—Oui, répliqua le regard courroucé. —Je comprends; tu m’en veux de mon silence. Oh! vois-tu, c’est qu’ils m’avaient bien recommandé de ne t’en rien dire; c’est qu’ils ne m’en avaient rien dit à moi-même, et que j’avais surpris en quelque sorte ce secret par indiscrétion; voilà pourquoi j’ai été si réservée avec toi. Pardonne-moi, bon papa Noirtier.» Redevenu fixe et atone, le regard sembla répondre: «Ce n’est pas seulement ton silence qui m’afflige.» «Qu’est-ce donc? demanda la jeune fille: tu crois peut-être que je t’abandonnerais, bon père, et que mon mariage me rendrait oublieuse? —Non, dit le vieillard. —Ils t’ont dit alors que M. d’Épinay consentait à ce que nous demeurassions ensemble? —Oui. —Alors pourquoi es-tu fâché?» Les yeux du vieillard prirent une expression de douceur