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J’attrapai un torchon sur la patère et essuyai mes mains pleines de graisse avec le tissu rêche. Du dos de l’avant-bras, j’essuyai la sueur qui me coulait sur le front pour l’empêcher de me piquer les yeux. Les portes du garage étaient ouvertes et laissaient entrer une petite brise, mais dans la chaleur de l’été, ça ne suffisait pas pour refroidir la pièce.
Je jetai un coup d’œil à la pendule fixée au mur ; juste au-dessus du calendrier élimé qui montrait Miss Mars, que l’un des employés de mon père avait fixé au mur et n’avait jamais décroché.
Apparemment, tout le monde était tellement satisfait de l’apparence de Miss Mars qu’ils l’avaient laissée résider sur le mur du Garage Dawson ces dix dernières années. Il était seize heures cinquante, et pourtant, trois voitures attendaient et je savais que je ne sortirais pas du travail avant des heures. Mon père avait besoin de moi, et je détestais partir en avance, surtout les jours où peu d’employés étaient présents. Les affaires marchaient bien, mais comme beaucoup d’autres entreprises, elles avaient pris un coup avec la crise. Les gens continuaient à faire réviser leurs voitures, mais ils attendaient un peu plus longtemps entre deux visites, et ne venaient pas tout de suite lorsque leur véhicule commençait à faire des siennes. On finissait par avoir plus de boulot, et pas du genre qui nous plaisait. Mon père estimait qu’il fallait chouchouter sa voiture, et je suivais ses enseignements.
— Si tu veux qu’elle ronronne comme un chaton, il faut la gratter derrière les oreilles de temps à autre, me disait-il souvent.
Je l’avais entendu répéter ça un nombre incalculable de fois à ses clients au fil des ans. Comme ma mère était décédée en me mettant au monde, j’avais passé tout mon temps avec mon père. Nous avions un lien assez différent de celui que mes amies entretenaient avec leurs parents, en partie parce que nous passions tant de temps ensemble, mais aussi parce qu’il me traitait comme une associée au garage.
Depuis que j’étais petite, il avait fait en sorte de m’apprendre un maximum de choses sur ce qui se passait sous le capot d’une voiture. À dix ans, je savais repérer un problème mécanique à l’oreille à des kilomètres. En vieillissant, je m’étais mise à passer de plus en plus de temps au garage, à passer mes fins d’après-midi au milieu des pots d’échappement et des bidons d’huile. Ça me faisait de l’argent de poche que je dépensais lorsque je voyais mes amis, et j’avais pu en mettre un peu de côté. Après le bac, quand j’avais pu travailler à plein temps, j’étais devenue la meilleure employée de mon père, et de loin.
Je jetai un coup d’œil à Rodrigo, qui était allongé sur le dos sous une Mustang qui avait bien besoin d’un coup de peinture. En voyant ses cuisses épaisses et musclées sortir de sous le véhicule, je repensai aux nombreuses fois où nous nous étions amusés dans l’arrière-boutique, où à la fois où je l’avais attiré à l’étage pour mon dix-huitième anniversaire. Rodrigo était un type génial, mais il travaillait ici, et il était clair qu’il n’y avait rien entre nous, à part une alchimie sexuelle. Et si mon père apprenait ce qui s’était passé entre Rodrigo et moi... Eh bien, je ne préférais pas penser aux conséquences pour Rodrigo.
Être fille unique était une chose. Être la fille unique d’un père qui m’avait élevé seul depuis le premier jour en était une autre. Rien n’était jamais simple. Il avait beau me faire confiance de manière générale, il ne faisait pas confiance au monde extérieur au garage, et encore moins aux garçons susceptibles de me briser le cœur. J’étais sortie avec quelques garçons ça et là, mais la plupart de ceux avec qui j’étais allée à l’école avaient tellement peur de mon père qu’il ne valait pas le coup d’essayer de sortir avec eux. J’avais quand même réussi à aller au bal de promo accompagnée sans trop de mal, mais depuis la fin du lycée, un an plus tôt, c’était la panne sèche. Ça me dérangeait un peu, même si je savais que je pouvais f***********r quand je voulais avec qui je voulais, que je n’avais qu’un mot à dire.
