ?
Je l'ignore.
-Figure toi Hammel que maman ci présente qui se permet de donner des conseils sur tout et n’importe quoi est une ex-prostituée
Hammel se tourne vers maman qu'il regarde d'un air choqué pendant la gène se lit sur le visage de la fautive et que la colère de papa disparaît comme par enchantement.
-Ça t’en bouche un coin hein.
-Maman c’est vrai ce que dit Bilo ? Demande Hammel comme si j’allais mentir sur une chose aussi grave
Au lieu de répondre elle remonte les escaliers pour retourner dans sa chambre suivie par mon père.
Hammel se dirige vers le canapé du salon et je l’imite
-Pour une bombe ça en est une, dit-il. Je n’arrive pas à y croire. Maman quoi ?
-Elle qui disait que les apparences sont souvent trompeuses. Quelle ironie !
-Comment l’as-tu su ? Me demande-t-il
-Son ex.
On reste silencieux. Je suis trop déçue. Jamais de ma vie je n’ai été aussi désagréablement surpris. Plus jamais je ne pourrais voir ma mère de la même manière. Quelque chose d’irréparable vient de se casser en moi, l’estime que j’avais pour ma mère. Et cette découverte me fait encore plus mal que d'avoir aimé tout ce temps une personne qui m’utilisait pour reconstituer son histoire d'amour avec ma propre mère.
-Je suis rentrée, dit Lika en apparaissant devant nous.
On ne l'a même pas entendu arriver
-C’est quoi ces têtes, hum ? Demande-t-elle en nous regardant à tour de rôle.
RAKI DIOP KA
-Guidelam, m’appelle mon mari au milieu de la nuit
Je ne réponds pas, reniflant tout doucement. Je n’arrive pas à dormir. J’ai tellement redouté ce moment où les enfants sauront et qu’ils me jugeront. Je ne pensais pas… C’était la pire manière pour eux de l’apprendre
-Arrête de pleurer Guidelam. Tu te fais du mal pour rien.
-Sniff
-Demain on discutera avec les enfants et tout rentrera dans l’ordre. Arrête de pleurer s’il te plaît.
-Je vais leur dire quoi ? Sniff. Je ne pourrais même pas les regarder dans leurs yeux. Que doivent-ils penser de moi à l'heure qu'il est ?
-Que tu es une mère formidable qui a toujours été là pour eux quand ils en ont eu besoin et c'est tout ce qui compte
Il m'attire à lui pendant que je continue de pleurer jusqu'à m'endormir. Je me suis réveillée avec un mal de tête horrible. Je suis sortie du lit doucement pour ne pas réveiller Midou puis je suis allée dans la salle de bain. J'avais les yeux enflés par les pleurs et le manque de sommeil. Il n'est que 7 heures donc je suis descendue et je me suis mise à nettoyer la maison. J'ai ensuite préparé le petit déjeuner. Gaëlle doit être réveillée à l'heure qu'il est donc je l'ai appelé
(...)