J’ignore combien de temps nous demeurâmes immobiles à les contempler. Un fort vent soufflait vers nous, et nous étions bien dissimulés. De temps à autre les petits jouaient autour de leurs parents et se livraient à des gambades peu gracieuses : leurs grands corps se dressaient en l’air et retombaient sur la terre avec un bruit mat. La force de leurs parents semblait illimitée ; nous vîmes en effet l’un des gros enlacer de ses pattes antérieures le tronc d’un arbre immense et l’arracher du sol comme si ç’avait été un baliveau, afin de goûter au feuillage du faîte. Cet acte témoignait sans doute du grand développement des muscles de l’animal, mais aussi du développement très relatif de sa cervelle, car il s’y prit de telle façon que l’arbre lui retomba sur la tête, et il se mit à pousser des