XIV Le grand manufacturier Le temps alla son train dans Cokeville ni plus ni moins qu’une des machines de la ville : tant de matériaux bruts façonnés, tant de combustible consumé, tant de force employée, tant d’argent gagné. Mais, moins inexorable que le fer, l’acier ou le cuivre, il apporta ses saisons changeantes jusque dans ce désert de fumée et de briques, et fit là la seule opposition qu’on eût jamais osé faire dans cette cité à l’odieuse uniformité de la vie qu’on y menait. « Louise aura bientôt l’air d’une jeune femme », dit M. Gradgrind. Le temps, grâce à la machine d’une puissance de je ne sais pas au juste combien de chevaux dont il dispose, poursuivit sa tâche, sans prêter la moindre attention à ce que disait tel ou tel, et, pour le moment où nous parlons, il avait façonné u