Chapitre 17. LA RESSOURCE DERNIÈRE Il y avait une crevasse dans la quille. Une voie d’eau s’était faite. A quel moment ? Personne n’eût pu le dire. Était-ce en accostant les Casquets ? Était-ce devant Ortach ? Était-ce dans le clapotement des bas-fonds de l’ouest d’Aurigny ? Le plus probable, c’est qu’ils avaient touché le Singe. Ils avaient reçu un obscur coup de boutoir. Ils ne s’en étaient point aperçus au milieu de la survente convulsive qui les secouait. Dans le tétanos on ne sent pas une piqûre. L’autre matelot, le basque du sud, qui s’appelait Ave-Maria, fit à son tour la descente de la cale, revint, et dit : — L’eau dans la quille est haute de deux vares. Environ six pieds. Ave-Maria ajouta : – Avant quarante minutes, nous coulons. Où était cette voie d’eau ? on ne la voyait