VIIJohn HarrisLe Roi contemplait sa vengeance, comme un homme à jeun depuis trois jours contemple un bon repas. Il en examinait un à un tous les plats, je veux dire tous les supplices ; il passait la langue sur ses lèvres desséchées, mais il ne savait par où commencer ni que choisir. On aurait dit que l’excès de la faim lui coupait l’appétit. Il donnait du poing contre sa tête, comme pour en faire jaillir quelque chose ; mais les idées sortaient si rapides et si pressées qu’il était mal aisé d’en saisir une au passage. « Parlez donc ! s’écria-t-il à ses sujets. Conseillez-moi. À quoi serez-vous bons, si vous n’êtes pas en état de me donner un avis ? Attendrai-je que le Corfiote soit revenu ou que Vasile élève la voix du fond de sa tombe ? Trouvez-moi, brutes que vous êtes, un supplice de q