Chapitre 6 Par un brillant jour ensoleillé le Nan-Shan fit son entrée à Fou-Tchéou. La brise favorable chassait par-devant lui sa fumée. Son arrivée fut immédiatement remarquée à terre, et les marins du port se disaient : « Regardez ! Mais regardez donc ce vapeur. Qu’est-ce que c’est ? Siamois, hein ? Non, mais regardez-le ! » Il semblait en effet avoir servi de cible aux secondes batteries d’un croiseur. Une grêle de petits obus n’aurait pu donner à ses œuvres mortes un aspect plus dévasté, plus défoncé, plus ruineux : il avait cet air las et épuisé des navires qui s’en reviennent du bout du monde ; – et non sans cause, car dans son court voyage il avait été très loin, jusqu’à entrevoir même les côtes de l’Au-delà, de ce grand inconnu d’où jamais navire ne revint pour rendre à la poussiè