III « Sa vie est entre vos mains, sire ! »Nous eûmes des jours adorables dont le souvenir, survivant à mon bonheur, m’embaume encore et me distrait du présent. Quelle que fût la diversité de nos origines, il y avait en nous une ressemblance, une parenté de caractères. Nous nous aimions avec la même loyauté et la même franchise, sans rien connaître des petits égoïsmes, des mesquines jalousies. Une seule pensée celle de l’Empereur, eût pu nous diviser, parce qu’elle était étrangère à notre amour, et loin d’être une cause de discorde, elle nous unissait davantage. Nous aimions l’Empereur de nous avoir donné l’occasion de le sauver et de nous mieux connaître. Tout à nos joies tranquilles, nous ne songions plus à l’évènement qui nous avait rapprochés. Les journaux n’avaient rien ébruité, ni p