CHAPITRE XIX Une baleine en vueLe bassin de Melville, quoique aisément navigable, n’était pas dépourvu de glaces ; on apercevait d’immenses ice-fields prolongés jusqu’aux limites de l’horizon ; çà et là apparaissaient quelques icebergs, mais immobiles et comme ancrés au milieu des champs glacés. Le Forward suivait à toute vapeur de larges passes où ses évolutions devenaient faciles. Le vent changeait fréquemment, sautant avec brusquerie d’un point du compas à l’autre. La variabilité du vent dans les mers arctiques est un fait remarquable, et souvent quelques minutes à peine séparent un calme plat d’une tempête désordonnée. C’est ce qu’Hatteras éprouva le 23 juin, au milieu même de l’immense baie. Les vents les plus constants soufflent généralement de la banquise à la mer libre, et sont