Il y avait les mecs qui passaient avec leurs voitures de sport, ceux qui faisaient des courses le week-end, et ceux qui avaient hérité de l’argent d’un lointain parent. Cette dernière catégorie s’y connaissait rarement en voiture, et c’était ces hommes qui étaient les plus impressionnés par mon talent en mécanique. J’aurais pu en attirer plusieurs dans l’un des placards à fournitures pour arriver à mes fins, mais j’étais vierge depuis si longtemps que je n’avais pas l’intention de perdre mon pucelage avec l’un de ces gosses de riches incapables de se contrôler quand ils me voyaient dans mon bleu de travail et mon débardeur.
Je les voyais mater mon bonnet C, à peine contenu par mon soutien-gorge et mon haut. Mes débardeurs préférés étaient ceux avec un décolleté profond, car je pouvais faire en sorte qu’un peu de dentelle de mon soutien-gorge dépasse. J’attirais plus l’attention de cette façon ‒ non que je cherche à tout prix à me faire remarquer. Il était évident que ces mecs n’attendaient que ça et qu’ils seraient prêts à tout pour m’avoir, ou au moins, pour voir ce qui se cachait sous le capot. J’en avais vu plus d’un être obligé de se remettre le paquet en place quand ils croyaient que je ne les voyais pas. Certains avaient même l’audace de se l****r les lèvres, de s’approcher de moi, et de me souffler doucement dans le cou, me faisant savoir sans le moindre doute ce qu’ils voulaient me faire dans le Coupé Chrysler 200 G dont ils avaient hérité. Cette dernière proposition m’avait tentée, parce que j’étais particulièrement excitée cette après-midi-là, et j’étais plutôt sale, alors j’avais laissé passer ma chance. Ça ne m’avait pas empêchée de me jeter sur mon vibromasseur à peine arrivée chez moi et de me caresser le c******s jusqu’à atteindre un o*****e qui m’avait fait gémir et me tortiller sur mon lit.
— Oh la vache, dis-je tout bas alors que mon vagin se contractait à ce souvenir.
Je jetai un nouveau coup d’œil à la pendule. Il allait falloir que j’y aille bientôt, de toute façon, si je voulais avoir le temps de passer chez moi, de me doucher, me changer, et d’aller chercher Samantha au travail. Le Club V n’était pas très près de notre appartement, mais je lui avais promis d’aller la récupérer pour lui éviter de prendre les transports en commun en pleine nuit. Si je partais avec quelques minutes d’avance, j’aurais peut-être même le temps de soulager un peu ma frustration.
Mes yeux tombèrent sur Miss Mars et ses mains qui soutenaient ses seins pour les soulever, faisant pointer ses tétons vers l’appareil. Elle était sexy en diable, et si je ne quittais pas le garage bientôt, j’allais devoir me doigter derrière un tas de pneus en m’imaginant Miss Mars presser ses seins contre mon visage. Je ne suis pas lesbienne ni rien, mais bon, je ne suis qu’humaine.
— Hé, papa ? dis-je en passant la tête dans son bureau, pressée de quitter le garage et de regagner mon appartement le plus vite possible.
— Mmm ?
Les réponses monosyllabiques étaient la norme pour lui.
— J’y vais. Je dois passer prendre Sam tout à l’heure.
Il hocha la tête sans quitter son tas de factures des yeux.
— D’accord, Tay. À demain.
Je me précipitai vers ma voiture et bondis à l’intérieur après m’être assurée que mon derrière n’était pas couvert de graisse de moteur. J’avais une douche et un s*x toy waterproof à rejoindre.
Le mitigeur grinça lorsque je le fis tourner et les tuyaux rugirent derrière les murs du vieil immeuble. Il faudrait au moins cinq minutes à l’eau pour chauffer suffisamment, et je me déshabillai, secouai mes cheveux et me les brossai en attendant.
Mes longues mèches brunes tombaient en une cascade d’ondulations qui atteignaient à peine le bout de mes seins fermes. Mes tétons durcirent alors que l’air frais les accueillait.
