X Après le naufrage Le lendemain, au lever du soleil, la tempête se déchaînait encore avec autant de fureur. La mer apparaissait toute blanche jusqu’au plus lointain horizon. À l’extrémité du cap, les lames écumaient à quinze et vingt pieds de hauteur, et leurs embruns, éparpillés par le vent, volaient au-dessus de la falaise. La marée descendante et les rafales, se rencontrant à l’ouvert de la baie d’Elgor, s’y heurtaient avec une extraordinaire violence. Aucun bateau n’aurait pu entrer, aucun bateau n’aurait pu sortir. À l’aspect du ciel toujours aussi menaçant, il paraissait très probable que la tourmente durerait quelques jours, et cela ne saurait étonner dans ces parages magellaniques. Il était donc de toute évidence que la goélette, ce matin-là, ne quitterait pas son mouillage. Si