Lorsque, la nuit, j’essayais de me lever à la dérobée, il sautait hors de son lit en demandant si j’avais besoin de quelque chose. Jamais on n’avait vu un coquin plus éveillé. Il tournait autour de moi comme un écureuil en cage. Ce qui me désespérait par-dessus tout, c’était sa confiance en moi. Je témoignai un jour le désir d’examiner ses armes. Il me mit son poignard dans la main. C’était un poignard russe, en acier damasquiné, de la fabrique de Toula. Je tirai la lame du fourreau, j’essayai la pointe sur mon doigt, je la dirigeai sur sa poitrine en choisissant la place, entre la quatrième et la cinquième côte. Il me dit en souriant : « N’appuie pas, tu me tuerais. » Certes, monsieur, en appuyant un peu je lui aurais fait justice, mais quelque chose me retint le bras. Il est regrettable