Le miroir en pied me donnait une bonne vue de mon corps musclé. Avec mon mètre soixante-huit, j’étais de taille moyenne. Je souris à mon reflet. J’avais dû hériter certaines de mes caractéristiques de ma mère, songeai-je en me retournant pour admirer les fesses rondes. C’était sans aucun doute l’un de mes plus grands atouts. Fermes, mais moelleuses et pulpeuses, mes hanches s’élargissaient à partir d’une taille fine, et je savais que mon corps était de ceux qui faisaient fantasmer les hommes. Les femmes aussi, d’ailleurs. J’en avais vu pleins au garage au fil des années, hommes comme femmes, et dès que j’étais devenue majeure, les gens n’hésitaient pas à me faire connaître l’intérêt qu’ils me portaient, quand ils se retrouvaient seuls avec moi.
Je poussai un soupir. Je pouvais avoir n’importe qui. Et pourtant, rien ne se présentait à l’horizon. J’avais beau être séduisante, personne ne me tentait. D’accord, certains mecs m’excitaient et me faisaient fantasmer sur ce qu’ils pourraient me faire sur le capot de leurs voitures. Mais au fond, je savais que je voulais plus. Je voulais que ma première fois soit spéciale. Mais pas de manière c*l-c*l. Non, je voulais me faire prendre bien comme il faut. Je voulais mettre la barre très haut.
Je me tournai et regardai mes seins. Ils étaient hauts et ronds sur ma poitrine, mes tétons bien centrés, de la taille d’une pièce de vingt-cinq cents, rose foncé et aussi durs que les galets que je ramassais l’été sur la plage. Je pris mes tétons entre mes doigts et poussai un soupir en serrant les jambes. Je me caressai les seins en me regardant dans le miroir. C’était sexy, et cette image m’excitait davantage. J’étais vraiment prête pour le s**e, mais en attendant, mon vibromasseur allait devoir suffire.
Avec la vapeur qui envahissait la salle de bains, je savais que l’eau était assez chaude, et j’entrai dans la baignoire en fermant le rideau derrière moi. Je posai mon vibromasseur sur le rebord, en me disant qu’il fallait que je me lave avant de me laisser aller. Cela m’encouragea à me laver les cheveux et à me savonner le corps rapidement. Alors que mes mains passaient sur mon pubis, puis sur mes tétons toujours durs, je poussai une exclamation et me saisis de mon vibromasseur préféré.
Il était rose et or, avec une forme parfaitement adaptée à mon anatomie et deux petits doigts en silicone qui m’entouraient le c******s. Il m’allait comme un gant, et je devais me montrer raisonnable lorsque je m’en servais. Je savais exactement où le placer pour atteindre l’o*****e en moins d’une minute, mais j’avais un peu de temps devant moi et je voulais profiter de l’un de mes rares moments de solitude dans l’appartement.
J’enclenchai la première vitesse, et le léger bourdonnement résonna contre les murs de la salle de bains. Je m’allongeai contre les carreaux et fermai les yeux, tout en me pinçant le téton gauche et en guidant le vibromasseur contre mon c******s à l’aide de mon autre main. Je fouillai dans ma mémoire et pensai à la scène de film pornographique la plus sensuelle que j’avais vue récemment, une scène si alléchante qu’elle avait presque été douloureuse à regarder. Un mec sublime avec un s**e dur comme du bois était sur le dos, en train de se faire masser par une fille. Elle taquinait les alentours de son pénis durant une dizaine de minutes, avant d’enfin le toucher du bout de la langue. Lorsqu’elle avait fait ça, le type avait presque bondi de son lit, mais il s’était contenu, et au final, ça avait payé. Alors qu’il attendait impatiemment qu’elle le prenne dans sa bouche, il la léchait.
Je n’aurais pas pu me retenir. Son membre était long et épais, et il ressemblait à une sculpture magnifique. Je m’imaginai le s***r profondément, ou faire glisser mon s**e humide sur sa langue.
Je me cambrai et pressai le vibromasseur contre mon intimité avec plus de force, avant d’en augmenter la puissance. Pas trop fort... non. Ça irait trop vite.
