Nous sommes en plein été, cela fait deux mois que j'ai quitté Paris c'est d'ailleurs la première fois que je pars autant de temps. Entre mon voyage au Laos et mon retour à Madrid chez mes parents je n'ai vraiment pas vu le temps passé, et bizarrement c'est d'être resté auprès des miens pendant un mois qui m'a fait le plus grand bien.
Mon père a pu se rendre compte de lui même que même si mes fréquentations sont différentes des siennes, je suis toujours sa petite fille, que je ne me drogue pas et qu'ils ne me font pas faire n'importe quoi. Le seul problème et j'ai essayé d'éviter cette conversation des millions de fois c'est que je ne sois pas marié. Lui donner un futur héritier est presque devenu une obsession.
Bien évidement, il m'a présenté plusieurs prétendant pendant mon séjour à Madrid, mais mon cœur appartient toujours à un autre homme, même si j'ai tout fait pour l'oublier, il reste dans mes pensées. Il ne s'est pas passé une seule journée sans qu'il vienne hanter mes pensées ou mes rêves. Je repense souvent à ses derniers messages qu'il m'a envoyé avant que je parte, et ce n'est pas comme si on ne m'avait pas prévenu. Ken ne tombe pas amoureux et encore moins d'une fille issue du milieu de la bourgeoisie.
Même en étant à des milliers de kilomètres de Paris, j'ai souvent donné des nouvelles à mon frère, qui a l'air de se plaire à merveille dans la capitale, et Mekra est celui avec qui j'ai essayé de garder contact, mais à chaque fois que je l'appelais ou lui envoyais des messages on évitait de parler de son pote qui d'ailleurs j'ai appris par Justine n'aura pas perdu de temps pour se trouver une nouvelle proie pour à son tour lui briser le cœur.
Je ne peux pas me mentir, Ken je l'aime toujours, et j'aurais tant aimé être cette fille qui lui fasse découvrir ce sentiment amoureux pour essayer de vivre quelque chose ensemble. Quand je suis arrivé au Laos j'ai cru que j'allais mourir d'être aussi loin de lui, de ne plus voir son sourire, entendre sa voix, toucher son corps et l'embrasser fut une véritable torture, mais comme on dit c'est avec le temps que les blessures guérissent et la mienne même si elle me fait encore mal, j'ai réussi à tourner la page. Ken et moi c'était juste pour un bon moment dans un lit rien de plus.
Par ce matin du mois de juillet je fais mes au revoir à Madrid, à ma mère mais surtout à mon père en lui promettant d'être l'héritière modèle qui l'a toujours rêvé. Je veux qu'il soit encore plus fière de moi, je viens de vivre un mois à ses cotés et je ne penserais pas qu'aujourd'hui je versais des larmes en le quittant.
Louis: vous n'oubliez pas le gala à Monaco Alexandra
Moi: vous pouvez compter sur moi père
Louis: je vous laisse repartir sur Paris mais n'oubliez pas que j'aurais toujours un œil sur vous, si ça amuse votre frère de faire n'importe quoi c'est son problème, mais pour l'héritière des De Bourbon son rôle est de montrer que nous sommes une famille digne de porter la couronne de France
Moi: je le sais vous me l'avez répété tout le long de mon séjour, je vous ai promis d'être une vrai princesse digne de son nom, par contre n'oubliez pas la promesse que vous m'avez faite
Louis: si vos amis ne sont pas des drogués et des voyous vous pouvez continuer à les voir
Moi: merci père
Louis: mais n'oubliez pas qu'avant la fin de l'année vous devez m'annoncer vos fiançailles, il nous faut un héritier ma chère fille
Mon père a tendance a avoir toujours ce mot là à la bouche "héritier" mais il a raison je vais avoir 26 ans je pense qu'il est temps que je me pose avec un homme.
Louis: ne choisissez pas l'un de ses voyous ma fille
Moi: non je vais essayer de trouver le prince charmant parfait
Je souris, mon père me rend ce sourire, finalement je pense que ma relation avec Ken n'aurait pas pu durer. Mon père n'aurait jamais accepté un gendre qui porte une casquette, un gendre qui n'est pas de notre milieu, pour mon père l'idéal serait que j'épouse un homme avec du sang royal mais voilà de nos jours ça ne court pas les rues.
Louis: vous allez me manquer Alexandra, j'aurais aimé que vous restiez vivre avec nous mais vous aimez votre indépendance alors je vous laisse repartir mais avec le cœur meurtri
Moi: vous aussi vous allez me manquer, je sais que vous n'avez jamais été trop fière de moi et que je vous en fais voir de toutes les couleurs mais je vous jure d'être la fille que vous avez toujours rêvé, je vous aime père
Mon père me serre dans ses bras, mais pas trop longtemps non plus, les marques d'affection chez mon père sont rares, mais c'est une question d'habitude, je n'ai jamais eu un câlin ou même une embrassade depuis que je suis née.
Je le regarde une dernière fois, puis avant de prendre mon avion pour la capitale française j'envoie un message à mon frère en lui disant que je suis de retour sur Paris et que j'aimerais qu'il vienne me chercher à l'aéroport.
Je suis partagé entre deux sentiments au moment où l'avion décolle l'impatience de retrouver mon petit frère et mon grand frère de cœur Mekra, et aussi de la peur, car je sais que je ne pourrais pas éviter de revoir Ken.