J'avais emballé ma silhouette tel un présent ficelé dans du papier-cadeau.
Hésitante dans un premier temps sur la tenue qui méritait de caresser ma taille ce soir-là, car je désirais porter autre chose qu'une robe.
Hélas, une d'entre elles fut un papillon qui déroba mon regard.
Ainsi, je me suis dite, si mes yeux se paralysent autant sur elle, alors je devrais la mettre.
En effet, dans le cas où je croiserais Éric Croft, il fallait que je sois prête à affronter ses faiblesses charnelles et psychiques.
Ce magnifique vêtement ne pouvait qu'attirer l'attention de tous ceux qui allaient être présents à cette soirée.
En vérité, je n'adulais pas le fanatisme que le monde pouvait éprouver envers moi, malgré que je faisais tout pour causer ces situations. Tout simplement, il le fallait si je voulais continuer à survivre ; être une femme fatale.
À l'aide de mes ongles parfaitement nettoyés, toutefois sans vernis, j'enfilais la robe qui était d'une belle nuance de bordeaux, descendant jusqu'au-dessus de mes chevilles avec un léger balancement.
Elle épousait si bien mes courbes aux bons endroits, accentuant ma silhouette sans être trop révélatrice.
Je ne tombais jamais dans le vulgaire.
Le tissu quant à lui avait un léger éclat, captant la lumière des jours et des nuits, se donnant par là une douce lueur.
Puis, l'encolure était une modeste coupe en V, avec de la dentelle délicate sur les bords, attirant l'œil vers mon visage. Ce visage angélique qui avait fait tomber bien des méchants.
La tenue était complétée par une paire de chaussures à talons hauts, dont le cuir noir brillant accompagnait parfaitement la robe.
Aussi, je portais un simple collier en or, avec une petite pierre précieuse sertie en son centre, et des boucles d'oreilles assorties.
Et comme la noirceur faisait vibrer ma peau et mon âme, mon maquillage était subtil, mais frappant. Il se montrait par des lèvres roses douces et un eye-liner noir, me donnant une beauté intemporelle. Mon regard ténébreux à travers le miroir m'effrayait moi-même.
Quant à ma belle chevelure afro, cet héritage-là qui m'escortait dans les beaux comme dans les vilains jours, je décidais de ne pas la cacher sous une perruque.
Je l'avais donc relevé en un chignon lâche, qui dévoilait la force d'une femme noire.
Ainsi, je me tenais confiante, possédant sans vergogne mon élégance et rappelant à tous ceux qui m'entouraient la grâce et la sophistication de mon égo.
Plus tard, alors que j'étais devant la glace en train de me perdre dans mes yeux, le téléphone sonna. C'était Gérald. Je le soulevais et entendais, 'je suis en bas avec le chauffeur.' Avant de sortir pour aller le rejoindre.
Le conducteur m'attendait devant la portière et l'ouvrit immédiatement dès qu'il m'aperçut. À l'instant où je franchis l'intérieur, je tombais sur un homme qui me tendait une petite boîte, commentant, 'tu es ravissante. Comme d'habitude.'
'Merci... ' Répondis-je en prenant ce qu'il tenait dans ses mains.
J'ouvris le boîtier scintillant pour en découvrir une bague en diamant.
Je déclarais ainsi, 'merci... merci... vraiment... ' avant qu'il ne me suggère, 'portes là !' Le sourire aux lèvres.
À vrai dire, j'étais quelque peu troublée. Des pensées tentaient d'effrayer mes visions, me menant à envisager le mariage.
Pourtant, je montrais ma douce main droite à Gérald, car je devinais que ce n'était pas une bague de fiançailles. Puis, proposais, 'mets-la-moi.' Et je sentis ses griffes se prélasser sur la carte géographique de mes doigts. En dépit du fait que je ne ressentais aucunement de l'excitation, il y avait bien des secousses qui frappaient le bateau de mon cœur.
De toute façon, je n'avais même encore jamais été en agonie d'envie charnelle pour un homme. Je montais sur ces êtres, ne pratiquant qu'un travail, un devoir qui devait être accompli et qui faisait partie d'une tâche à remplir afin d'arriver au bout du chemin.
De plus, je ne nourrissais guère l'envie de croiser l'amour sur ma route. Pas après avoir supplié d'en avoir des gens qui auraient dû m'en confier.
Malencontreusement, peu importe à quel point nous prétendons être fort, l'amour connaît toujours nos faiblesses cachées.
Devant certains hommes, nous sommes comme des tombes, impossible de montrer comment se détériore l'intérieur, mais l'amour est la main qui vient déterrer nos os afin de les ramener à l'histoire, à la vie.
Le chemin fut assez curieux. Gérald me racontait sa semaine alors que j'attendais impatiemment qu'il en vienne à me parler accidentellement de ce fameux Éric Croft. Cependant, ce n'était point arrivé.
Mon espoir brandissait donc de défleurir le visage qui se cachait derrière ce nom durant la soirée.
À ce moment même, j'ignorais encore ce qui m'attendait.