J’imaginai la langue du type me pénétrer, goûter à mon humidité et boire chaque goutte de moi. Me caresser avec ses doigts avant d’en glisser deux en moi tout en me suçant le c******s, me faisait gémir. Je passai à mon téton droit et tirai dessus, l’étirant légèrement avant de le relâcher. Avec mes doigts pleins de savons, je le pétris, sentant mon téton dur contre le poids de ma paume.
— Oh p****n, gémis-je tout fort.
J’avais des voisins et les murs étaient fins, mais je me foutais complètement qu’ils m’entendent.
J’augmentai de nouveau le réglage du vibromasseur, avant de le faire bouger en rythme contre mon c******s. Oui, comme ça. Je me laissais porter par la vague qui allait m’emmener aux sommets désirés. Je sentais la chaleur s’étendre entre mes jambes, s’accumuler dans mes cuisses, le long de mon échine. Ça allait être tellement bon...
Une fois sèche et satisfaite, je sortis de la douche avec un sourire au visage et je m’enveloppai dans une serviette propre. Le miroir était trop couvert de buée pour que je voie quoi que ce soit, mais je savais que je devais avoir l’air contente de moi.
— Pas besoin d’un homme, dis-je à voix haute face à mon reflet flou en attrapant un tube de crème hydratante et en l’appliquant sur ma peau légèrement bronzée.
Mais en vérité, j’en avais peut-être besoin. Enfin, pas vraiment besoin, mais la présence d’un homme me paraissait attrayante. Je n’avais jamais eu de petit ami sérieux, grâce à l’omniprésence de mon père dans ma vie. Bien sûr, il m’avait sans doute épargné beaucoup de souffrances en faisant fuir les losers avec qui j’allais au lycée. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de me demander si cela ne m’avait pas empêché de vivre des choses importantes pour le développement et pour former des relations romantiques formatrices.
Je me séchai les cheveux avec ma serviette et me les brossai avant de sortir le sèche-cheveux pour terminer le travail. J’avais la chance d’avoir des cheveux disciplinés et faciles à entretenir. Je n’avais pas besoin de passer des heures dessus, ce qui était une bonne chose, car mon père s’attendait à ce que j’arrive au garage à l’aube tous les jours. En fin de compte, il ne servait à rien que je me pomponne pour passer la journée au travail. À midi, j’avais déjà le visage baigné de sueur, de toute façon.
Mais ce soir, j’allais chercher Samantha, et je voulais être à mon avantage. Pas pour mon amie... pas du tout. Elle m’avait vu dans mes pires moments, et je savais que je n’avais pas besoin de faire d’efforts en sa présence. Nous étions meilleures amies depuis que nous étions petites, à l’école primaire. Après le lycée, nous avions décidé de prendre un appartement ensemble pendant qu’elle travaillait et allait à la fac, payant ses frais de scolarité grâce à son nouveau boulot au très sélect Club V.
Je me glissai dans un jean slim et un tee-shirt blanc moulant, avec un blazer noir à manches courtes par-dessus. J’ajoutai un collier en onyx et admirai mon reflet une dernière fois tandis que je me mettais du mascara et du rouge à lèvre rouge. Ce n’était pas mon look habituel, mais un peu d’originalité ne faisait pas de mal, de temps en temps. Et le Club V était le genre d’endroits où j’avais envie d’être sur mon trente-et-un. J’y boirais sans doute un verre avant que Samantha quitte le travail, de toute façon, et je n’avais pas envie d’attendre au bar avec l’air dépenaillé.
Prête à partir, je descendis les escaliers du bâtiment quatre à quatre jusqu’à ma voiture, que j’avais garée dans la rue. Le trajet ne me prit pas très longtemps, et en un clin d’œil, je me garai à l’extérieur du Club V. Curt, l’un des voituriers, me reconnut grâce à mes nombreuses visites pour chercher Sam, et il hocha la tête, m’indiquant que je pouvais me garer sur le parking situé derrière le grand bâtiment industriel réservé aux employés.
Le parking était presque plein, mais je réussis à trouver une place et après avoir vérifié mon rouge à lèvres une dernière fois dans le rétroviseur, je sortis et me dirigeai vers l’entrée de derrière. Dès que j’eus ouvert la lourde porte, je fus accueillie par la musique aux basses assourdissantes qui émanaient de la pièce principale, et je me faufilai jusqu’au bar du Club V.